Document : 1786-05-19b // 1785-09-04 //1785-12-00
Références / localisation du document
AN, section moderne, F 15 3495
Date(s)
1786-05-19b // 1785-09-04 //1785-12-00
Auteur ou organisme producteur
[services de l'intendance de Bretagne, probablement, ou du contrôle général, plus probablement]
Résumé et contenu
Bilan récapitulatif détaillé sur les Acadiens de Bretagne (ville par ville), restant en France après le départ de la Louisiane. Nombre d'individus [en fait nombre d'individus admis à toucher la solde ; il y en a beaucoup plus que le chiffre de 652), détails sur plusieurs, propositions diverses (accord de lettres de maîtrise, renouvellement ou non des soldes, rappel des raisons des secours, etc...). Demandes d'Acadiens de Morlaix de passer en Nouvelle-Angleterre. Les Acadiens de Bretagne n'avaient pas reçu de solde parce qu'on les pensait "fondus" dans la société.
"Affaire des Acadiens existant dans la généralité de Bretagne depuis la passage d'une partie d'entre eux à la Louisiane."
[ce document fait un résumé de différents états qui ont été donnés par différents intendants de Bretagne et donne divers commentaires à chaque fois et une évaluation de ceux à qui il faudrait continuer la solde ou non]
SAINT-MALO : 227 Acadiens à SM : "Le subdélégué dit qu'aucun des Acadiens de Saint-Malo n'a la capacité nécessaire pour remplir le moindre emploi, les chefs les plus intelligents étant passés à la Louisiane, qu'il y a beaucoup de veuves sans ressource et grand nombre de familles dans le besoin"."L'intendant n'observe rien sinon que son subdélégué connaît parfaitement les Acadiens et qu'il mérite toute confiance".
NANTES : 282 Acadiens restent à Nantes ; 18 demandent la solde "pour cause de vieillesse, d'infirmité ou de maladie incurable" ; "un autre état contient 14 individus au secours desquels on pourrait venir une fois pour toutes en leur accordant suivant l'offre du ministre, des lettres de maîtrise du métier auquel ils se sont appliqués, et auquel on les dit très formés. Il n'y a dans les 14 que trois acadiens, dont l'un est un bon marin qui aura des lettres de capitaine de navire lorsqu'il aura encore fait un voyage pour le Roi, et les deux autres sont menuisiers. Le surplus des 14 est composé de 11 Français mariés à des Acadiennes ; ils n'ont pas conséquent droit à rien (...) Il leur faudrait une maîtrise de boulanger, trois de menuisier, deux de cordonniers, une de tourneur, une de chirurgien, une de tisserand, une de teinturier, et une de tanneur, et au moyen de ces lettres leurs femmes renonceraient à leur droit à la paye." Les autres Acadiens demandent le paiement des arrérages, la continuation de la solde.
MORLAIX :
A Morlaix, suivant deux états du 15 mars 1786, 80 Acadiens. 42 Acadiens demandent à passer à la Nouvelle-Angleterre sous le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique et que le ministère de France s'intéresse à leur procurer des établissements. Leurs familles sont établies à la Nouvelle-Angleterre. On trouve parmi eux un vieillard de 67 ans, hors d'état de travailler, mais on y trouve un homme de 36 ans capitaine de Long Cours, un homme de trente ans marin, un de 21 employé dans le port de Brest et 14 charpentiers de mer ; les autres sont des couturières ou gens sans état ; il y a seulement un sous brigadier des fermes et sa femme née française. Les quarante autres Acadiens de Morlaix désirent rester dans le Royaume.
Il y en a seize pour lesquels on demande la paye de 6 sous. Dans ce nombre, un homme de 50 ans père de quatre enfants, dont une fille sourde et muette ; cet homme a été longtemps prisonnier en Angleterre ; deux infirmes qui ont passé 70 ans, une femme de 66 ans qui est celle pour la fille de laquelle il paraît que Madame Louise [fille du Roi, cf. notes] s'est intéressée, cette fille étant religieuse carmélite à Morlaix. Vingt et un demandent la paye de trois sous ; c'est la religieuse carmélite et sa soeur, les enfants du marin qui a été prisonnier et d'autres. Une de ces 21 personnes est un jeune homme de 21 ans donné pour très bon sujet, qui demandrait d'être employé dans les bureaux de la marine.
discussion à propos de la Carmélite (je ne comprends pas bien de quoi il retourne ; il faut prendre une décision pour elle)
LORIENT :
Lorient : seulement 6 familles acadiennes : seulement 7 personnes devraient encore toucher la solde ; "mais il faudrait procurer quelques secours pécuniaires à Jean-Charles Daigre, chef d'une des six familles [de Lorient] et qui a six enfants, et au même homme une place de courtier, qui dépend de l'amirauté. Il faudrait à Eloi Thibaudeau un brevet de maître d'équipage sur les vaisseaux du Roi. Il paraît que M. l'intendant l'a demandé au ministre de la marine. ; à Paul Daigre, père d'une famille de sept enfants, outre la continuation pour une de ses filles infirmes, comprise dans le nombre des sept personnes ci-dessus, une place de gardien de l'île Saint-Michel dans la rade de Lorient ; elle sera incessament vacante et dépend de la marine.
