Document : 1773-04-20
Références / localisation du document
Clarence-Joseph d'Entremont, "Documents inédits de la famille Mius d'Entremont d'Acadie", Mémoires de la société généalogique canadienne-française, XIX-XX, 97-100 (1968-1969) : n°97 : pp. 143-166 ; n°98 : pp. 216-233 ; n°99 : pp. 19-46 ; n°100 : pp. 67-78. # 1436 // Jean-François Mouhot, "Des « Revenantes » ? A propos des « Lettres fantômes » et de la correspondance entre exilés acadiens (1758-1785)", Acadiensis. Journal of the History of the Atlantic Region - Revue d'Histoire de la région Atlantique, XXXIV, 1 (Automne 2004) : pp. 96-115. # 1476
Date(s)
1773-04-20
Auteur ou organisme producteur
Marguerite Landry, veuve de Jacques d'Entremont III, acadienne de Cherbourg
Destinataire
ses beaux-frères Joseph, Paul et Benoni d'Entremont à Pobomcoup (acadiens)
Résumé et contenu
Marguerite Landry, veuve de Jacques d'Entremont III, de Cherbourg, à ses beaux-frères Joseph, Paul et Benoni d'Entremont à Pobomcoup, le 20 avril 1773 (n°8)
Lettre essentiellement consacrée au problème du méfait de Basile Boudrot. Boudrot a menti en disant qu'ils avaient retiré de l'argent de l'Hôtel de Ville et de bâtiments : "Rien de plus faux que cela. Nous n'avons reçu aucune chose depuis que nous sommes en France que la solde de six sols que le Roi nous a accordée. Vous jugerez bien par là que nous sommes dans une assez triste situation et ne pouvant rien gagner par nous même dans ce pays."
Avait donné une lettre à Boudrot, où elle demandait de l'argent, mais espère qu'ils n'ont rien donné car l'argent serait perdu. Demande de l'aide à sa famille, demande de l'argent qu'on lui fasse passer par l'intermédiaire de Saint-Pierre et Miquelon (par l'intermédiaire de Dangeac). Elle donne des détails sur la vente de pelleteries et de cuillère en argent, et recommande bien que s'ils ne peuvent pas faire le voyage à SPM eux même pour aller apporter l'argent à lui faire passer, il ne faut pas qu'ils délèguent à qui que ce soit.
Toute la famille se porte bien et les salue. Demande à son tour des nouvelles.
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Mes très chers frères,
Ayant reçu de vos nouvelles par une lettre que vous avez adressée de Pobomcoup à mon beau frère Charles d'Entremont en date [du] 16 mai 1772 sur laquelle vous nous apprenez les forfaits de Basile Boudrot à l'égard de l'argent qu'il a levé dans la baie de Tousquet et de sa mauvaise conduite envers vous par les mensonges qu'il vous a imposés en vous disant que nous avions retiré de l'argent de l'Hôtel de ville et le quart de deux bâtiments. Rien de plus faux que cela. Nous n'avons reçu aucune chose depuis que nous sommes en France que la solde de six sols que le Roi nous a accordée. Vous jugerez bien par là que nous sommes dans une assez triste situation et ne pouvant rien gagner par nous même dans ce pays.
J'avais chargé Basile Boudrot d'une lettre pour vous [que] sans doute il ne vous a point donnée, sur laquelle je vous le recommandais croyant que c'était un honnête homme et je vous exposais aussi l'indigence où je me trouve avec mes enfants, et l'avais prié de vous demander quelque peu d'argent pour m'apporter croyant qu'il reviendrait ici comme il m'avait dit. Mais vu sa mauvaise conduite je souhaite que vous ne lui ayez rien donné car [l'argent] serait perdu aussi bien comme [celui] qu'il a levé. Ainsi mes chers frères si ce n'était pas tant de peine et de coûtange et que cela fut possible à quelqu'un de vous autres même et en vous satisfaisant de vos peines sur notre argent, je vous prierais ainsi que ceux qui ont quelque chose entre vos mains d'aller quelqu'un de vous même remettre tout ce qui pourrait appartenir à la famille résident à Cherbourg en Basse Normandie entre les mains de Monsieur Dangeac à Miquelon pour nous le faire parvenir ici. Vous aurez aussi la bonté de me marquer la somme de chaque article que je vais vous expliquer savoir premièrement la somme qu'il y avait de l'argent monnayé appartenant à feu mon père, secondement la somme que vous auriez pu faire de la pelleterie et des hardes. Vous vendrez aussi trois cuillères d'argent et vous me marquerez aussi la somme que vous en aurez retiré, afin de n'avoir point de peines à nous arranger ici connaissant les articles ci-dessus mentionnés. Si au cas vous trouvez que cela soit trop de peines et de coûtange et que vous ne pouviez faire ce voyage de vous-mêmes vous garderez tout et ne le remettrez à personne que par notre ordre.
Autre chose ne puis vous dire sinon que toute la famille se porte bien et vous font à tous milles compliments en vous souhaitant une parfaite santé ainsi que moi qui vous embrasse tous du meilleur de mon c?ur ainsi que ma chère mère et suis avec tous les désirs de vous voir mes chers frères,
Votre fidèle s?ur, Marguerite Landry veuve d'Entremont, à Cherbourg, le 20 avril 1773. Donnez moi je vous prie des nouvelles de toute votre famille et dans la situation où vous êtes toutes et si vous n'êtes point gênés en quelque chose celle-ci est la copie de celle que je vous envoie en date du 25 janvier 1773.
Notes
// voir les notes complémentaires de "Revenantes. Article Acadiensis Dec.2003.Final.doc" et bien sûr aussi les notes de C. J d'Entremont lui même dans # 1436.
// "L'année 1772. Celle-ci est pour certifier comme Monsieur Basile Boudrot est venu dans la baie de Tousquet et a trouvé 1004 piastres que mes défunts oncles et cousins avaient caché et il les emporta avec lui et il partit de Pobomcoup le 7 de mars [1772] et nous sommes les témoins de celle-ci" [transcription de H. Léandre d'Entremont, copie des papiers de feu Louis A. Surette, de Concord, Mass." ; register n°1, êveché de Yarmouth.
Mots-clés
// Acadiensis
// SPM
// signification 6 sous
// Cherbourg
Numéro de document
001539