Nos livres font parler d'eux
Inconquis
« Le livre est richement illustré et propose aux lecteurs des cartes, des gravures et des photographies qui permettent de suivre et de visualiser les principales étapes de ces deux retraites militaires. Pour le coup, l’invitation au voyage est réussie. […] En terminant la lecture d’Inconquis, on comprend mieux "l’obsession" de l’auteur pour ces acteurs. Incontestablement, les vies multiples et mouvementées de ces deux militaires fascinent. Gagné offre non seulement une biographie croisée originale, bien documentée, mais prend aussi le pouls d’une région – le Pays des Illinois – en temps de crise que les historiens de la Conquête commencent en n à considérer. »
Arnaud Bessière, Revue d’histoire de l’Amérique françaiseNouveaux regards en histoire seigneuriale au Québec
L'excellent travail de Benoît Grenier et de son équipe de recherche se poursuit par la publication de ce collectif divisé en trois parties aux titres évocateurs: « Nouveaux regards sur la propriété seigneuriale » , « Nouveaux regards sur les seigneurs », et « Mémoires et persistances seigneuriales ». Ces trois approches du régime seigneurial nourrissent notre compréhension de ce système qui régissait une partie importante de notre territoire.
Guy Parent, L'AncêtreChroniques des arts de la scène à Montréal durant l'entre-deux-guerres
Lors de la préparation de la soirée des Rencontres La Presse du 5 mai dernier, mes collègues chroniqueurs (Petrowski, Dumas, Cassivi) et moi avons eu une discussion sur l'évolution de notre métier. Comment étaient nos prédécesseurs ? Comment travaillaient-ils? Étaient-ils aussi redoutables qu'on le dit ou avaient-ils une approche dite « éducative »? Toutes ces réponses se trouvent dans un fabuleux ouvrage qui vient de paraître: Chroniques des arts de la scène à Montréal durant l'entre-deux-guerres.
À ceux qui répètent que les critiques d'autrefois avaient plus de liberté, je conseille de lire ce livre. À ceux qui croient que les journalistes de cette époque avaient de grandes plumes (plumes pompeuses, oui), je conseille de lire ce livre. Et à ceux qui pensent que le métier de critique ou de chroniqueur n'a pas sa raison d'être, je conseille aussi de lire ce livre.
Mario Girard, La Presse+Imaginaire comique dans le cinéma québécois (L')
Livre essentiel pour mieux cerner l'univers des comédies au Québec, les genres exploités dans ce registre et l'impact des comédies au grand écran.
Pierre Blais, Émission Situation critique, CKRL 89.1Nettoyer Montréal
L'intérêt du livre de M. Lapointe est d'y aider [à mettre de la distance critique], tout en montrant la vigueur des études américaines sur cette question. Si le terrain d'enquête est très différent de celui que connaissent les lecteurs français, les perspectives d'analyse et d'interprétation sont, elles aussi, distinctes. Le livre de M. Lapointe, version remaniée d'une thèse soutenue en 2010, porte sur les campagnes de moralisation de la vie publique à Montréal, à partir de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années 1950. L'étude, portant sur une histoire mal connue – celle du Canada français – et sur une période sans doute pittoresque vu de France, apporte en réalité des éléments intéressants, pour plusieurs raisons.
L'étude, d'une grande précision, à laquelle se livre M. Lapointe se lit avec facilité et plaisir.
Frédéric Monier, Société d'études jaurésiennesQuébec dans la Grande Guerre (Le)
Dans le contexte particulier des commémorations du centenaire des années de la Première Guerre mondiale à travers le monde, les lecteurs cherchent des ouvrages qui expliquent le caractère incompréhensible de l'une des pires tragédies de l'Histoire. Le lectorat québécois a les mêmes aspirations, si bien que la maison d'édition du Septentrion a su combler ses attentes en s'associant à deux historiens de haut calibre, Charles-Philippe Courtois et Laurent Veyssière, afin qu'ils dirigent un collectif intitulé Le Québec dans la Grande Guerre. Engagements, refus, héritages. D'emblée, réglons immédiatement la question: nous recommandons l'achat de cet ouvrage. Pourquoi, en effet, ne pas apprécier un livre qui relance la recherche québécoise sur la Grande Guerre vers de nouvelles directions? Précisons que les avenues empruntées dans cette synthèse triptyque, à savoir ces notions d'engagements, de refus et d'héritages, constituent un portrait représentatif des tendances de la recherche.
