Document : 1773-01-25

Références / localisation du document

Clarence-Joseph d'Entremont, "Documents inédits de la famille Mius d'Entremont d'Acadie", Mémoires de la société généalogique canadienne-française, XIX-XX, 97-100 (1968-1969) : n°97 : pp. 143-166 ; n°98 : pp. 216-233 ; n°99 : pp. 19-46 ; n°100 : pp. 67-78. # 1436 // Jean-François Mouhot, "Des « Revenantes » ? A propos des « Lettres fantômes » et de la correspondance entre exilés acadiens (1758-1785)", Acadiensis. Journal of the History of the Atlantic Region - Revue d'Histoire de la région Atlantique, XXXIV, 1 (Automne 2004) : pp. 96-115. # 1476

Date(s)

1773-01-25

Auteur ou organisme producteur

Marguerite d'Entremont, acadienne de Cherbourg

Destinataire

sa belle-s?ur Marguerite Amirault, veuve de Jacques d'Entremont II, à Pobomcoup

Résumé et contenu

Marguerite d'Entremont, de Cherbourg, à sa belle-s?ur Marguerite Amirault, veuve de Jacques d'Entremont II, à Pobomcoup, le 25 janvier 1773 (n° 7)

Donne des nouvelles de sa (mauvaise) santé. "Son plus grand crève-coeur" : désespère de pouvoir revoir sa famille. Embrasse de nombreuses personnes dont les noms sont énumérés, et l'un de ses beaux frères demande des nouvelles de sa famille dispersée. Salue les Sauvages leurs alliés : "Nos compliments à tous les sauvages nos connaissances. Nous les embrassons de tout notre c?ur." Allusion au départ de Basile Boudrot.

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A Madame la Veuve [de] feu Jacques [de] Mius d'Entremont, à Cap de Sable à Pobomcoup.

Ma très chère et très aimable belle-s?ur je vous écris ces deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles et l'état de ma santé qui est fort indisposée par mon grand âge et toutes les peines que j'ai endurées et j'endure dans ce pays ici. Mon corps n'est plus qu'une aiguillette et cadable (?), quatre jours debout et un mois sur un lit de douleur. Ma chère et aimable s?ur ma plus grande peine et crève-c?ur c'est que je pense et désespère de ne jamais ne voir aucun de mes parents. C'est ce qui fait mon plus grand crève-c?ur. Enfin ma plus chère s?ur je ne puis vous dire ce que je voudrais vous dire. Enfin, ma plus chère s?ur les larmes yeux les sanglots au [sic, manque un mot]. Je vous embrasse mille et million de fois du meilleur de mon [idem]. Je vous suis et vous serai toute ma vie votre fidèle s?ur,
Marguerite Mius d'Entremont, Veuve Landry.

J'embrasse tous mes chers neveux et nièces de tout mon c?ur. J'embrasse les deux Amirault, leurs femmes et toute leur famille de tout mon c?ur. J'embrasse tous les Dasit, leurs femmes et toute leur famille et tous mes parents et amis en général. Mes enfants vous embrassent un million de fois du meilleur de leur c?ur vous et tous leurs cousins et cousines tous parents et amis en général. Ma belle-s?ur la femme de feu mon frère d'Entremont ainsi que toute sa famille vous embrasse de tout leur c?ur et tous leurs parents et amis en général. La famille de feu mon frère Charles vous embrasse vous et leurs cousins et cousines. Il vous mande de vous informer par toutes vos connaissances si vous ne pourriez point apprendre en quel endroit pourrait être ses frère et s?ur, vous informer s'ils sont morts ou vivants et de lui faire savoir, et il vous en réservera toutes les obligations possibles. Dites moi avec qui votre fils Joseph est marié et combien qu'il a d'enfants et si c'est votre gendre Tibelle qui est mort. Dites moi combien qu'il [y] a d'Amirault et de leur famille de morts depuis notre départ et combien des Dasit et de leur familles aussi de morts.
Et il n'est rien arrivé d'étrange parmi nous depuis le départ de Basile Boudrot. Nos compliments à tous les sauvages nos connaissances. Nous les embrassons de tout notre c?ur. Mes compliments à Louis Robichaud et à toute sa famille. Si vous en savez quelques nouvelles je vous prie de m'en donner quelque connaissance.

De Cherbourg, ce 25 de janvier 1773.

Notes

// voir les notes complémentaires de "Revenantes. Article Acadiensis Dec.2003.Final.doc"

// SAUVAGE, se dit aussi de certains peuples qui vivent ordinairement dans les bois, presque sans religion, sans lois, sans habitation fixe, et plutôt en bêtes qu'en hommes.

Mots-clés

// Acadiensis
// sauvages (nos compliments à tous les sauvages nos connaissances) (cf. notes aussi)
// Cherbourg

Numéro de document

001538