... La nostalgie, la tristesse et le rejet de François m’accablent. Et soudain, l’angoisse de perdre aussi Léonard m’envahit. Je me blottis contre lui. 230 ...
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Saisons Atikamekw
... J’ai la désagréable impression que je trompe François. Léonard prend ma main. Il la pose sur sa cuisse musclée. À travers le tissu de son jean, la chaleur de son corps me parvient. Il caresse mon épaule, frôle mon bras. ...
... Je cesse de pleurer et chasse le fantasme étrange de m’être vengée de l’indifférence de François. Plus tard, nous buvons une liqueur, ramenée de La Tuque. J’ai remis de l’ordre dans ma tenue. ...
... La voix de François me saisit comme une douche glacée. Bouleversée, je presse le combiné contre ma joue. Je vais m’asseoir à mon bureau de travail et Léonard s’éloigne vers la cuisine. — Bonjour François, comment vas-tu ? — Ça va merci, et toi ? ...
... . — D’accord, d’accord, dit François désespéré en tentant de m’adoucir. ...
... Je culpabilise pour mon ambivalence, après m’être donnée ainsi à François, avoir fait l’amour avec Léonard. J’analyse le comportement de François, si incompréhensible. Soudain, on frappe à ma porte. L’écho galope dans la nuit profonde. ...
... Je songe à Léonard, à Paul et à François. Plongé dans la confusion, mon cœur se protégeait pendant que mon corps renouait avec le plaisir. ...
... François entre chez lui. Je retiens mon souffle. Je ne m’en ferai surtout pas. J’ai changé pendant son absence. Son mystère ne m’intrigue plus. Si j’ai été curieuse de le découvrir, j’abandonne devant sa complexité. ...
... C’est moi, François. Dans l’obscurité partielle, je cligne des yeux à la recherche de l’horloge numérique. La voix de François me paraît éteinte, enrouée. Je m’agrippe à la chaise près de moi tout en me déchaussant, ne sachant pas à quoi m’attendre. ...
... François flâne dans l’école, tentant lui aussi de se replonger dans l’ambiance de travail. ...