Document : 1763-03-25

Références / localisation du document

Archives diocésaines de Coutances // AD Manche, Saint-Lô, 6 Mi 252 à 257 // Michèle Godret, "Mariages acadiens à Cherbourg", Racine et Rameaux Français d'Acadie, 26, (2e semestre 2002) : pp. 9 à 17.

Date(s)

1763-03-25

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de Cherbourg // Jean Granger - Anne Landry

Destinataire

Acadiens de Cherbourg

Résumé et contenu

Dispense de consanguinité : Dossier 6. 1763, 25 mars : Jean Granger - Anne Landry

Raisons avancées :
repatir : "ils sont sur le point de repasser dans les îles" ; "puisqu'on ne fait qu'attendre l'ordre pour que tous les Acadiens s'en retournent dans différentes îles" ; " étant d'ailleurs sur le point de repasser incessamment avec les autres dans les îles où ils vont se trouver dispersés "
- se sont cherchés depuis 4 ans et demi (pas connaissance au début d'une parenté), a développé chez eux une " étroite amitié qu'il serait aujourd'hui difficile de rompre " ; la suppliante déclare qu'elle lui a donné sa parole ; personne qui lui convienne mieux ;
- " ils sont sur le point de repasser dans les îles ". Le suppliant écrit : " enfin étant aujourd'hui sur le point de repasser dans les îles il perdrait lui même et ferait peut-être perdre à la suppliante l'occasion de trouver un établissement convenable ". Le deuxième témoin parent écrit : " Elle [La suppliante] serait exposée au danger de ne plus trouver un parti aussi convenable (?) vu le peu de temps suivant les apparences qu'elle a à rester ici, puisqu'on ne fait qu'attendre l'ordre pour que tous les Acadiens s'en retournent dans différentes îles, où peut-être la suppliante serait pour toujours séparée de celui qui semble lui convenir ". Le second témoin non parent précise, à propos de la suppliante : " étant d'ailleurs sur le point de repasser incessamment avec les autres dans les îles où ils vont se trouver dispersés ".
- difficile de trouver d'autres acadiennes non alliées ou parentes [cela veut donc dire qu'il ne cherche de toute façon que des Acadiennes].
- les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège (cet argument figure chez tous les suppliants et leurs témoins mais pas dans la page de présentation).

Résumé de Madame Godret (cf. # 1470) :

Le 25 Mars 1763, Jean GRANGER et Anne LANDRY, tous deux originaires de l'Acadie se recherchent depuis plus de quatre ans en vue de mariage sans savoir qu'ils sont parents du trois au quatrième degré de consanguinité. Ils sollicitent une dispense. L'enquête a lieu le 11 Avril.

Jean GRANGER est fils de feu Pierre et d'Anne BELIVO, originaire de l'Acadie, 25 ans, poissonnier pêcheur, demeurant depuis plus de trois ans à Cherbourg. Il ignorait sa parenté avec Anne LANDRY, " étant dans l'Acadie éloignés d'environ quarante lieües ", sinon, il ne l'aurait jamais recherchée. Il pense qu'il est "sur le point de repasser dans les Isles " et, outre l'affection qu'il a pour Anne, il pense qu'une cherbourgeoise refusera de partir avec lui. Il marque.

Anne LANDRY, est fille de feu René et de Denyse Marie Josèphe DENTREMONT, domiciliée à Cherbourg depuis plus de trois ans, occupée au ménage chez sa mère. Elle fréquentait déjà le suppliant avant leur débarquement en France et elle lui a donné sa parole sans savoir qu'ils étaient parents. Elle n'a jamais été mariée et si on lui refuse ce mariage elle n'a aucune chance de trouver un établissement aussi convenable. Elle marque.


René LANDRY, père commun, d'où :

Marie LANDRY Pierre LANDRY, d'où :
x Laurent GRANGER, d'où :

Claude GRANGER, d'où : René LANDRY,
x Denyse Marie Josèphe DENTREMONT, d'où :

Pierre GRANGER, d'où : Anne LANDRY, suppliante.
x Anne BELIVO, d'où :

Jean GRANGER, suppliant.

Premier témoin parent : Jean GRANGER, 22 ans, pêcheur, est parent du suppliant au troisième degré de consanguinité. Il témoigne que les suppliants ont fait connaissance lorsque " la poursuitte des Anglais obligea le suppliant de se retirer dans le lieu où était la ditte suppliante, alors qu'ils étaient auparavant éloignés de trente ou quarante lieües " et que depuis lors il la recherche. Il marque.

Second témoin parent : Joseph LANDRY, pêcheur, 40 ans, dit qu'il est frère de la suppliante. Il témoigne toujours dans le même sens. Il dit que si ce mariage ne peut avoir lieu, la suppliante " sera exposée de ne pas trouver un parti aussy convenable, vu son âge et vu le peu de temps, suivant les apparences, qu'elle a à rester icy, puisqu'on ne fait qu'attendre l'ordre pour que tous les Acadiens s'en retournent dans différentes Isles ". Il marque.

Premier témoin non parent : Joseph BELLEFONTAINE, cy devant dans l'Acadie Major de Milice, 68 ans. Il dit comme les autres. Il signe, assez mal.

Second témoin non parent : Jean VINCENT, pêcheur, 27 ans, Témoigne que l'amitié entre les suppliants a commencé dès que " les ravages des Anglais a obligé le suppliant à quitter sa demeure pour venir habiter dans le lieu où était la suppliante ". Ils risquent " de se trouver dispersés à leur arrivée dans les Isles ". Il marque.

Notes

Note : selon les recherches de Patrice Berton et James P. Henry le mariage a eu lieu le : 26-04-1763

Mots-clés

// dispenses de consanguinité
// repartir : îles
// Cherbourg

Numéro de document

001530