Passe-au-Crachin (La)

Passe-au-Crachin (La)

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... 1 un jour, un autre jour encore, sans que ce fût là un geste nouveau ou surprenant, Jean, qui venait d’amarrer la barque, monta du quai en estacade jusqu’à la maison, se tint dans la porte, et dit à marie : — J’ai de la morue, viens. alors elle le suivit ...

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... le pesant coutelas de dépeçage, deux fois déjà en quelques minutes marie était venue bien près de blesser son mari à la main. ...

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... il l’entendait, la voyait, mais il était le plus souvent perdu dans ses propres pensées. marie ne l’atteignait pas. c’était sa façon d’homme, et depuis toujours. enfant, il avait désespéré les siens par son silence, son obstination, son commerce difficile ...

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... un certain noël, pour aller dire que ce serait le dernier. mais il le fit à son habitude, en deux phrases, sourd aux objurgations de sa famille. c’en était fait : il avait choisi son sort, il s’était fixé un destin. il en fut de même lorsqu’il épousa marie ...

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... D’autres que marie eussent disséqué l’homme et fouillé sa pensée, observé de bien près son comportement. ...

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... d’être qui ne changerait jamais. marie, volubile, gaie, empressée, affectueuse, féline même, imprévisible, s’était liée à un sort inéluctable. — un mur, disait-elle à sa mère. ...

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... demanda marie. — parle moins. ...

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... Dix ans maintenant, pouvait se dire marie. Dix ans de cette vie dont elle voulait sortir. ...

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... (il prenait marie sans douceur préliminaire. ...

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... sans un mot, toutefois, et souvent, sans même un baiser. ou alors, c’était un baiser goulu, seule manifestation vraiment libérée de son émotion du moment, un baiser chercheur, avide, exigeant le partage, qui devait servir, ainsi que le comprit marie bien ...