Un léger désir de rouge

Un léger désir de rouge

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... Ce récit suffirait-il pour que Blanche dure jusqu’au prochain traitement ? Je 66 ...

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... Il est le seul capable de raisonner Paris l’enragé, qui vit avec une grenade dégoupillée dans la paume d’une main, qui carbure à la casse ou à la coke. J’ai entendu un jour Delhi au Bristol. Paris, plus de coke. Jure-le. Paris promet. ...

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... Paris, plus de coke. Jure-le. Delhi, c’est une bouée de sauvetage pour ses frères. Mais, ses frères seulement. Les sœurs ne comptent pas. Dans quelques mois, j’aurai vingt-neuf ans et Coaticook, vingt-sept. Il ingurgite de la chimie, moi aussi. ...

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... Son fils vient de partir pour la ville. Il lui a montré tout ce qu’il savait. Dans le cas de Paris, 74 ...

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... Odilon n’était pas comme Paris l’instruit. Lui, il aimait entendre ce que j’avais appris en fouillant dans les livres, les atlas. Où souffle le Criador  ? Parle-moi de l’Amour, mon amour. 75 ...

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... J’attends qu’on me prépare pour un autre traitement. Je respire mal, très mal, parce que Blanche n’est pas là aujourd’hui. J’aurais dû lui parler de Lili, de Louvaine le petit fakir. J’aurais dû rompre mon silence idiot, raconter, raconter. ...

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... C’est toujours la même chose après le traitement, Moumbala, une sorte de traversée sur une mer traîtresse. Le premier jour, j’avance sur une eau calme. ...

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... Parce que je n’ai pas sombré, là encore, parce que Blanche m’attendra peut-être sous son arbre de métal au prochain traitement. Parce que Coaticook. Je me remets à la marche forcée, dans le boisé, sur les battures glacées. ...

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... Théo parle sans savoir que les enfants de mes rêves ont chaviré eux aussi avec la maladie. Ils ont perdu leur joli nom, leurs traits d’Odilon. Ils ont disparu dans les limbes avant de voir le jour. L’oncologue ne peut rien promettre de ce côté. ...

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... Si Paris l’instruit m’avait appris les capitales de vos pays, les noms de vos grands lacs, vos montagnes, si Louvaine m’avait montré les pas de ses danses, si je lui avais montré mes figures, nous n’en serions pas là, tapis derrière nos murs. ...