Document : 1760-08-17 // 1760-09-03

Références / localisation du document

AN, Marine B3 vol. 547, fo 131

Date(s)

1760-08-17 // 1760-09-03

Auteur ou organisme producteur

Ranché intendant [de marine] au Havre

Destinataire

ministre de la marine

Résumé et contenu

Les Acadiens du Havre ne peuvent pas beaucoup travailler et donc difficile de leur supprimer des secours.

61 Acadiens au Havre. Les a fait travailler autant que possible aux ouvrages du port, et a fait retrancher les 6 sols par jours à ceux qui ont travaillé, puis redonné les 6 sols quand le travail a cessé. Ne peuvent travailler que pour le Roi : le commerce est inactif et le négociant ne prend "que les meilleurs [ouvriers] qu'il peut avoir". Il essayera autant que possible d'embaucher encore des Acadiens pour diminuer ce qu'ils lui coûtent [et par là même il justifie la mise en garde de Guillot : "le peuple croit que les Acadiens se donnent à meilleurs prix au moyen d'une grâce dont ils jouissent, etc..."]. Aucun des Acadiens compris sur le rôle ne peut se passer des secours. A demandé une enquête sur la situation à Cherbourg, mais doute que les Acadiens puissent travailler dans ce port car il y a encore moins de travail qu'au Havre.


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Au Havre, le 17 août 1760

[en haut, en marge, M. Accaron, 19 août 1760 : c'est probablement lui qui était chargé de ces secours]

Je réponds à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 12 [1760-08-12] de ce mois au sujet des familles de l'Amérique septentrionale auxquelles le Roi a bien voulu accorder un secours de six sols par jour pour les aider à subsister. Dans le nombre qui en est venu au havre où il y a encore actuellement soixante et une personnes, j'ai fait servir autant qu'il a été possible aux ouvrages du port qui se sont présentés tous les hommes en état de pouvoir gagner leurs journées, et je leur ai pour lors fait retrancher les six sols qu'on leur a donné de nouveau lorsque le travail auquel ils étaient affecté à cessé. Ils n'ont trouvé jusqu'à présent à travailler que pour le Roi, le commerce étant totalement ici dans l'inaction mais quand même il reprendrait vigueur par la suite ce ne serait pas pour eux une ressource, le négociant qui a besoin d'ouvriers étant intéressé à ne prendre que les meilleurs qu'il peut avoir. J'aurai par la suite la même attention de les employer lorsqu'ils pourront remplir les travaux afin de diminuer d'autant ce qu'il en coûte pour les faire vivre, et ce ne sera qu'à défaut que l'on continuera à leur donner ce secours.
Je me suis assuré si la quantité qu'il y en a ici était dans le cas de l'avoir, il est constant qu'aucun de ceux que vous avez vu compris dans les différents rôles que je vous ai adressé ne peut s'en passer.
A l'égard de la partie qui est à Dieppe et à Cherbourg, j'ai mandé à M. Hervé et au S. Deshayes de me faire savoir en quoi elle consiste. Après leur réponse, je vous en rendrai compte. Ce sont les deux seuls ports de ce département après celui-ci où il en soit débarqué [en fait, cf. notes, aucun débarqué à Dieppe], mais je doute qu'on puisse rien épargner pour ceux là, y ayant moins d'occasion encore qu'au havre de s'en servir pour des ouvrages auxquels ils puissent être propres.

Ranché

Notes

quelques jours plus tard (3 septembre) un document, non signalé dans l'inventaire :
- J'ai l'h. de vous envoyer la liste que j'avais demandée au Sieur Deshayes des familles de l'AS qui résident actu. à CHerbourg. Il y a employé ceux qui s'étant adonnés à la navigation ont été repris en mer et menés en Angleterre d'où il se peut qu'on ne tarde pas à les renvoyer. [en revanche, personne à Dieppe ; à Dieppe, seulement "des soldats ou miliciens du Canada qu'il a fait passer à Rochefort dans les mois d'avril et de mai"]

Mots-clés

// travail
// chômage
// secours
// nouveau(2005-01)
// recensement : Le Havre : 61 personnes
// perception : pas très bons ouvriers

Numéro de document

002009