À quoi peut-on attribuer le manque relatif de publications québécoises sur la Grande Guerre? Disons simplement par une absence d'intérêt non pas de la part du public, mais du côté des historiens professionnels chez qui le sujet fut pendant longtemps carrément boycotté. Heureusement, nous avons espoir qu'avec Le Québec dans la Grande Guerre, un nouvel engouement naîtra pour ce chapitre trouble, mais combien palpitant de l'histoire nationale du Québec et du Canada. Cela dit, l'ouvrage constitue, dans un premier temps, un intéressant condensé de l'état de la recherche, tel que nous le mentionnons précédemment. Grâce aux contributions d'historiens bien connus pour leur expertise sur le sujet (Carl Bouchard, Mourad Djebabla-Brun...) et qui savent faire, comme toujours, une judicieuse utilisation de sources pertinentes et originales, le livre a également le mérite de poser des questions pointues sur des sujets sensibles.
Dans son ensemble, cet ouvrage qui, au fond, se veut une « anthologie », sinon un recueil de moments et chapitres clés de l'expérience des Canadiens français du temps de la Grande Guerre constitue néanmoins une référence incontournable. L'ouvrage, au demeurant fort bien édité avec de nombreuses photos (déjà connues, certes, mais de haute qualité d'impression), contribue assurément à l'avancement des connaissances. Pour le grand public, les textes fournissent des pistes d'exploration du vécu des contemporains. Nous sommes d'avis que tous les auteurs sont parvenus à bien contextualiser ces expériences. Deuxièmement, le monde de l'éducation y trouvera son compte, et ce, à tous les échelons, du primaire à l'université. Nous pensons que l'ouvrage amènera professeurs, élèves et étudiants à envisager l'étude de la Première Guerre mondiale sous de nouvelles perspectives, où l'accent devrait être mis sur une régionalisation de l'histoire, toujours en lien avec le cadre théorique de déconstruction proposé par Offenstadt. Enfin, notons que Le Québec dans la Grande Guerre, sans prétendre apporter d'approches théoriques nouvelles à l'étude de ce conflit (ce qui en soi serait difficile compte tenu de la saturation historiographique du conflit), doit faire partie des lectures obligatoires de tous les spécialistes et lecteurs intéressés par l'histoire du Québec, celle du Canada et celle de la Première Guerre mondiale.
Carl Pépin, Bulletin d'histoire politiqueHistoire parlementaire du Québec, 1928-1962
Contribution d'envergure à l'histoire du Québec: vingt-huit ans de débats rendus accessibles.
Pendant un temps, peut-être les pionniers de cette mission presque impossible furent-ils les seuls à y croire; à tel moment, même la présidence de l'Assemblée législative vacilla. Histoire parlementaire du Québec 1928-1962, document infiniment méritoire qu'offrent aujourd'hui Christian Blais et son équipe, doit beaucoup – et ils le disent – aux entêtés fervents que furent des pionniers comme Jocelyn Saint-Pierre.
Laurent Laplante, Nuit blancheInconquis
Joseph Gagné, un historien fraîchement diplômé de l'Université Laval, nous narre cette aventure méconnue à la fois stupéfiante et navrante, dans Inconquis: deux retraites françaises vers la Louisiane après 1760, une parution hivernale de l'éditeur de Québec Septentrion. Il s'agit en effet d'une aventure où rebondissements et intrigues sont au rendez-vous, portrait d'une communauté militaire où priment les questions d'honneur et de privilèges, une aventure qui nous fait redécouvrir ce pan oublié de l'histoire de la Conquête: le sort, très incertain, de l'immense territoire français de la Louisiane.
Joseph Gagné, par cette biographie croisée, réussit à mettre en perspective tout l'effet de la désintégration de la chaîne de commandement de la Nouvelle-France lors de ces années cruciales de 1760 et 1761. Mieux, il nous fait « entrer dans l'intimité » de cette guerre grâce aux rapports de campagne, des documents exceptionnels de La Chapelle (des textes reproduits intégralement, en annexes de son essai), une intimité qui nous rend sensible aux incertitudes de cette période de transition. Son « Inconquis » mérite un éloge supplémentaire, celui de nous faire surtout redécouvrir que, même après la perte de la Nouvelle-France, « un monde fluvial français continue d'exister », un monde qui part des Grands Lacs et qui descend le Mississippi jusqu'à La Nouvelle-Orléans, un monde qui continue, près de trois siècles plus tard, par sa toponymie et ses vestiges, à raconter ce temps où le coeur de l'Amérique était solidement français.
