Louée (La)

Louée (La)

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... Sa femme, la Marie-Louise, occupait ses journées à tirer de son lopin de terre de quoi nourrir les siens, hommes et bêtes confondus. ...

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... Une fille, comme par malheur, qu’on avait fini par baptiser Marie. À dix-huit ans, la dernière des Brault était aussi belle que crottée. ...

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... Marie savait écrire un tant soit peu, compter les sous qu’elle n’avait pas et ânonner un bon début de lecture. Elle était allée au catéchisme, y avait appris à prier la Vierge Marie à qui elle vouait un culte très personnel. ...

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... Les chants, hymnes et prières, s’élevaient à la gloire de Marie, Reine du ciel, ce jour-là, immensément bleu. Marie portait son caraco blanc des jours de fête, sa jupe noire, son tablier relevé tenu par une épingle. ...

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... Marie passait son chemin dans une superbe indifférence. Elle aimait ces jours de fête religieuse où l’on faisait un brin de toilette, où l’on oubliait les bêtes pour célébrer ce qu’elle appelait « la beauté de la Vierge ». ...

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... C’est ce moment que les rayons incandescents du soleil choisirent pour se refléter sur la main en métal de la statue et se diriger vers les yeux de Marie. Ils l’aveuglèrent une fraction de seconde. ...

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... Elle devint la reine Brault, la vierge couchée, la Marie-couche-toi-là. Marie eut beau raconter la vision qui l’avait comblée, personne ne la crut. ...

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... Travail ennuyant dont Marie s’acquittait tant bien que mal, la tête dans les nuages, nonchalante, presque absente, avec à la commissure des lèvres l’esquisse d’un sourire venu on ne sait d’où. — Ma qu’tau bête ma paur fille ! ...

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... Longtemps, Marie s’était rendue aux fêtes de la Louée pour vendre ses poules et ses lapins. Cette fois, ce serait sa force de travail qu’elle proposerait. ...

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... Quand le ciel s’effilocha dans un tourbillon d’ocres et de roses violacés, un sentiment de tendresse pour le pays qui l’avait vu naître saisit Marie. ...