Document : 1761-06-25
Références / localisation du document
Archives diocésaines de Coutances // AD Manche, Saint-Lô, 6 Mi 252 à 257 // Michèle Godret, "Mariages acadiens à Cherbourg", Racine et Rameaux Français d'Acadie, 26, (2e semestre 2002) : pp. 9 à 17.
Date(s)
1761-06-25
Auteur ou organisme producteur
Acadiens de Cherbourg // Guillot La Borde - Marie-Rose Daigle
Destinataire
Acadiens de Cherbourg
Résumé et contenu
Dispense de consanguinité : Dossier 5. 1761, 25 juin : Guillot [Guillaume plutôt] La Borde - Marie-Rose Daigle
Raisons avancées :
repartir : "inclination de retourner aux îles après la paix faite" ; "engager son épouse à passer avec lui dans un pays étranger après la paix rétablie
- "premièrement les suppliants se connaissent depuis longtemps, ayant été habitants voisins d'un même pays et par là plus inclinés et plus propres à vivre avec union et en paix dans le mariage ". Le suppliant déclare qu'il a recherché la suppliante " avec inclination, comme une personne propre à vivre avec lui dans le mariage en paix et en union ". La suppliante écrit que " connaissant le caractère et les sentiments du suppliant, comme ayant été voisine de demeure avec lui, elle lui a volontiers donné sa parole pour l'épouser avec inclination et n'en connaissant point d'autres avec lequel elle ait lieu d'espérer de vivre dans le mariage dans l'union et dans la paix. Qu'elle se ferait peine d'épouser une personne, quoique d'un même pays, dont elle ne connaîtrait pas l'esprit et l'humeur, et qu'enfin elle ne peut épouser une personne de Cherbourg qui la retiendrait contre l'inclination qu'elle a de retourner aux îles après la paix faite ".
- " secondement, (?) le suppliant, lequel ne connaît point d'autres filles qui lui convienne que la suppliante, parmi celles qui sont passées avec lui de l'île Saint-Jean en France, ne peut se résoudre à en épouser d'autre avec inclination
- 3. paye
- 4. " en épousant une fille du lieu de sa demeure, il se trouverait dans le cas de ne pouvoir peut-être pas engager son épouse à passer avec lui dans un pays étranger après la paix rétablie ".
- les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège (cet argument figure chez tous les suppliants et leurs témoins mais pas dans la page de présentation).
- L'avant-dernier témoin précise que la suppliante " n'a été recherchée en mariage que par un seul des habitants de l'île Saint-Jean qui ne convenait ni à elle ni à ses parents, pour causes légitimes, et qu'il ne connaît que le suppliant qui soit pour elle un parti convenable ".
Résumé de Madame Godret (cf. # 1470) :
Le 25 Juin 1761, " supplient très humblement Guillaume LABORDE, fils mineur de feu Jean et de deffunte Marie LE PRIEUR et Marie Rose DAIGLE, fille de feu Abraham DAIGLE et de deffunte Anne Marie BOUDROT, 24 ans, tous deux originaires du Canada ". Ils sont parents du trois au quatrième degré de consanguinité, mais ils se connaissent depuis longtemps " ayant été habitans voisins d'un même pays pendant neuf ans ".
Enquête du 27 Juin.
Guillaume LABORDE comparait. Il a vingt ans, il est poissonnier pêcheur. Son père est décédé il y aura quatre ans le quinze d'Août prochain à l'Isle St Jean, sa mère a péri dans le naufrage du vaisseau de transport anglois " le Rubis ", brisé en décembre (le 16) mil sept cent cinquante huit sur les côtes du Portugal. Lui même est arrivé à Cherbourg le 15 Février mil sept cent cinquante neuf. Il n'a d'autre parent proche en France que son oncle Joseph LE PRIEUR, qui consent à son mariage avec Marie Rose DAIGLE, arrivée sur le même bateau que lui, et qui est elle aussi orpheline, son père étant mort à l'Isle St Jean, où la famille habitait depuis neuf ans, il y a environ six ans et sa mère dans le naufrage du même bateau sur le côtes du Portugal. Marie Roze est veuve d'Ambroize LE BLANC, inhumé à Cherbourg le 14 Novembre mil sept cent cinquante neuf. Le caractère de la suppliante lui fait penser qu'ils auront " un mariage en paix et en union ". Il marque.
Marie Roze DAIGLE demeure à Cherbourg " depuis temps de droit ". Elle est fileuse et faiseuse de bas. Elle marque.
DAIGLE, venant de France, dont on ignore le nom de baptême, d'où :
Anne DAIGLE Bernard DAIGLE
x Etienne POITTEVIN, d'où : (x Marie Claire BOURG), d'où :
Magdeleine POITTEVIN Abraham DAIGLE
x Guillaume LE PRIEUR, d'où : x Anne Marie BOUDROT, d'où :
Marie LE PRIEUR Marie Roze DAIGLE, suppliante
x Jean LABORDE, d'où :
Guillaume LABORDE, suppliant.
L'ancêtre de France était Olivier DAIGRE (DAIGLE), laboureur, venu probablement du Poitou comme pratiquement tous les colons de l'Acadie à cette époque, ° 1643, + 1686, x 1666 à Marie GAUDET, ° 1651, fille de Denis et de Martine GAUTHIER. Le couple et ses trois enfants, dont Bernard, âgé d'un an, est répertorié dans le premier recensement acadien de 1671 comme possédant " 2 arpens de terre, 6 bestes à cornes et 6 brebis " (perso.wanadoo.fr/froux/daigle). A ce moment-là, l'Acadie compte 500 habitants, contre 73 000 en Nouvelle Angleterre.
Premier témoin parent : Joseph LE PRIEUR, 52 ans, originaire de l 'Isle St Jean, pêcheur poissonnier. Il est oncle maternel du suppliant. Il confirme qu'il donne son consentement au mariage de son neveu, les deux suppliants ayant une forte inclinaison l'un pour l'autre. Il marque.
Second témoin parent : Jean DAIGLE, 28 ans, pêcheur, dit qu'il est le frère de la suppliante. Il consent au mariage " en qualité de frère aîné ". "D'ailleurs, il ne connaît parmi ceux qui sont passés avec luy et la ditte suppliante, de l'Isle St Jean à Cherbourg, qu'un seul garçon, tout défiguré au visage, et qui ne porte que répugnance à tous les parents " ( ?). Il marque.
Premier témoin non parent : Charles HACHE, 35 ans, pêcheur, est récusé car il s'est souvenu qu'il est parent de la suppliante au second degré, ayant épousé sa cousine " germainne ". Il marque.
Le 29 Juin, autre témoin non parent : Jean RASSICOT, 29 ans, pêcheur. Il confirme tout les autres témoignages et ajoute que la suppliante " n'a été recherchée en mariage que par un seul des habitants de l'Isle St Jean qui ne convenait ny à elle ny à ses parents, pour causes légitimes ". (Il est difficile d'inclure Ambroize LE BLANC, à qui elle a pourtant été mariée, dans ce scénario ! Tout le monde est très discret à son sujet). Jean RASSICOT signe.
Second témoin non parent : Charles PINEL, 33 ans, pêcheur. Témoignage semblable aux autres, qui n'apporte aucun renseignement supplémentaire. Il marque.
Notes
Note : selon les recherches de Patrice Berton et James P. Henry le mariage a eu lieu le : 21-07-1761
PS : P. Berton et James P. Henry lisent Guillaume Laborde.
Mots-clés
// dispenses de consanguinité
// repartir : îles / pays étranger
// Cherbourg
// SM
Numéro de document
001529