Christian Vachon, Librairie PantouteHydro-Québec et l'État québécois, 1944-2005
Voici un livre-fleuve écrit par un jeune historien talentueux qui n'a pas eu froid aux yeux. Des forêts et des rivières en remontant jusqu'aux symboles collectifs en passant par la représentation de l'Autre, l'ouvrage multiplie les regards sur un objet qui, loin d'être enserré dans l'analyse, se déploie à travers elle. Stéphane Savard n'a pas ménagé ses ambitions: étudier Hydro-Québec à travers autant de jumelles pendant une période limitée, ç'aurait déjà été beaucoup. Embrasser son objet sur une durée de près de 70 ans, c'était tout un défi, surtout en proposant d'examiner les mutations des représentations symboliques et identitaires associées à (ou générées par) Hydro-Québec dans la perspective d'une « lutte de représentations ». On saura gré à l'historien de ne pas avoir divisé ce gros livre (435 pages) en tranches chronologiques, mais d'avoir osé employer une division thématique qui sied bien, d'ailleurs, à son approche. En fait, chaque chapitre couvre toutes les périodes du livre, ce qui accommode le lecteur pressé en lui offrant plusieurs portes d'entrée sans l'égarer, tout en incitant à réfléchir sur la continuité/discontinuité d'une panoplie d'objets. Le lecteur attentif y trouvera davantage: une construction patiente et rigoureuse dans laquelle les thèmes abordés s'éclairent différemment à mesure qu'ils font leur apparition.
Les magnifiques photographies qui accompagnent l'ouvrage, comme celle de la rivière Manicouagan déchaînée (p.91), donnent le ton à cette odyssée québécoise qui s'amorce par la découverte et le développement des capacités de maîtrise de la nature.
Stéphane Savard souhaite enfin que son livre contribue à revaloriser le rôle de l'historien dans la Cité en décortiquant les discours politiques et ce à quoi ils renvoient (mythes, symboles, justifications, stratégies discursives, dissimulation de la real politic...). L'objet est particulièrement bien choisi pour cette mission et le lecteur, après la lecture de l'ouvrage, ne pourra plus entendre une évocation ou un discours à propos d'Hydro-Québec de la même façon. C'est déjà beaucoup, faut-il dire, pour un livre d'histoire.
Daniel Poitras, Globe. Revue internationale d'études québécoisesAutobiographie de l'enfance
«Le roman cogne dur. Adel est une tornade qui a poussé ses enfants dans l’instabilité, la peur et la crainte. Véritable personnage de Tennessee Williams ou de John Steinbeck, elle fascine, agace dans sa sensualité racoleuse, son instabilité émotive et son désir de changement. [...] Un travail impeccable d’Hélène Rioux pour la traduction et le puzzle finit par donner un tableau fascinant. »
Littérature du Québec, Yvon ParéInconquis
Je l'avoue, c'est d'abord le titre qui m'a séduit. Être inconquis, c'est tout le contraire de conquis. C'est être rebelle et refuser de se rendre. Voilà un destin qui me plaît.
Jacques Lanctôt, Le Journal de MontréalAbbé Pierre Gravel (L')
C'est la première biographie sérieuse à être consacrée à l'abbé Pierre Gravel, une figure méconnue de la droite traditionaliste et du fascisme canadien-français.
David Rajotte, Recherches sociographiquesNouveaux regards en histoire seigneuriale au Québec
Les cartes sont soignées et utiles. L'ouvrage est vraiment bien structuré.
Qu'importe le texte choisi – tous sont conformes aux exigences universitaires. Ils résultent de recherches sérieuses et approfondies. Mais quoi de neuf ? Nous avons été captivés par le texte sur les seigneuries du lac Champlain: un sujet peu couvert et quelque peu complexe mais bien livré et qui dépasse les limites fixées par le titre de l'ouvrage.
Ce livre fort bien documenté offre un nouvel éclairage sur des thèmes peu abordés et une période mal connue du régime seigneurial.
Michel Pratt, Mémoires de la Société généalogique canadienne-françaiseNettoyer Montréal
Il est rare que la parution d'un ouvrage d'histoire soit aussi bien arrimée à l'actualité. Pourtant, le premier livre de Mathieu Lapointe traite non seulement d'un épisode qui appartient – de l'aveu même de l'auteur – à la « légende de Montréal » (p.11), mais il arrive également à point nommé pour offrir à ses lecteurs une vaste contextualisation historique des débats qui entourent les travaux et le rapport de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, présidée par la juge France Charbonneau (à laquelle a d'ailleurs collaboré l'auteur).
Dans ce chapitre et les suivants, l'auteur montre d'ailleurs une excellente maîtrise non seulement de l'historiographie québécoise, mais aussi des historiographies française, américaine et canadienne-anglaise sur le sujet.
