Document : 1775-02-28

Références / localisation du document

Clarence-Joseph d'Entremont, "Documents inédits de la famille Mius d'Entremont d'Acadie", Mémoires de la société généalogique canadienne-française, XIX-XX, 97-100 (1968-1969) : n°97 : pp. 143-166 ; n°98 : pp. 216-233 ; n°99 : pp. 19-46 ; n°100 : pp. 67-78. # 1436 // Jean-François Mouhot, "Des « Revenantes » ? A propos des « Lettres fantômes » et de la correspondance entre exilés acadiens (1758-1785)", Acadiensis. Journal of the History of the Atlantic Region - Revue d'Histoire de la région Atlantique, XXXIV, 1 (Automne 2004) : pp. 96-115. # 1476

Date(s)

1775-02-28

Auteur ou organisme producteur

Marguerite Landry, veuve de Jacques d'Entremont III, acadienne de Cherbourg

Destinataire

son beau-frère Benoni d'Entremont à Pobomcoup (acadien)

Résumé et contenu

Marguerite Landry, veuve de Jacques d'Entremont III, de Cherbourg, à son beau-frère Benoni d'Entremont à Pobomcoup, le 28 février 1775 (n° 12)

Remerciements pour leur lettre. Sont heureux d'apprendre leur bonne santé et leur souhaitent la même chose.
N'a pas encore touché l'argent apporté à Saint-Pierre. La recevront par un armateur de la ville dès que celui ci aura encaissé une lettre de change. Les dernières lettres se sont perdues.
Demande donc de répéter le montant de ce qu'elle a pu hériter (une partie lui revient de son père, une autre est à partager avec ses oncles). Lui donne les cuillères en argent car elles ne sont pas monnayables. S'il ne les veut pas, il peut toujours les donner à ses neveux en France qui n'ont pas grand chose pour vivre ni de secours de leurs parents. "vos neveux qui sont assez dans le besoin et qui n'ont eu aucun secours de leurs parents depuis qu'ils sont dans ce pays, et chacun pense à soi et s'occupe fort peu des autres".
Une question énigmatique à la fin : demande à une personne "si son père règne encore"

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A Monsieur Benoni d'Entremont, demeurant à Pobomcoup au Cap Sable.

Mon très cher frère,

J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur et l'amitié de m'écrire en date du 19 janvier 1774, laquelle m'apprend que vous jouissez tous d'une bonne et parfaite santé. Je prie Dieu que la présente vous trouve en pareille disposition. Je suis on ne peut pas l'être plus sensible et pénétrée d'une plus vive reconnaissance aux bontés et aux peines que vous vous donnez pour notre sujet, mais il ne m'est pas possible de vous [?] donner des marques véritables de mon attachement et de mon grand amour dans le cas où je suis maintenant. Je ne puis qu'offrir mes v?ux au ciel pour votre conservation et de celle de toute votre chère famille à qui je souhaite tous les biens et les contentements qu'on puisse désirer dans ce monde.
Je vous dirai, mon cher frère, que je n'ai pas encore touché l'argent que vous avez eu la bonté d'apporter à Saint-Pierre. Nous le recevrons par un armateur de cette ville qui n'attend qu'une lettre de change à venir de Paris pour nous le compter. Il a déjà mêmement voulu nous en donner une partie à compter et nous espérons la toucher dans cette semaine ou dans la semaine précédente [sic]. Vous vous êtes très bien adressé en vous adressant à M. le curé de St Pierre qui a eu la bonté de vous procurer une voie très certaine pour nous faire parvenir ce qui peut nous appartenir, si vous avez la bonté de le porter vous même à Saint-Pierre.
Je vous dirai aussi mon très cher frère que vos premières lettres ne nous sont point parvenues. Nous sommes bien mortifiés qu'elles aient été perdues parce que vous nous dites que tout était marqué dessus.
Ainsi je vous prie d'avoir la bonté de me marquer combien vous avez fait d'argent des hardes et de la pelleterie par la raison que les familles de mes oncles ont droit dans cet argent là, mais la vaisselle et l'argent même est pour feu mon père. Je crois que vous aurez levé cet argent là lorsque vous avez levé ce qui était dans le cabaneau, car il me semble que feu mon mari l'avait montré à son frère Joseph, mais au cas que vous ne l'eussiez point levé il est au coin du sud ouest du cabaneau et du dit cabaneau on voit l'arbre sous lequel il est, qui est un peu déraciné. Si vous l'avez ou que vous le pouviez trouver, je vous prie de l'apporter avec l'autre à St Pierre et je vous prie aussi de me marquer la somme qu'il y avait de cet argent.
Au sujet des cuillères d'argent, mon cher frère, je vous les donne. Cela n'est pas solvable pour vos peines mais vous êtes à même de vous satisfaire de ce que vous jugerez à propos. Si vous ne voulez pas de satisfaction pour vous propre, taxez toujours la somme que vous voudrez que vous ferez remettre ici à vos neveux qui sont assez dans le besoin et qui n'ont eu aucun secours de leurs parents depuis qu'ils sont dans ce pays, et chacun pense à soi et s'occupe fort peu des autres. Vous ne marquerez ces choses ici que dessus ma lettre.
Ne faites pas de répugnance d'accepter les cuillères que je vous donne car je vous les donne du meilleur de mon c?ur. Je finis en vous embrassant de mille et mille fois et suis avec toute l'amitié et la sincérité possible, mon cher frère, votre très affectionnée s?ur Marguerite Landry.

Cherbourg, le 28 février 1775.

Embrassez pour moi je vous prie ma chère mère ainsi que tous mes frères et s?urs et leurs familles. Mes deux fils vous embrassent aussi de tout leur c?ur sans oublier leur chère grand mère aussi que tous leurs oncles et tantes et leurs familles. Ma s?ur Manette et sa famille m'ont chargée de vouloir faire bien leurs compliments ainsi qu'à votre mère et tous vos frères et s?urs, vos tantes ainsi qu'à toutes vos cousines et cousins vous assurant toutes bien de leurs véritables et sincères amitiés, sans oublier votre chère mère et tous vos frères et s?urs et leurs familles. La famille de François Landry dit Micas font bien leurs compliments à leur cousine Marie veuve femme de Jacques Amirault et la prie de leur marquer si son père règne encore et si elle sait des nouvelles de leurs oncles. Simon d'Entremont fait bien ses compliments à son beau-père ainsi qu'à sa belle-mère et à tous ses beaux-frères et belles-s?urs en général.

Notes

// voir les notes complémentaires de "Revenantes. Article Acadiensis Dec.2003.Final.doc" et les notes de d'Entremont # 1436

Mots-clés

// Acadiensis
// trésor
// Cherbourg

Numéro de document

001541