Document : 1772-03-20
Références / localisation du document
SHM Brest 1 P 1 / 11 (1772) pièce 20 // RAPC 1905-I p. 398 // AN Col B 143 f° 227
Date(s)
1772-03-20
Auteur ou organisme producteur
De Boynes
Destinataire
Guillot
Résumé et contenu
PCM à Guillot. Guillot a intercepté une lettre de Jersey de Philippe Robin pour faire passer les Acadiens dans les possessions anglaises de l'Amérique septentrionale. Le projet devrait être manqué. Il faudra surveiller étroitement les Acadiens et leur faire distribuer leur solde.
1772, 20 mars. à Guillot. A reçu la lettre qui a été écrite de Jersey par Philippe Robin à Simon Comeau, pour le prévenir d'un arrangement fait avec des familles acadiennes pour les transporter au NB et l'engager à être du nombre. Il y a lieu d'espérer que ce projet est manqué puisque la lettre a été longtemps retardée et qu'elle ne sera pas remise à Comeau. A bien fait de s'en emparer et veillera avec le plus grand soin à tout ce qui pourra être pratiqué en ce sens par les armateurs de Jersey et Guernesey pour débaucher les Acadiens et les entraîner dans les colonies anglaises. Fera part à l'abbé Le Loutre de ce qui se passe. Folio 227, 1 1/2 page
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Versailles, le 20 mars 1772
J'ai reçu avec votre lettre du 12 de ce mois celle qui a été écrite de Jersey par le Sieur Philippe Robien à Simon Commeau, acadien, pour le prévenir d'un arrangement fait avec des familles acadiennes pour les transporter dans les possessions anglaises de l'Amérique septentrionale et l'engager à être lui même du nombre pour s'embarquer sur le Navire l'Alexandre qui devait se rendre de Cadix à St Malo le 12 février dernier.
Il y a tout lieu de croire que ce projet est manqué puisque la lettre a été si longtemps en route, et quelle ne sera point remise à ce particulier ; vous avez bien fait de vous en emparer, et je vous recommande de veiller avec le plus grand soin à tout ce qui pourra être pratiqué de la part des commandants des bâtiments de Jersey et de Guernesey pour débaucher ces familles. Je sens bien que dans l'état fâcheux où elles se sont trouvées par les retards apportés au payement de leur subsistance il peut y en avoir quelques unes disposées à écouter les propositions qui leur sont faites, mais leur zèle pour la religion et leur attachement à l'Etat me rassurent sur le plus grand nombre. Cependant, il convient dans cette circonstance de ne rien négliger de tout ce qui peut les raffermir dans leur devoir et dans la fidélité qu'ils doivent au Roi.
Pour cet effet, il est nécessaire que vous fassiez part à M. L'abbé Le Loutre de tout ce qui se passe. Cet ancien missionnaire qui est actuellement en Bretagne et peut-être à Saint-Malo, occupé des moyens de placer ces familles, peut mieux que personne faire échouer le projet des Anglais; Il a toute la confiance des Acadiens, et je suis bien sûr qu'il mettra tout en oeuvre pour les remener. De mon côté, je vais faire passer le montant du second quartier de cette année pour la subsistance. Vous devez avoir reçu le premier, et j'aurai soin de vous faire parvenir exactement les fonds nécessaires pour les autres quartiers, en attendant qu'on puisse placer ces familles avantageusement je ne perds point cet objet de vue. Vous pourrez même faire valoir auprès d'elles l'attention particulière que je donne à les soulager autant que les circonstances le permettent. Quoiqu'il en soit il faut que vous les fassiez surveiller, et que vous me rendiez compte de ce qui pourra venir à votre connaissance.
Je suis, etc...
Notes
// vu à Brest ;
// sur les Robin, voir Arthur G. Legros, "Charles Robin on the Gaspé Coast, 1766", in Revue d'Histoire de la société historique de la Gaspésie, vol II (1964) jusqu'au volume IV, n°4, p. 195-204. (référence retrouvée dans Acadiens des Maritimes (Jean Daigle), après la phrase suivante : "Aucun de ces établissements [en France et dans les colonies françaises] ne connaîtra de vraie réussite et la plupart des Acadiens préféreront le Nouveau-Monde : un bon nombre saisira l'occasion que leur offraient des entrepreneurs comme les Robin, marchands pêcheurs de Jersey [...] qui solliciteront les Acadiens à devenir employés dans leurs entreprises du golfe Saint-Laurent [réf. à Arthur G. Legros, "Charles Robin on the Gaspé Coast, 1766", in Revue d'Histoire de la société historique de la Gaspésie, vol II (1964) jusqu'au volume IV, n°4, p. 195-204.
sur les Robins, voir également article dans DBC (Robin) et autre article du DBC sur Jean-Baptiste Robichaux (Robichaud), Acadien résidant à Saint-Servan et Pleudihen et émigré à Gaspé grâce aux Robins.
Mots-clés
// repartir : New-Brunswick (?)
// coercition
// desertion
// surveillance
// SM
// Nouvelle-Ecosse (Nouveau Brunswick)
// Acadiensis (lettres)
// Robin
Numéro de document
001403