Document : 1775-03-08

Références / localisation du document

Clarence-Joseph d'Entremont, "Documents inédits de la famille Mius d'Entremont d'Acadie", Mémoires de la société généalogique canadienne-française, XIX-XX, 97-100 (1968-1969) : n°97 : pp. 143-166 ; n°98 : pp. 216-233 ; n°99 : pp. 19-46 ; n°100 : pp. 67-78. # 1436 // Jean-François Mouhot, "Des « Revenantes » ? A propos des « Lettres fantômes » et de la correspondance entre exilés acadiens (1758-1785)", Acadiensis. Journal of the History of the Atlantic Region - Revue d'Histoire de la région Atlantique, XXXIV, 1 (Automne 2004) : pp. 96-115. # 1476

Date(s)

1775-03-08

Auteur ou organisme producteur

Etienne d'Entremont, fils de Joseph et de Marie Josephte Moulaison, acadien de Cherbourg

Destinataire

son cousin, très probablement Joseph d'Entremont (acadien)

Résumé et contenu

Etienne d'Entremont, fils de Joseph et de Marie Josephte Moulaison, de Cherbourg, à son cousin, très probablement Joseph d'Entremont, le 8 mars 1775 (n° 15)

Salutations, voeux. Parle des "tribulations et les maladies que j'ai supportées dans ce pays. Plaise à Dieu d'en pouvoir sortir un jour et de nous faire la grâce de vous rejoindre. Ce serait là le plus grand de mes désirs, et qui durera autant que moi, parce que tant que je serai dans ce monde je n'oublierai jamais la perte de notre pays. Enfin, mon cher cousin, il faut toujours espérer en la miséricorde de Dieu. Tout lui est possible, il nous a éloignés, il peut nous rassembler et nous remettre sur nos biens comme par le passé et peut-être mieux suivant les changements qu'il pourrait y avoir"

Transmet les salutations de sa famille. Demande des nouvelles d'une personne. Evocation de créances à réclamer en Acadie (20 livres à réclamer au capitaine d'un vaisseau ; une autre créance dont il ignore le montant). Evocation d'un fusil caché dans un arbre creux. [lettre tronquée]

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Mon très cher cousin,

J'ai l'honneur de vous écrire ces lignes pour vous assurer de ma parfaite amitié et de mon ressouvenir, ainsi que de celui de ma chère tante et de tous mes cousins et cousines en général. Je souhaite de tout mon c?ur que la présente vous trouve tous en bonne et parfaite santé. Mon éloignement mon cher cousin ne vous a jamais ôté de ma mémoire malgré les peines, les tribulations et les maladies que j'ai supportées dans ce pays. Plaise à Dieu d'en pouvoir sortir un jour et de nous faire la grâce de vous rejoindre. Ce serait là le plus grand de mes désirs, et qui durera autant que moi, parce que tant que je serai dans ce monde je n'oublierai jamais la perte de notre pays. Enfin, mon cher cousin, il faut toujours espérer en la miséricorde de Dieu. Tout lui est possible, il nous a éloignés, il peut nous rassembler et nous remettre sur nos biens comme par le passé et peut-être mieux suivant les changements qu'il pourrait y avoir. Dans cette confiance, je suis avec un très parfait attachement et la plus sincère amitié, mon cher cousin

Votre très humble et très obéissant serviteur Etienne d'Entremont.

A Cherbourg, le 8 mars 1775

Ma chère mère ainsi que tous mes frères et s?urs vous assurent bien de leur sincère amitié et sans oublier votre chère mère et tous vos frères et s?urs, et parents et amis en général. Je vous prie de me dire dans quel lieu pourrait être le Grand Natte (?) si vous savez de ses nouvelles. Lorsque vous voudrez nous faire parvenir de vos lettres vous les adresserez à Monsieur le curé de St Pierre [l'abbé Becquet] pour nous les faire parvenir à Cherbourg en Basse Normandie. Vous vous ressouvenez peut-être mon cher cousin qu'à notre départ que vous étiez à bord du capitaine George et que feu mon père lui livra 20 livres de plumes. Comme il était mouillé proche le rocher de l'entrée de la Rivière Pobomcoup, je vous dirai que feu mon père n'en reçut point parce qu'il n'avait rien de convenable. Je vous prie que s'il est encore dans le monde d'en retirer le payement et si je ne vous revoyais plus ou quelqu'un de mes frères il serait plus juste que vous en profitiez que lui. Il me semble aussi que je vous avais dit là où il y avait un fusil de caché avec quelque autre peu de choses, proche la maison du côté du nord est dans un arbre creux. Je crois aussi que le capitaine Marque [Marc ?] était resté redevable de quelque chose à feu mes frères du premier lit, mais je ne sais combien s'il est encore dans ce monde peut-être sen [...] vous tâcherez d'en retirer [...] possible parce que cela [...].

Notes

// voir les notes complémentaires de "Revenantes. Article Acadiensis Dec.2003.Final.doc"

Mots-clés

// Acadiensis
// repartir
// trésor
// RED
// Cherbourg

Numéro de document

001544