Document : 1772-02-19

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, Annexes, 1er Dossier : Mémoire et lettres de 1766 à 1774 // BM Bordeaux, MS 1480, f°9

Date(s)

1772-02-19

Auteur ou organisme producteur

Lemoyne

Destinataire

de Boynes

Résumé et contenu

Etablissement des Acadiens. Mémoire de Lemoyne.

Supplie le ministre de hâter le projet. Evocation du projet d'établissement de Saint-Victour qui s'était auparavant intéressé à l'établissement de familles allemandes et que L. a remis sur la voie des Acadiens. Détails des projets d'établissement.

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Paris 19 février 1772

Etablissement des Acadiens. Mémoire.

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J'ai remis à Monseigneur le 8 février le mémoire qu'il m'avait demandé sur les moyens que je croyais pouvoir être employés pour établir les familles acadiennes. J'attends qu'il me fasse l'honneur de m'appeler pour les explications dont il peut être susceptibles et recevoir ses ordres [pour les opérations dont il voudra me charger, rayé].
J'ai l'honneur d'observer à Monseigneur qu'il est intéressant d'entamer les opérations le plus tôt possible. L'exécution est la pierre de touche des projets [un passage rayé ill.] même de ceux dictés et combiné avec la plus grande réserve par l'amour du plus grand bien.
La saison du printemps est précieuse pour débuter des essais de culture en menus grains qui assureront la connaissance de la qualité des terres ; pour connaître les niveaux des terres et la demeure des eaux, pour la fouille des fossés d'écoulement et de ceinture, et se disposer à la culture de l'automne.
Il est encore très intéressant de saisir cette saison pour commencer à cabaner les familles et s'assurer qu'elles seront à couvert pour l'arrière saison et l'hiver. [un passage griffonné illisible]. Cette saison et l'été peuvent suffire pour disposer les grandes cultures. En les employant utilement et vivement on peut gagner une récolte et c'est gagner une année de dépense. J'ai l'honneur de faire part à Monseigneur d'une proposition qu'un gentilhomme de l'Angoumois fait. Il paraît certain d'être imité par ses voisins. C'est un moyen induit de celui que j'ai eu l'honneur de [brouillon du mémoire s'arrête ici] proposer à Monseigneur, qui est de donner des familles, à des conditions convenues, à des propriétaires de terres friches susceptibles de bonne culture.
Ce gentilhomme a plusieurs petites métairies voisines de terres en friche, mais bonnes.
Il propose de donner de ces métairies a des familles, de leur passer baillette [sic] pour vingt ans même plus.
Le(s) métairies dans la province, partage par moitié avec le propriétaire, qui garnit la métairie de bestiaux de labour et d'outils aratoires et ordinaires d'un cheptel de bêtes à Cornes et à laine. Le métayer cultive , soigne les bestiaux et partage les fruits ainsi que les accroissements du cheptel.
En passant baillette, il donnera dans les friches en propriété, à la famille un terrain désigné, suffisant pour y bâtir une petite ferme complète, basse-cour et jardin ; la famille, pendant le cours de sa baillette pourra très aisément se bâtir et y former son établissement. A la fin de la baillette, il abandonnera en outre en toute propriété à la famille, moitié des terres qu'elle aura défriché, sans préjudices à la culture de la métairie, et autant de terrain en friche, joignant la portion qui lui échoira du défriché.
Cette proposition me parait fort avantageuse, la famille est logée au moment et est assurée de la première récolte ; le cours de sa baillette lui donne le temps de s'établir et de défricher ; à la fin de sa baillette, elle se trouve établie et propriétaire, la culture de la petite métairie sur laquelle elle sera établie lui laissera des intervalles, dont elle profitera si elle est laborieuse.
J'ai crû, Monseigneur, devoir vous faire part de ce nouveau moyen, que je crois très utile et qui connu et pratiqué par des propriétaires angoumois, sera un levain qui excitera la volonté de beaucoup d'autres dans d'autres provinces.
J'attendrai les ordres de Monseigneur, pour terminer avec le S. de Saint-Victour, c'est lui qui m'a fait cette proposition. Il avait eu autrefois envie d'établir des Allemands, je l'ai remis sur la voie pour les Acadiens.
Je supplie monseigneur de joindre ce mémoire au premier que j'ai eu l'honneur de lui présenter.

Signé : Lemoyne

Notes

Egalement présent dans les Annexes, cf. document 000007.
Dans le texte du Ms, ce n'est pas le brouillon qui est conservé. Les textes entre crochet concernent le brouillon ; le texte du Ms est sans rature, ou presque.

Mots-clés

// projet d'établissement
// Saint-Victour

Numéro de document

000086