Sur le plan historiographique, l'ouvrage représente une riche contribution à l'histoire politique et culturelle de Montréal.On l'a souligné, mais il est important de le répéter: l'ouvrage se distingue également par les efforts faits par l'auteur pour situer sa démonstration non seulement dans le contexte québécois, mais plus largement dans le contexte nord-américain. Lapointe ne perd de vue ni l'un ni l'autre, et tire de ce double regards une analyse originale de cet épisode pourtant assez bien connu de la « légende de Montréal ». Ajoutons, pour terminer, que l'ouvrage est abondamment et magnifiquement illustré. L'auteur a pu profiter des recherches menées par le Centre d'histoire de Montréal, dans le cadre de l'exposition Scandale! Vice, crime et moralité à Montréal, 1940-1960, pour mettre en main sur toute une série d'illustrations qui enrichissent significativement le livre.
Harold Bérubé, MENSQuébec et l'Irlande (Le)
Trois des chercheurs francophones les plus engagés dans la recherche irlando-canadienne, Simon Jolivet, Isabelle Matte et Linda Cardinal, nous offrent ici un recueil de dix essais et une postface provenant d'une multitude de disciplines et d'horizons afin d'élargir ce qu'ils considèrent comme le pan québécois de leur sphère de recherche. Dans un ouvrage au titre admirablement vague, Le Québec et l'Irlande: culture, histoire, identité, mais qui reflète finalement la grande diversité des essais proposés, les trois universitaires souhaitent apporter leur contribution aux études irlando-québécoises et, par le fait même, aux études canado-irlandaises en langue française. Cet aspect, « la prise en compte du point de vue francophone è travers ses propres archives » (p.17), est l'une des réussites de ce recueil qui interroge de nouvelles sources, en langue française, pour faire la lumière sur des pans de l'histoire irlando-canadienne et pour soutenir une meilleure comparaison entre ces deux régions, qui ont maintes fois été comparées politiquement, socialement et culturellement. Regroupant des études comparatives allant de la politique à la littérature ainsi que des analyses sociohistoriques de la présence irlandaise au Québec, les auteurs qui ont participé à ce nouveau recueil prouvent que l'intérêt pour l'« irlandicité » du Québec est maintenant bien ancré dans le champ grandissant des études irlandaises.
En conclusion, les dix essais rassemblés et présentés ici par Linda Cardinal, Simon Jolivet et Isabelle Matte fournissent d'excellents exemples de la vitalité du pan québécois des études canado-irlandaises. À travers les prismes de l'histoire, de l'anthropologie, de la littérature, du cinéma, de l'ethnomusicologie et de la science politique, les chercheurs ayant contribué à l'ouvrage Le Québec et l'Irlande: culture, histoire, identité réussissent le pari d'illustrer la diversité des perspectives sur le sujet et de poser les assises de recherches ultérieures sur l'expérience irlandaise au Québec et la comparaison informée entre les deux nations.
MENS, Camille HarriganHistoire de la médecine au Québec 1800-2000
Ce n'est pas trop tôt! On attend depuis longtemps un ouvrage de synthèse sur l'histoire des médecins et de la médecine au Québec. Les synthèses précédentes de Jacques Bernier ou de Rénald Lessard étaient de grande qualité mais ne couvraient pas le XXe siècle, période-clef de l'évolution de la médecine s'il en est. Bref, le livre de Goulet et Gagnon comble un réel besoin.
Fidèle à l'historiographie, bien écrite, cette synthèse est aussi formidablement illustrée. Les reproductions, dont plusieurs tirées de la collection personnelle de Denis Goulet, ne sont pas que décoratives et valent souvent mille mots: j'en emploierai certaines dans mes cours. L'édition est impeccable, comporte un index et une bibliographie exhaustive, ce qui n'est pas toujours le cas de nos jours. Longtemps attendu, ce livre de référence est essentiel pour quiconque s'intéresse à ce qu'on appelle aujourd'hui le « réseau de la santé ».
Globe. Revue internationale d'études québécoises, Julien Prud'hommeCurieuses histoires de plantes du Canada, tome 2
L'ouvrage contient beaucoup d'information, notamment des notes biographiques, sans compter un grand nombre d'illustrations et d'encarts. Ce livre, qui fournit moult détails sur la pharmacopée amérindienne et sur l'introduction de plantes canadiennes en Europe à l'époque du Régime français, intéressera sûrement ceux et celles qui se passionnent pour les plantes et l'histoire.
Michel Crête, Le naturaliste canadienHistoire du Parti libéral du Québec
Le voile du mystère qui entoure les finances du parti et sa caisse électorale est enfin levé.
