Document : 1768-03-11a
Références / localisation du document
AN Colonies, B 129 // RAPC 1905 vol. 1 p. 377
Date(s)
1768-03-11a
Auteur ou organisme producteur
Le Duc de Praslin
Destinataire
MM. Dangeac et Beaudéduit
Résumé et contenu
Les Acadiens ne veulent pas quitter SPM pour retourner en France. Les Acadiens demandent des dédommagements pour les goellettes et chaloupes qu'ils ont dû abandonner, ils devront effectivement être indemnisés. Envoi en France seulement de ceux qui ne peuvent se passer de la subsistance.
11 mars 1768. à MM. Dangeac et Beaudéduit. A reçu sa lettre dans laquelle il représente que les Acadiens sont dans la plus grande consternation à l'idée de quitter SPM pour aller en France ; que bon nombre avaient construit des chaloupes qui tomberont en pure perte par leur émigration. Ce n'est que sur ses représentations réitérées que le roi s'est déterminé à les faire passer en France car il ne pouvait être dans son intention de les expatrier contre leur gré. Ceux qui sont venus en France demandent des dédommagements pour les goellettes et chaloupes qu'ils ont été forcés d'abandonner, ce que le roi ne peut guère refuser. Beaucoup demandent à retourner et cette permission leur a été accordée aux frais du Roi à condition que la subsistance leur serait supprimée. N'enverra en France que ceux qui ne peuvent se passer de la subsistance. Folio 4, 1 1/2 page.
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A M. Dangeac et Beaudésir
à Versailles le 11 mars 1768
J'ai reçu, monsieur, la lettre que M. Dangeac m'a écrit le 20 juillet dernier par laquelle il représente que les Acadiens sont dans la plus grande consternation, que beaucoup d'entre eux s'étaient adonnés à la pêche et avaient fait construire en conséquence des chaloupes qui tombent en pure perte pour eux au moyen de l'émigration. Il m'observe en même temps qu'après cette émigration il ne restera qu'environ 400 rationnaires qui ne formeront pas une charge bien considérable à l'Etat et qui se trouveront réduits à la plus affreuse misère si on ne leur continue pas la subistance.
Ce n'est que sur vos représentations réitérées de l'inutilité d'une grande partie des Acadiens que le Roi s'est déterminé à les faire repasser en France. Il était clair que l'intention du Roi, qui ne pouvait prononcer une expatriation contre le colon, avait été de supprimer la dépense inutile de ceux qui sans la ration ne pouvaient vivre de leur travail, sauf à leur donner des établissements en France et de garder seulement ceux qui étaient en état de se suffir à eux-mêmes ; cependant, vous avez retenu dans la colonie environ 400 personnes pour lesquelles vous demandez la subsistance ; vous avez renvoyé ceux qui pouvaient s'en passer au moyen des chaloupes et des goelettes qui leur servaient à leur commerce et qu'ils ont été forcés d'abandonner, ce qui m'attire de leur part des demandes en dédommagement que je ne puis guère refuser non plus que la permission de retourner dans la colonie ; aussi aie-je ordonné leur embarquement aux frais du Roi pour leur retour dans la colonie, mais il leur a été bien notifié que la ration leur serait supprimée et qu'ils ne pourraient l'espérer sous quelque prétexte que ce puisse être. L'intention du Roi est que vous en agissiez de même à l'égard de ceux qui sont restés dans la colonie, et que vous renvoyez en France ceux d'entre eux qui ne peuvent se passer de la ration. Cependant le commerce de France ne portant (?) point de vivres à SPM, j'ai jugé ... (?) de vous faire passer ainsi que vous le verrez par l'état d'approvisionnement joint à une autre de mes dépêches, 400 rations que vous en ferez délivrer aux habitants qu'en la leur faisant payer elle se monte avec le fret à 12 s. Vous m'enverrez à la fin de l'année l'état de la recette que vous aurez fait sur cet objet.
Notes
vu le 16 avril 2005 au CARAN
Mots-clés
// repartir : France ?
// SPM
Numéro de document
001396