Document : 1773-06-03

Références / localisation du document

Archives diocésaines de Coutances // AD Manche, Saint-Lô, 6 Mi 252 à 257 // Michèle Godret, "Mariages acadiens à Cherbourg", Racine et Rameaux Français d'Acadie, 26, (2e semestre 2002) : pp. 9 à 17.

Date(s)

1773-06-03

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de Cherbourg // Jean Broussard - Marguerite Como

Destinataire

Acadiens de Cherbourg

Résumé et contenu

Dispense de consanguinité : 11. 1773, 3 juin : Jean Broussard - Marguerite Como

Raisons avancées :
- la grande et étroite amitié qu'ils ont l'un pour l'autre et leur parfaite conformité d'humeur et de caractère.
- " le suppliant ne peut trouver parmi les filles de ce pays une qui lui convienne mieux que la suppliante qui est âgée d'environ 22 ans, qui n'a point encore été mariée et qui peut être si elle n'épousait le dit suppliant, pourrait se trouver exposée à ne se point marier dans la suite parce que les personnes de ce pays n'aiment point à s'allier avec les Canadiens dans la crainte que si l'on faisait repasser ceux-ci dans leur pays on ne les forçât à repasser avec eux, que d'ailleurs les Canadiens n'étant point règnicoles, les Banquiers en Cour de Rome ne peuvent exploiter pour eux sur des motifs aussi légitimes "
- le suppliant dépose : " il ne peut s'adresser pour l'effet du mariage à d'autres que la suppliante vu que les filles de ce pays répugnent de s'allier avec des Canadiens dans la crainte qu'elles ont que si l'on faisait repasser ceux ci dans leur pays on ne les forçat de passer avec eux, qu'ainsi si le mariage ne se célébrait, l'un et l'autre pourrait en souffrir un préjudice ".
- ne trouve aucune autre canadienne qui lui convienne.
- " qu'enfin les suppliants ne peuvent s'adresser aux banquiers de Cour de Rome vu qu'ils ne sont pas regnicoles, qu'au surplus la pauvreté où ils sont les mettrait hors d'état d'y recourir ".
- la suppliante : " se trouverait exposée au danger de ne pas se marier ni même de retrouver un parti parmi les Canadiens qui semble mieux lui convenir, vu d'ailleurs que les gens de ce pays ne sont pas prompt ( ?) de s'allier avec les Canadiens ".
- le premier témoin parent répète à deux reprises que " les gens du pays n'aiment pas s'allier avec les Canadiens pour les raisons ci-dessus" (p. 5)
- encore la même chose : " les personne du pays n'aiment point à s'allier avec les Canadiens dans la crainte qui si on les faisait repasser dans leur pays elles ne fussent contraintes de passer avec eux

Résumé de Madame Godret (cf. # 1470) :

Le 3 Juin 1773, Jean BROUSSARD et Marguerite CONMOT (COMMEAU) supplient très humblement?..Consanguinité du trois au troisième degré. Si la dispense leur est refusée, la suppliante ne pourrait trouver à se marier dans la suite " pource que les personnes du pays n'aiment point à s'allier avec les Canadiens dans la crainte que si l'on faisoit repasser ceux-ci dans leur pays on ne les forçât à repasser avec eux, que d'ailleurs n'étant point régnicoles, les Banquiers en Cour de Rome ne peuvent exploiter pour eux sur des motifs aussy légitimes "

L'enquête a lieu le 21 Juin.

Jean BROUSSARD, fils de feu Joseph et de deffunte Ursule LE BLANC est charpentier et a 30 ans. Il recherche la suppliante depuis deux mois. Il marque.

Margueritte CONMEAU, fille d'Honoré et de deffunte Marguerite POIRIER. Elle a été transportée de Brest à Cherbourg il y a environ 5 ans sur un vaisseau françois. Elle demeure avec son père "chez lequel elle est occupée journellement au travail du ménage". Elle a 22 ans. Elle n'a jamais été mariée. Elle marque.

N. La Vallée CHIAISSON, dont on ignore le nom de baptême, père commun, d'où :

Françoise CHIAISSON Anne Marie CHIAISSON
x Pierre LEBLANC, d'où : x Michel POIRIER, d'où :


Ursule LE BLANC Margueritte POIRIER
x Joseph BROUSSARD, d'où : x Honoré CONMEAU, d'où :

Jean BROUSSARD, suppliant Margueritte CONMEAU, suppliante.

Premier témoin parent : François LANDRY, sabotier, 60 ans, parent du deux au troisième degré du suppliant. Dépose que les suppliants se recherchent en vue du mariage depuis environ deux mois. Il marque.

Second témoin parent : Honoré CONMEAU, père de Margueritte et de Monique, qui s'est mariée en 1772 avec Bazile CHIASSION. On voit l'imbrication de ces familles, elles sont les mêmes bien que l'orthographe des noms change en fonction de l'acte concerné et de la fantaisie du secrétaire.

Premier témoin non parent : Jean BERTRAND, transporté à Cherbourg il y a six ans sur un vaisseau françois, journalier, 36 ans. Il marque.

Second témoin non parent : le Sr Joseph de BELLEFONTAINE, escuyer, est à Cherbourg depuis 15 ans et y vit de la paye du Roy, 75 ans. Il signe.

Monsieur LE TEROÜILLY, prêtre, licencié ès Lois et doyen de la Hague, est curé de Cherbourg pendant toute cette période.

Mots-clés

// dispenses de consanguinité
// repartir : leur pays
// regnicoles
// Cherbourg

Numéro de document

001535