Gabriel Delisle, Le NouvellisteVivre en quartier populaire
Le sens que les participants donnent à leur vie dans Saint-Sauveur permet de bien saisir les particularités de ce quartier plus résidentiel que son voisin Saint-Roch, par exemple. Conserver l'authenticité du langage dans les citations est un choix très pertinent qui rend le texte plus vivant et moins austère aux lecteurs du grand public. Il peut espérer rejoindre ce lectorat avec un ouvrage bien écrit et rendu accessible grâce à de nombreuses mises en contexte. L'ouvrage constitue aussi un apport intéressant à l'historiographie puisqu'il nuance l'importance des contraintes d'ordre économique, soulevée notamment par Bradbury (1993) et Cliche et Naud (1975), dans le choix du quartier de résidence. Gilbert met en lumière le fait que les habitants des quartiers populaires n'y résident pas seulement par nécessité, mais aussi par choix.
Lysandre St-Pierre, Recherches sociographiquesLouis XV et le Canada
Doté d'un talent certain de conteur et d'un joli sens de la formule, Gagnon confirme ici sa volonté de mettre en récit cette histoire, en accordant une place importante aux témoignages des acteurs et en donnant vie à ce roi dont il cherche à cerner les émotions et les stratégies.
On referme ce livre avec le sentiment d'avoir assisté à un ballet peuplé de personnages fascinants, sans pour autant discerner un propos original. L'ouvrage a cependant le mérite de mettre en lumière les intrigues et les alliances entre les monarchies européennes, souvent négligées dans l'explication des guerres coloniales, de même que l'incertitude autour des frontières de la Nouvelle-France, une question qui attire de plus en plus l'attention des historiens.
Marie-Ève Ouellet, Recherches sociographiquesPratiques et discours de la contreculture au Québec
Dans cette perspective, l'étude « des attitudes et des pratiques qui fournissent les bases d'une véritable sous-culture et en éclairent les expériences » (p. 19) apparaît fondamentale pour tenter d'observer les points de convergence de ces manifestations dans leur contexte, une tâche dont le tandem de sociologues formé de Jean-Philippe Warren (Université Concordia) et Andrée Fortin (Université Laval) s'est admirablement acquitté, dans un livre richement illustré de clichés d'archives du photographe Pierre Crépô, témoin privilégié de cette jeunesse en fleur.
Ce genre d'analyses multifactorielles foisonnent dans l'ouvrage de Warren et Fortin, porté par une écriture enthousiaste qui n'hésite pas à convoquer le langage de l'époque, sans pourtant la stigmatiser ou stagner dans ses lieux communs. Mais surtout, par un examen extrêmement fouillé de la documentation existante, l'essai inventorie, décortique et critique une multitude d'activités, certaines évidentes, d'autres plus obscures.
Sébastien Dulude, Les Cahiers de lecture de L’Action nationaleInconquis
Notre histoire regorge d'aventures à l'image de celle mise en scène par Alejandro González Iñárritu dans Le revenant. Les fictions historiques québécoises sont pourtant monopolisées par les petites misères du quotidien du XIXe siècle avec leurs potinages de perron d'église. Au-delà des Filles de Caleb et des Belles histoires des pays d'en haut, nous avons les odyssées de Jolliet, de Radisson et de La Vérendrye qui attendent toujours d'être portées à l'écran. L'historien Joseph Gagné présente l'une de ces histoires oubliées dans Inconquis.
Solidement documenté, cet essai s'appuie sur l'abrégé du journal de La Chapelle dont l'original, autre rebondissement, aurait été détruit par une explosion volcanique au début du XXe siècle. Les vides de ce récit pourraient aisément être comblés par l'imagination d'un scénariste inspiré par cette époque bouillonnante où notre histoire dépassait le cadre étroit de la paroisse.
Dave Noël, Le DevoirQuand le corps cède
«Le langage expressionniste de ces fables, à la portée de tout un chacun, charrie une fraction de nos acquis intimes, telle une contrition qui ne peut se partager qu'avec soi-même. Le lecteur et la lectrice n'en mèneront pas large quand ils se laisseront aller à tourner les pages d'histoires décrites avec art, qui témoignent d'événements essaimant une existence, en déterminent la gravité ou, inversement, en mesurent le pragmatisme qui bouleverse et fait grandir. Il est rare qu'on lise de ces avatars autant réfléchis, narrés spontanément, créant une ambiance tout à fait personnelle, bruyante, dirigée vers soi, remettant en question une part infime de nos agissements.»
