Document : 1877-00-00

Références / localisation du document

BM Bordeaux, Ms 2012 : papiers de Céleste. Sous-dossier.

Date(s)

1877-00-00

Auteur ou organisme producteur

Céleste, Raymond

Résumé et contenu

Note autobiographique de Céleste qui explique l'origine du Ms 1480 :

Dans un placard de la bibliothèque était un amas de vieux papiers qui n'avaient jamais été [consultés depuis la révolution, barré] classés, j'entrepris un jour leur dépouillement [...]. J'ai pu avec ces documents créer des dossiers fort curieux pour notre histoire. Là se trouvaient de nombreux documents, lettres et mémoires sur la Marine et le commerce parmi lesquels je citerai un curieux dossier sur les Acadiens réfugiés en France et sur les secours que leur a donnés le gouvernement. Plusieurs dossiers sont classés, numérotés, d'autres sont en voie de formation, des tables ont été faites et j'ai enfin cherché à retrouver tous les documents existant à Bordeaux qui pouvaient se rattacher à ces diverses pièces.

--------------------
copie intégrale :
"Note sur les travaux de M. Céleste à la bibliothèque de la ville.

De 1871 à 1873, j'ai travaillé à la mairie en qualité d'employé supplémentaire particulièrement dans les bureaux de la police administrative et à la recette municipale. Après avoir fait une enquête auprès des divers chefs sous les ordres desquels j'avais été depuis deux ans, l'administration m'a proposé de rentrer à la bibliothèque. C'est par l'arrêté du 30 janvier 1773 que j'ai été nommé aux appointements annuels de 1000 francs. Depuis lors je me suis toujours efforcé de justifier le choix de l'administration et j'ai pu le faire avec d'autant plus de facilité que j'avais un goût très vif pour ma nouvelle position. Persuadé que mon devoir était d'aider tous les travailleurs dans leurs démarches, je me suis appliqué à connaître la bibliothèque afin de donner le plus de renseignements possible aux lecteurs qui la fréquentaient. J'ai consacré de nombreuses heures en dehors de celles exigées par le service pour arriver à ce résultat. A la fin de la première année, je reçu sans avoir rien demandé une gratification de 50 francs, la seule, du reste, qu'il m'ait été allouée jusqu"à présent. En 1874, le chiffre de mes appointements a été élevé à 1200 francs. Deux ans après, il était porté à 1400 et c'est là ce que je reçois encore aujourd'hui. Lorsque l'on descendit ? dans le lieu où ils se trouvent pour ? plus la bibliothèque de M. Clouzet? [passage illisible] Il fallut remanier près de la moitié de la bibliothèque.. Des man?uvres furent chargés du transport des volumes et pour diriger ces changements que j'avais préparés, je donnai pendant près de trois mois de nombreuses heures supplémentaires pour lesquelles je n'ai rien réclamé ni jamais rien reçu. La plus grand partie de mes vacances est consacrée à la bibliothèque ou aux archives départementales (rayé). Je me suis mis à la disposition de ceux qui avaient des recherches à y faire [à la bibliothèque]. C'est là, au mois d'octobre 1876 que je gagnais une grave maladie qui fut pour moi cause de fortes dépenses. A la demande de M. Messier, je reçus à titre de secours une somme de cent francs.
Dans un placard de la bibliothèque était un amas de vieux papiers qui n'avaient jamais été [consultés depuis la révolution, barré] classés, j'entrepris un jour leur dépouillement et pendant longtemps j'allais à la bibliothèque depuis sept heures du matin jusqu'à la nuit prenant à peine le temps de déjeuner. J'ai pu avec ces documents créer des dossiers fort curieux pour notre histoire. Là se trouvaient des pièces de l'ancienne Académie, plus de 200 lettres de Huston [?] à son associé Lemolère (?) sur l'établissement de le la première faïencerie à Bordeaux, 7 lettres sur l'exemplaire avec notes autographes des Essais de Montaigne prêté à M. Naigeon, de nombreux papiers sur les objets saisis et rendus aux particuliers et aux églises pendant la révolution, des documents intéressants pour l'histoire de la bibliothèque, une lettre de l'architecte Louis, un registre des séances ? avec de nombreuses lettres et pièces depuis la création de cette société littéraire jusqu'à sa suppression. De nombreux documents, lettres et mémoires sur la Marine et le commerce parmi lesquels je citerai un curieux dossier sur les Acadiens réfugiés en France et sur les secours que leur a donné le gouvernement ; 13 pièces relatives au voyage de Bougainville autour du monde ; un dossier relatif aux sourds muets, [...ill.]. etc... Plusieurs dossiers sont classés, numérotés, d'autres sont en voie de formation, des tables ont été faites et j'ai enfin cherché à retrouver tous les documents existant à Bordeaux qui pouvaient se rattacher à ces diverses pièces.
C'est là ce qui m'a amené à la Marine où j'ai pu pénétrer non sans peine où j'ai trouvé de si précieux documents. J'ai été plus de cinquante fois aux Magasins des vivres, où j'ai été trouver en plus grand nombre encore qu'à l'Hôtel de la Marine des pièces en danger de périr. Dans le rapport de M. le préfet au conseil général où se trouvent une partie de mes notes à ce sujet, M. Gouget a bien voulu demander pour moi le titre d'attaché aux archives départementales et par arrêté du 2 août dernier M. le préfet me l'a accordé. Je compte bien m'en servir dans l'intérêt de la Bibliothèque. J'ai eu déjà plusieurs fois l'occasion de le faire - et je crois que des relations entre ce riche dépôt et la Bibliothèque de la ville doivent servir à tous les travailleurs qui ont recours à ces deux établissements. Ces papiers m'ont engagé à faire des recherches nombreuses, et d'heureuses découvertes. L'histoire de Bordeaux au XVIIIe siècle, l'histoire commerciale et maritime surtout n'est pas connue, et cependant les documents abondent. Il y a
1° les papiers de la chambre de commerce dont une grande partie était déjà aux archives départementales et dont l'autre partie inconnue se trouvait dans les greniers de la Bourse où j'ai été les découvrir. Le classement de ces pièces que j'ai entrepris à loisir est bien avancé.
2° Les papiers de la marine dont une partie se trouve dans l'hôtel de cette administration et l'autre aux magasins des vivres. Des démarches pour les faire déposer aux archives n'ont pu encore aboutir, mais il faut espérer qu'elles ne seront pas perdues.
3° les papiers de l'ancienne amirauté de Guyenne et 4° ceux de la juridiction consulaire déposés dans le greffe du tribunal de commerce où personne ne peut les consulter. Les démarches tentées jusqu'ici n'ont pas encore de résultat mais tout porte à croire qu'il sera satisfaisant.
Tel est, autant que je puis m'en souvenir, l'état d'une partie des travaux que j'ai pu faire depuis mon entrée à la bibliothèque. J'ai été presque constamment attaché au service du public, mon principal but a toujours été de remplir mon devoir aussi bien que je le pouvais ; j'ai eu de nombreuses difficultés à vaincre. La faiblesse de mes ressources m'a souvent découragé, aujourd'hui l'administration augmente ma force en améliorant ma position (?).

Notes

Photos : DSCN1241.JPG (autour de)
Le texte comprend de nombreuses ratures, mais je n'ai pris en note que le texte qui est resté non barré.
date : postérieur strictement à 1876, probablement postérieure à 1880

Mots-clés

// notes diverses

Numéro de document

000083