... On reconnaît ici le topos de l’unité de la famille. Cela n’est pas surprenant. ...

Se créer des ancêtres
... 48 se créer des ancêtres dans une lignée et s’est toujours référé à eux à la troisième personne du pluriel, Ils, les auteurs de la famille Forest. Mais les auteurs euxmêmes disent « notre famille », « our name ». ...
... Désignant la figure héroïque, l’usage de la troisième personne du singulier permet de désigner et de nommer les porteurs des qualités de la famille, les agents des exploits. ...
... Ainsi, lorsqu’on écrit « C’est vrai que nous ne sommes pas une famille ordinaire70 ! » on dit aussi « les ancêtres de notre famille n’étaient pas ordinaires et je ne suis pas ordinaire parce que je descends d’eux ». ...
... Le généalogiste fait partie de la famille dont il raconte l’histoire. Ego, le généalogiste qui écrit le texte, est l’auteur empirique, mais Ego est aussi un miroir du lecteur modèle puisque ce dernier est nous et qu’Ego fait partie de nous. ...
... De cette fête est tiré un livre-souvenir composé de généalogies des familles Forest de la région, un annuaire pour les contacter et des textes biographiques des ancêtres de marque. ...
... Cela est d’autant plus significatif que les généalogistes répondent souvent aux demandes de leur famille. ...
... En se lisant mutuellement, en se connaissant personnellement et parfois en se fréquentant, les auteurs construisent la narration de cette famille imaginée et, de publication en publication, la révisent. ...
... La conception qu’a Ego de ses ancêtres et de sa propre place dans sa famille est culturellement construite. En généalogie, Ego est le généalogiste ou celui à partir duquel l’ascendance est remontée. ...
... Il est plus facile d’écrire l’histoire de sa famille si ses ancêtres ont accompli des actions hors du commun. ...