Ma page littéraire, Dominique BlondeauBeaupré 1896-1904
L'oeuvre de ces peintres, tournée vers le passé à une époque où le Canada et le Québec s'industrialisent rapidement, est romantique à souhait, inspirante, un peu mélancolique, rythmée par les saisons. Résultat d'une longue recherche, le Beaupré 1896-1904: lieu d'inspiration d'une peinture identitaire de Madeleine Landry est à la fois un livre d'art, un essai historique et la chronique d'un coin de pays au tournant du siècle. L'ouvrage bénéficie de tout le savoir-faire des éditions du Septentrion: l'iconographie est riche, les reproductions, remarquables, et le texte, rigoureux, tout en restant accessible. Une parfaite réussite!
René Paquin, CollectionsMétier critique
Métier critique (Septentrion), essai accessible et nécessaire, plaide d'ailleurs pour un espace de pensée, de critique, où intellectuels et spécialistes occuperaient une place prédominante.
Dominique Lemieux, Les librairesDésordre et désirs
Qu'elle analyse une oeuvre ou qu'elle relate son séjour dans une Haïti étonnamment familière, toujours elle prend le temps de se situer, de revenir sur sa démarche en donnant au lecteur un accès privilégié à une pensée en mouvement. Toute en étincelles et en courts-circuits, la réflexion de CVL éblouit par secousses, débusque les poncifs et traque les idées courtes en tentant de restituer leur complexité aux sujets abordés.
David Laporte, Nuit blancheQuand le corps cède
«Recueil de nouvelles franchement abouti et divertissant, Quand le corps cède est ce genre de petit livre qu'on dévore d'une traite. [...] Surprenant et n'allant pas où on l'attend, Quand le corps cède se termine en force avec la scène de l'agonie d'un grand-père à l'hôpital, qui donne la parole au mourant et à son petit-fils. une courte nouvelle bouleversante de vérité, aussi émouvante que dépouillée – un qualificatif qu'on pourrait d'ailleurs accoler à l'écriture du livre au complet. [...] Voilà une auteure qui maîtrise le genre, qui sait bien raconter sans donner toutes les clés et qui est dotée d'un grand sens du punch et du dialogue. Naviguant habilement entre l'humour, la détresse et toutes les nuances des sentiments, Quand le corps cède possède un charme vénéneux franchement réjouissant. Une belle découverte.»
La Presse, Josée LapointePassion Islande
Ce livre n’aurait pu être mieux intitulé! Valérie Harvey partage sa passion pour l’Islande avec une générosité et un enthousiasme réjouissants qu’il soit question de l’histoire de ce pays, de ses légendes, de sa géographie si particulière avec tous ses volcans ou de sa structure sociale qui favorise l’égalité entre hommes et femmes plus que partout ailleurs dans le monde. En moins de 200 pages, cet ouvrage qui fourmille d’informations surprenantes nous permet de fouler le sol de cette île de glace avec l’impression d’avoir un guide personnel! L’humour de Valérie Harvey, sa sensibilité et sa manière de relever les détails du quotidien (bien rempli quand on voyage avec un bambin qui n’a pas tout-à-fait trois ans!) nous donnent envie de faire nos valises pour connaître la terre des Vikings!
Salut Bonjour, Chrystine BrouilletPassion Islande
«Passion Islande réussit haut la main son mandat de carnet de voyage en présentant des curiosités typiquement islandaises, des passages historiques et économiques (toujours conçus de manière ludique) ainsi que, bien entendu, géologiques, l’Islande étant une impressionnante terre de volcans. De plus, l’ouvrage est agrémenté de plusieurs photos prises par l’auteure, dont 12 planches en couleurs. Sans oublier des listes de suggestions romanesques, musicales et muséales islandaises.»
Interférences, Ariane GélinasDésordre et désirs
Qu’elle traite de sa relation malaisée à son corps et aux autres, de la solitude, de l’art qui éclaire la vie, d’un séjour en Haïti ou du vieillissement qui peut être une grâce pour ceux qui ont traversé l’enfance avec peine, Voyer-Léger sait allier la profondeur et la simplicité, l’intime et le collectif ainsi que la tristesse et la joie, dans un flot de conscience maîtrisé, habité par une quête éclairée du sens de la vie.
Louis Cornellier, Le DevoirNouveaux regards en histoire seigneuriale au Québec
Cet ouvrage universitaire bien garni de tableaux et de cartes offre un regard nouveau d'un régime qui a façonné le territoire du Québec, son économie et ses classes sociales.
Gabriel Delisle, Le NouvellisteAu temps de la petite vérole
Rénald Lessard publie ici l'imposante recherche qu'il a consacrée au corps médical laurentien d'avant 1800.
