Document : 1772-04-17

Références / localisation du document

Archives diocésaines de Coutances // AD Manche, Saint-Lô, 6 Mi 252 à 257 // Michèle Godret, "Mariages acadiens à Cherbourg", Racine et Rameaux Français d'Acadie, 26, (2e semestre 2002) : pp. 9 à 17.

Date(s)

1772-04-17

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de Cherbourg // Basile Chiasson - Monique Como

Destinataire

Acadiens de Cherbourg

Résumé et contenu

Dispense de consanguinité : 10. 1772, 17 avril : Basile Chiasson - Monique Como

raisons avancées :
Les motifs qui font espérer cette grâce (dispense du 3 au 4e degré) sont :
- " La grande et étroite amitié qui a toujours régné entre eux ".
- pas possibilité de trouver d'autres acadiennes non parentes
- " 2 ° s'il épousait une fille de ce pays, il perdrait pour elle la paye du Roi, qui est la seule chose qu'il ait pour vivre, et qui peut-être ne consentirait jamais à passer dans les îles où il plairait à sa Majesté de les envoyer ".
- 3° : Si la suppliante n'épousait le suppliant, elle pourrait se trouver exposée au danger de ne se jamais marier, surtout sans dispense, puisqu'elle est parente de presque tous les Acadiens qui sont en cette ville et qu'il est très rare de voir les jeunes gens du pays épouser des Acadiennes. "
- Le suppliant dépose : " qu'il ne peut guère en épouser d'autre qu'une acadienne parce que si elle n'était pas acadienne il perdrait pour elle la paye que le Roi leur donne et qui est leur unique ressource ; qu'au surplus il ne trouverait pas facilement une fille de ce pays qui voulut l'épouser n'ayant pas plus que les autres acadiens une demeure assurée et permanente en France étant exposé à être envoyé dans des îles étrangères et où une fille de ce pays ne voudrait peut-être pas les suivre ".
- La future risquerait de ne pas pouvoir se marier.
- Les bancs du future mariage ont déjà été publiés.
- Suppliants pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège
- La suppliante déclare que le suppliant a déjà fait " beaucoup de dépenses pour l'accomplissement du future mariage "
- " Le suppliant est allié, ainsi qu'elle, à presque toutes les familles acadiennes qui sont dans cette ville "
- " Quand bien même il [le suppliant, mais c'est la suppliante qui parle] épouserait une fille de ce pays, il perdrait pour elle la paye du Roi qui est la seule chose qu'il ait pour vivre et qui peut être ne consentirait pas à passer dans des îles étrangères où il plairait à sa majesté de les envoyer. " (p. 3).
- Les longues fréquentations [du suppliant et de la suppliante] feraient un grand tord à la suppliante si le mariage n'avait pas lieu.
- Le second témoin non parent : " si [la suppliante] n'épousait point un autre Acadien il est très probable qu'un jeune homme de ce pays n'en ferait aucune recherche " (p. 9)

Résumé de Madame Godret (cf. # 1470) :

Le 17 Avril 1772, Basile CHIASSON et Monique COMMOT déposent une demande de dispense de consanguinité du trois au quatrième degré. Les arguments sont toujours les mêmes et ils ajoutent que " la suppliante pourrait se trouver exposée au danger de ne se jamais marier, surtout sans dispense, puisqu'elle est parente de presque tous les Acadiens qui sont en cette ville et qu'il est très rare de voir les Jeunes Gens du pays épouser des Acadiennes ".

L'enquête a lieu les 6 et 7 May. Bazile CHIASSON comparait. Il est fils de feu Pierre et de deffunte Catherine MIRAT, originaire de l'Isle St Jean en l'Acadie, tonnelier, 22 ans. Il ajoute aux arguments habituels que les bans de leurs futur mariage sont publiés. Il signe, très bien.

Monique COMMOT est fille d'Honoré et de deffunte Marguerite POIRIé, originaire de l'Isle St Jean dans le Canada d'où elle a été transportée sur une frégate française il y a environ quatre ans. Elle a 23 ans (ou 25) et est occupée journellement chez elle aux travaux du ménage. Elle n'a jamais été mariée. Elle marque.


Jean Baptiste CHIASSON, père commun, d'où :

Gabriel CHIASSON Marie CHIASSON
x Marie SAVOYE, d'où : x Joseph POIRIé, d'où :

Jean Baptiste CHIASSON Margueritte POIRIER
x Marie PITRE, d'où : x Honoré COMMOT, d'où :

Pierre CHIASSON Monique COMMOT, suppliante
x Catherine MIRAT (MIRA), d'où :

Bazile CHIASSON, suppliant.

Premier témoin parent : Jean RENAUT, originaire de l'Isle St Jean dans le Canada, arrivé il y a treize ans, marinier, trente ans. Il est cousin du trois au quatrième degré de consanguinité du suppliant. Il dit que les suppliants se fréquentent en vue du mariage depuis un an et demi et qu'ils "ont le consentement des parents de part et dautre". Le suppliant a déjà fait bien des dépenses en vue de ce mariage. Le témoin signe.

Second témoin parent : Honoré COMMOT, père de Monique, originaire de la paroisse de Pigiditte (Pigiguit) , "d'où il a été transporté sur une frégatte française à Brest et de là à Cherbourg " il y a environ quatre ans. Il est man?uvre et a 56 ans. Il marque.


Premier témoin non parent : Etienne MIUS d'ENTREMONT, escuyer, à Cherbourg depuis 13 ans. Il signe.

Second témoin non parent : Jean BROUSSARD, à Cherbourg depuis 14 ans, charpentier, 29 ans. Il dit qu'il n'est pas parent "à moins que ce ne soit à un degré bien éloigné". Il marque.

Notes

Note : selon les recherches de Patrice Berton et James P. Henry le mariage a eu lieu le : 12-05-1772

Mots-clés

// dispenses de consanguinité
// repartir : îles
// Cherbourg

Numéro de document

001534