Document : 1772-11-03
Références / localisation du document
BM Bordeaux, MS 1480, f°186-188// f° 104
Date(s)
1772-11-03
Auteur ou organisme producteur
Saint Victour
Destinataire
Lemoyne
Résumé et contenu
Saint Victour à Lemoyne. Les terres sont rentables. Les Acadiens montreront l'exemple. Attend leur visite.
Renvoi d'une lettre envoyée par Lemoyne à SV par erreur. Le Limousin pourrait nourrir ses habitants si la nation n'était pas paresseuse. Les Acadiens montreraient l'exemple. Les terres sont très rentables.
Il désespérait d'une réponse de Lemoyne et s'est donc décidé à écrire à Guillot directement pour lui dire de faire passer deux chefs.
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Copie d'une lettre de M. de S. V. à M. Lemoyne 3 novembre 1772
J'ai l'honneur de vous remettre ci joint, M., une lettre de vous qui ne m'était sûrement pas destinée [cf. fiche # 151], quoique l'adresse fut bien à mon nom, comme le justifie l'enveloppe que j'y ai laissée. Ce n'a été qu'à la troisième page de cette lettre que mon nom en tierce personne m'a fait ouvrir les yeux sur le mot de l'énigme, quoiqu'à vrai dire ce qu'elle contenait jusqu'à là me paru une énigme. J'en cherchais toujours la solution et ne l'ai trouvée que pour être fâché de la méprise.
Puisqu'elle est faite permettez moi d'en profiter pour insister sur l'importance qu'il y a à ce que la personne à qui vous écriviez remplisse exactement la mission dont vous le chargiez. Ce pays ci peut certainement nourrir ses habitants mais ce n'est pas sans travail, et c'est principalement parce que la nation est paresseuse que j'ai désiré sur ce que vous m'aviez fait l'honneur de me dire des Acadiens de mettre sous ses yeux des hommes laborieux, sobres, et intelligents qui par leur exemple et leur succès établissent le goût du travail et le genre de culture le plus propre à attirer le meilleur parti possible du terrain ; nous avons dans ce pays ci, comme dans presque toutes les provinces reculées, une routine dont il est impossible de détourner le cultivateur. J'espèrais que le travail industrieux et actif des Acadiens ferait ce miracle. Le domaine où je comptais les placer comme métayer est assez considérable non seulement pour nourrir une famille du nombre de celle que j'ai demandé, mais même bien travaillé, pour lui procurer de l'aisance et quelques réserves, puisque ce domaine doit me produire pour ma moitié dans l'Etat où il est de 800 à 1000 # ; ajoutez à cela qu'il y en en friches deux tiers en sus des terres en jachères, ces premières à la vérité ne sont pas toutes excellentes, mais il est bien peu de parties qui ne soient susceptibles de produire du seigle et d'autres menus grains, des près à faucher et pacager ou des bois, et c'est là que je leur destine une propriété d'après l'examen qui sera fait du terrain avec les chefs.
D'après la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire à leur sujet le 29 septembre j'attendis deux courriers, c'est à dire 15 jours, celle que vous me faisiez désespérer à la suite du travail que vous me marquiez devait faire peu de jours après avec le ministre ; ne voyant point après ce délai arriver cette lettre, je me déterminai il y a trois semaines à écrire à M. Guillot pour le prier de m'envoyer tout de suite les deux chefs et lui indiquai à cet effet la route de Limoges ici, celle de Saint-Malo à Limoges devant lui être connue. Je n'ai eu encore de réponse de lui, mais je présume qu'il ne m'écrira que pour m'annoncer le départ de ces deux chefs.
J'aurai l'honneur de vous informer, M., de ce que nous aurons fait ensemble et serai toujours flatté de trouver des occasions de vous renouveller l'assurance du sincère attachement... etc...
Saint-Victour
Mots-clés
// nation [désigne le Limousin]
// Acadiens = "exemplaires"
// Saint-Victour
Numéro de document
000153