Faisant tenir [une copieuse iconographie] et la thèse de presque 800 feuilles en quelque 450 pages in-quarto à colonne double, les éditions du Septentrion ont produit un beau livre.
Que dire en conclusion sinon que voici ressuscitée une thèse mémorable et toujours utile?
Voici donc un livre stimulant à plus d'un titre.
Thomas Wien, Bulletin canadien d'histoire de la médecineCorriveau (La)
Ils se livrent à une enquête fouillée, faite de lectures autant que d'entretiens. Leur ouvrage s'appuie sur une large documentation et il est généreusement illustré.
Benoît Melançon, MENSLesage. Le chef télégénique
Son livre a le mérite de mettre en valeur le patrimoine politique du Québec. Cette iconographie couvre plus de 50% des pages du livre et met en lumière des affiches électorales, des photographies de Jean Lesage, des pages du journal La réforme et divers objets promotionnels comme des macarons et des stylos à bille. Il faut souligner, à cet égard, l'audace de l'éditeur qui n'a pas lésiné sur les moyens, comme il l'avait d'ailleurs fait dans le livre précédent de Lavigne, qui traitait de la modernité du marketing de l'Union nationale de 1944 à 1960.
Denis Monière, MENSDocteurs, guérisseurs et fossoyeurs
Voilà un livre petit format de 120 pages abondamment illustré qui nous invite à entrer dans l'univers de la médecine québécoise d'autrefois, à rencontrer divers personnages – guérisseurs, hospitalières, médecins (dont Michel Sarrazin, premier médecin du roi en Nouvelle-France, Joseph Morrin, James Douglas...), apothicaires (notamment le jeune pharmacien Wilfrid-Étienne Brunet, fondateur des pharmacies Brunet), sages-femmes, chirurgiens, rebouteux et charlatans, mais aussi religieuses, soldats (ceux de la garnison britannique sont plus d'un millier), immigrants surtout Irlandais, patients souffrant d'épidémies, de maladies contagieuses, mentales, vénériennes ou autres – et à découvrir des méthodes traditionnelles de soin ainsi que des techniques modernes.
, Histoire QuébecCurieuses histoires de plantes du Canada, tome 2
L'ouvrage nous présente 29 histoires vulgarisées, détaillées et fascinantes de plantes canadiennes écrites par des savants et d'autres personnages de Nouvelle-France et d'Europe, [...]
Un index imposant et de magnifiques illustrations complètent les riches informations scientifiques, culturelles et historiques souvent méconnues. L'oeuvre innovatrice et fascinante nous informe au sujet d'un botaniste itinérant, d'une plante canadienne devenue nuisible à l'échelle mondiale, d'une plante grimpante nommée « Canada » qui envahit l'Europe, d'un poète chirurgien savourant une limonade d'eau d'érable, de cucurbitacées sauvages canadiennes cultivées en Bavière, de l'usage et des prix de drogues canadiennes...
, Histoire QuébecGuerre de Sept Ans, 1756-1763 (La)
Disons pour terminer que cette synthèse ouvre la porte à des champs de recherche pour le moins en jachère jusqu'ici. Elle risque d'être pour longtemps un ouvrage majeur de référence pour ce conflit qui a marqué notre destin national.
René Boulanger, L'Action nationaleBrève histoire des patriotes
« Cette brève synthèse met bien à plat l’ensemble des événements, des acteurs et des variables de compréhension de 1837 et de 1838; en cela, elle atteint son objectif. »
Yvan Lamonde, Revue d’histoire de l’Amérique françaiseCurieuses histoires de plantes du Canada, tome 1
Cette histoire détaillée, palpitante et pleine de rebondissements, est aussi riche en informations scientifiques, culturelles et historiques souvent méconnues.
Ces trois chercheurs sont partis à la conquête de l'origine de ces plantes et relatent la curieuse et étonnante histoire des usages qu'on en faisait, tant en Amérique qu'en Europe. Abondamment illustré, et ouvrage compte un index et de nombreux appendices. De nombreuses heures de lecture en attendant le deuxième tome prévu à l'automne 2015.
Lucie Bouffard, Revue Le trait d'unionDésordre et désirs
Cette fille est une des lanternes les plus précieuses que nous avons pour nous offrir un éclairage différent sur des phénomènes sociaux, culturels, médiatiques et politiques.