BIM :
"Suivant deux états du subdélégué datés du 12 juillet 1785, 209 individus répartis en 42 familles mais dont il n'y a que 17 individus qui ayent été anciennement admis à la solde. Suivant l'état des 17 individus il n'y en a que dix qui paraissent par leur condition pouvoir ressentir le besoin de la solde. Les autres ont un état présumé suffisant. La plupart demandent la faculté, qu'ils ont déjà, de passer l'année prochaine à La Louisiane ou aux Isles St-Pierre et Miquelon."
BREST :
"A Brest, trois familles composant 9 individus. Un de ces Acadiens n'a pas touché de solde depuis très longtemps, parce qu'il courait le pays en qualité de garçon perruquier. Il demande les arrérages et des lettres de maîtrise de Péruquier. M. l'intendant estime qu'il serait convenable de lui accorder cette dernière faveur, et il paraît penser qu'on peut refuser l'autre."
Pour les autres selon le rédacteur de cet état, l'état envoyé par le subdélégué n'est pas suffisamment détaillé pour savoir s'il est besoin de continuer les secours ou non.
VANNES :
une famille composée de 9 personnes. C'est celle de Paul Laurent Granger au sujet de laquelle M. l'intendant a souvent écrit et qui a été recommandé en dernier lieu par M. Fargé. Paul Laurent Granger a eu des terres à Belle-île. Depuis qu'il y est passé, il n'a pas été admis à la solde. M. de Moleville exposait qu'il s'en était retiré comme beaucoup d'autres et qu'il pensait qu'il ne devait pas pour cela avoir perdu le droit à la solde. (...) [le texte continue en donnant des arguments selon lesquels Granger n'aurait pas droit à la paye puis, au contraire :] M. l'intendant observe aujourd'hui que la famille indigente et très honnête de Paul Laurent Granger n'a point quitté BIM librement, mais qu'elle y a été forcée par l'incendie de sa maison, que d'ailleurs le Roi a repris les terrains qui lui avaient été concédés, d'où il conclu que le rétablissement de la solde serait juste.
RENNES : 4 Acadiens dont deux servantes avancées en âge.
total des Acadiens restant en Bretagne : 652. Ce document est un long mémoire (une 15aine de folios) avec pas mal de détails sur les Acadiens restant (leurs noms, leurs occupations, ce qu'on peut faire pour eux, etc...)
Calcul des sommes à débourser pour le paiement des Acadiens. "Il est bon d'observer aussi 1° que les calculs supposent qu'on permettra à quarante acadiens de Morlaix d'aller habiter l'Amérique Septentrionale, c'est un parti qui ne peut pas être sans inconvénient ; mais si on ne le permet pas, il y aura encore quelques uns de ces individus à admettre [en plus] à la solde.[...] 4° qu'il existe encore quelques acadiens, mais en très petit nombre, dans la Normandie et dans la généralité de la Rochelle, et que s'il paraît juste de venir au secours de ceux de Bretagne, qui ont été pendant longtemps exclus de la solde, parce qu'on présumait qu'ils avaient pu se fondre dans la société, les raisons qui servent ceux-ci militent également en faveur de ceux des autres généralités. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que cette solde n'est point une grâce, c'est l'execution d'un marché passé librement entre M. le duc de Nivernais ambassadeur à Londres et les Acadiens, sous la garantie de la parole royale de Louis quinze ; on s'est engagé à fournir aux Acadiens une solde ou des terres, dans les règles d'une exacte justice. Il n'a pas encore pu cesser de leur être du ou l'un ou l'autre.
Notes
DSCN3902.JPG et suivantes (jusqu'à la fin du dossier) ; ancien 1785-12-00
date approximative ; en fait, probablement postérieure à mars 1786 ; peut-être avril 1786. En fait, très probablement joint à la lettre du 19 mai 1786
Martin p. 258 évoque ce document qu'il date de septembre 1785 ; en fait le document lui-même parle d'un état rédigé par le subdélégué : "Il en reste à SM, suivant l'état rédigé par le subdélégué le 8 [en fait plutôt le 4] septembre 1785 106 familles composant 227 individus" ; plus loin encore il est fait allusion à une lettre du 16 novembre 1785 de Bertrand de Molleville ; or ce document est postérieur au 16 novembre 1785 et à une lettre du 22 mars [probablement 1786] ; le document fait aussi état d'un état de mars 1786. donc il est bien postérieur à 1786
Mots-clés
// intégration
// raisons de la solde
// RED : fondre dans la société
// repartir : Nouvelle-Angleterre ; Louisiane ; SPM
// recensement : 652 (Bretagne ; non seulement pour la solde)
// secours : seulement à ceux de Bretagne, pas à ceux de
Numéro de document
001487