Louée (La)

Louée (La)

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... Quand il s’adressa à elle, Marie rencontra des yeux gris-bleu aux reflets d’acier derrière des lunettes rondes cerclées d’or. Un regard étrange, difficile à décoder. ...

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... Il fut convenu que Marie serait à l’essai comme bonne à tout faire à Saint-Honoré pendant les mois d’été. L’ouvrage n’y manquait pas. Il fallait commencer par remettre la villa sur pied avant d’accueillir les invités. ...

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... Mais Marie, elle, n’avait pas d’adieux à faire. Elle avait toujours vécu à l’écart là-haut, dans l’isolement des Fossés. ...

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... Marie arriva à l’auberge en avance. Ces messieurs n’étaient pas pressés. On mangeait bien dans ces coins reculés et le vin était bon. ...

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... Il réapparaissait beaucoup plus tard avec l’argent, demandait à Marie de transmettre ses vœux à monsieur et madame Brault, puis repartait du même pas qu’il était venu. Pendant ce temps, les doigts de Marie avaient eu le temps de geler. ...

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... Vous vous appelez Marie, j’imagine ? Elles s’appellent toutes Marie ! dit-elle en riant à l’intention de son époux. La femme de chambre lui montra le cagibi qui lui servirait de couchette. ...

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... Ce tintement de la sonnette, ce tintement du moindre désir de madame auquel Marie est soumise lui fait interrompre ce qu’elle est en train de faire. Qu’importe ! « Madame désire ? » Voilà ce qu’elle doit dire. ...

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... Marie retient sa respiration. Vider les pots de chambre demeure cependant une humiliation, un rappel quotidien d’une condition qu’elle tend à oublier. En quelques semaines, la jeune fille a davantage appris qu’en vingt ans. ...

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... Les filles Jacquemont, toujours ensemble, passent en courant devant Marie et l’ignorent totalement. Marie aimerait les suivre. Mieux encore, se substituer à elles. ...

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... Chaque matin, Marie sert le petit déjeuner dans la verrière, dont la structure en métal argenté ressemble à une dentelle que les rayons du soleil auraient ajourée. ...