Julien Morissette, Les matins d'ici (Radio-Canada Ottawa)Histoire parlementaire du Québec, 1928-1962
L'histoire parlementaire du Québec, 1928-1962 permet d'approfondir une époque riche en événements. C'est la période de la crise économique des années 1930, de la Seconde Guerre mondiale, du duplessisme, de l'autonomie provinciale, de la naissance de l'État providence, du Désormais de Paul Saucé, etc.
Maurice Gagnon, Le placoteuxHistoire parlementaire du Québec, 1928-1962
Historien à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec, Christian Blais a dirigé le collectif Histoire parlementaire du Québec, 1928-1962 qui offre un éclairage très intéressant sur cette période déterminante de l'histoire du Québec moderne.
Gabriel Delisle, Le NouvellisteGuerre de Sept Ans, 1756-1763 (La)
Pour Winston Churchill, la guerre de Sept Ans est la «première guerre mondiale». Et sous la plume de l'historien français Edmond Dziembowski, elle devient une sortie de «travelling» au coeur de la bataille franco-britannique en terre d'Amérique. Racontée dans toute sa globalité, avec les conséquences que l'on connaît sur les puissances européennes (la signature du traité de Paris mettra fin aux affrontements, en 1763), La guerre de Sept Ans telle que publiée par les Éditions du Septentrion constitue un livre unique: recherche exhaustive, récit enlevant, essai très complet, destiné autant aux spécialistes qu'aux lecteurs intéressés par l'histoire du Canada. Rappelons que l'ouvrage est le résultat du premier travail de collaboration entre Septentrion et l'éditeur français Perrin. Pas étonnant qu'il ait connu un accueil retentissant dans toute la francophonie !
René Paquin, CollectionsSur les traces de Joseph Venne
Sur les traces de Joseph Venne, architecte 1858-1925, de Soraya Bassil, Michel Allard et René Binette, rappelle pour mémoire l'oeuvre importante de l'un des premiers architectes professionnels du Québec.
Outre de nombreux éléments biographiques, ce livre propose plusieurs circuits pour les amateurs de promenades, les touristes ou les chercheurs, où l'on peut découvrir les ouvrages encore existants signés par l'architecte.
Raymond Bertin, CollectionsUne histoire de la politesse au Québec
Professeur à l'UQTR, très présent dans les médias, Laurent Turcot codirige avec Thierry Nootens cet ouvrage universitaire mais accessible: Une histoire de la politesse au Québec.
Rigoureux, fouillé, il ajoute une dimension historique à tous les livres d'étiquette que nous trouvons en abondance sur les rayons des bibliothèques et des librairies.
René Paquin, CollectionsPierre Laporte
Quarante-cinq ans et des poussières après la crise d'Octobre, qui s'est soldée par la mort tragique de Pierre Laporte, il fait bon lire la biographique éponyme que lui a consacrée l'historien Jean-Charles Panneton. Car qui connaît vraiment l'homme politique et le journaliste ouvertement opposé à Duplessis, au-delà de sa fin injuste ? De nombreux médias l'ont souligné à la sortie du livre : Laporte a été doublement assassiné, à la fois victime de ravisseurs felquistes et de l'oubli collectif, et c'est précisément ce à quoi remédie Panneton. Avec rigueur et minutie, il s'emploie à lui donner la place qui lui revient dans notre histoire, comme personne ne l'avait fait avant lui.
Caroline R. Paquette, CollectionsVoyage au coeur des collections des Premiers Peuples
C'est à partir des collections du Musée de la civilisation que Marie-Paule Robitaille bâtit Voyage au coeur des collections des Premiers peuples, où elle explore la notion d'autochtonie. Le livre permet de mieux saisir la culture et le patrimoine des Autochtones du Québec, mais aussi d'ailleurs à travers le monde.
Le passionné d'histoire y retrouvera de multiples photographies d'objets, de peintures, de lettres ou de cartes, remises dans un contexte historique grâce aux explications de l'auteure. L'objet-livre est très beau et permet au lecteur de bien saisir la réalité fascinante de ces peuples aux racines millénaires.
Catherine Pion, CollectionsCanada-Québec NE
Ouvrage indispensable s'il en est un, Canada-Québec, 1534-2015 du réputé trio d'historiens Jacques Lacoursière, Jean Provencher et Denis Vaugeois a été mis à jour en 2015 afin de rester LA référence pour plusieurs générations de Québécois.
Le tableau synchronique Québec/Canada/Monde a été actualisé, de même que les commentaires dans les marges, ce qui donne une perspective globale de l'histoire québécoise et canadienne. De jeunes historiens prendront-ils la relève? C'est à espérer: la richesse des informations et la concision des faits en font un classique que les lecteurs souhaitent ne jamais voir se démoder.
René Paquin, Collections