Document : 1759-09-18c

Références / localisation du document

Archives diocésaines de Coutances // AD Manche, Saint-Lô, 6 Mi 252 à 257 // Michèle Godret, "Mariages acadiens à Cherbourg", Racine et Rameaux Français d'Acadie, 26, (2e semestre 2002) : pp. 9 à 17.

Date(s)

1759-09-18c

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de Cherbourg

Destinataire

Acadiens de Cherbourg

Résumé et contenu

Dispenses de consanguinité : raisons données par les Acadiens (nombreux extraits et notes diverses)
Arguments employés :

Dossier 1 : les parents sont absents (cas particulier).

Dossier 2 : 14 janvier 1761
Raisons prises sur la page d'intro
- se sont cherchés depuis 2 mois et demi et ne savent que depuis 15 jours que parenté.
- Retour aux îles : " il craindrait qu'une épouse du pays ne voulu pas le suivre " (Précisions du suppliant : " dans le dessein où est le suppliant de retourner aux îles du Canada après la paix faite, il a lieu d'appréhender comme l'expérience l'a prouvé dans le temps de la dernière guerre et le fait craindre dans celle ci une fille prise pour son épouse à Cherbourg ou lieux voisins ne voulu pas le suivre dans son retour comme refusent déjà de le faire plusieurs filles du lieu mariées à Cherbourg ". Le second témoin parent précise que certaines femmes de Cherbourg " l'annoncent dès aujourd'hui " (qu'elles ne repasseront pas avec leurs maris). (p. 12)
- Perte de la paye " qui serait refusée à sa nouvelle épouse prise du lieu ". Le premier témoin non parent précise que la paye du roi n'est accordée qu'aux femmes et filles canadiennes. (p. 13)
- Tous les Acadiens sont parents avec lui sauf des jeunes filles de 15 à 18 ans.
- Amitié avec la suppliante qu'il estime beaucoup pour son caractère, la régularité de sa conduite, etc?
- La suppliante est chargée d'orphelins
- La suppliante est parente avec presque tous les autres acadiens [sous entendu elle ne peut peut-être pas se marier] (précision du suppliant) : la suppliante n'a été recherchée par aucun autre parti
- (précision du suppliant) : " Les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège ". (cet argument ne figure que chez le suppliant et pas dans la page de présentation).

Dossier 3 :
- " La raison qui fonde leur espérance [d'une dispense de l'empêchement canonique] c'est qu'ils ne peuvent vraisemblablement se marier qu'avec [des] gens de leur pays premièrement parce qu'ils espèrent retourner à l'Acadie ou autres îles après la paix, ce qui ne serait peut-être pas du goût d'une fille du pays "
- 2. paye (le suppliant : " il perdrait la paye du Roi pour sa nouvelle épouse comme il est arrivé à un nommé l'Anglois, originaire de l'île Saint-Jean ")
- 3. parmi les autres acadiennes, une seule non-parente trop jeune pour lui (il a 37 ans) et la suppliante (âgée de 45) serait exposée au danger de ne trouver personne. L'exposant écrit que les autres acadiennes sont trop jeunes pour lui et que : " D'ailleurs il appréhenderait qu'une jeune fille avec peu de tête et peu d'inclination à élever ses enfants ne troublât la paix de sa maison et qu'il aimerait mieux ne point se marier que de s'exposer à ce danger, lequel il ne craint point du côté de la dite Mélançon, qu'il connaît sage, douce et prudente et d'un âge mur ". (p.3)
- les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège (cet argument figure chez tous les suppliants et leurs témoins mais pas dans la page de présentation).
- Suppliante : " crainte de ne pas trouver d'autres partis "
- Premier témoin parent : " que d'ailleurs étant dans le dessein, le dit suppliant, de retourner s'établir à l'Acadie après la paix faite, comme lui déposant et les autres acadiens se le proposent, une épouse prise dans ce pays ne serait peut-être pas du goût comme l'expérience le prouve, de suivre son mari, ni en état de supporter la difficulté du trajet de la mer ou même de s'accoutumer à l'air d'un pays étranger ? " (p. 7).
- Premier témoin non parent (p. 11) : " on a même été obligé d'en forcer plusieurs [femmes non acadiennes qui ne voulaient pas suivre leurs maris] de sa connaissance par le secours du militaire pour les faire embarquer "
- Deuxième témoin parent : " si le suppliant venait à épouser une fille de Cherbourg ou des lieux voisins, il aurait lieu de craindre que cette fille devenue son épouse ne voulut pas le suivre dans son retour aux îles du Canada après la paix faite, comme il est arrivé déjà que plusieurs filles de Cherbourg mariées à des Acadiens déclarent hautement qu'elles ne suivront pas leurs maris lors de leur embarquement pour être transportées dans leur ancien pays ". (p. 13)


Dossier 4 : dispense d'affinité
(une deuxième dispense est nécessaire à cause de la découverte d'une deuxième affinité non connue au début de l'enquête).
Le suppliant est originaire d'Angoulême et a séjourné à Louisbourg pendant 9 années.
- toutes les Acadiennes de Cherbourg sont alliés du suppliant " du côté de feue son épouse ".
- il croit la suppliante la mieux à même d'élever une jeune fille de son 1er mariage. Le suppliant déclare que la suppliante est " d'un âge proportionné au sien et d'un caractère qui lui convient, plus inclinée à élever avec zèle la jeune enfant qui lui reste d'un mariage précédent ".
- " secondement, qu'ayant dessein de retourner après la paix à Louisbourg où il a des biens en fonds et où il espère continuer l'office de chirurgien du Roi, il appréhende qu'en épousant une fille du pays elle n'eût aucun goût pour l'y suivre, ni assez de tempérament pour soutenir le trajet de la mer et s'accoutumer [le terme est employé par plusieurs témoins] ensuite au pays. "
- Perte de la paye " et peut-être aussi perdrait-il la sienne, paye journalière nécessaire pour subsister ".
- " Les suppliants s'aiment et se conviennent. "
- les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège (cet argument figure chez tous les suppliants et leurs témoins mais pas dans la page de présentation).

Dossier 5
repartir : "inclination de retourner aux îles après la paix faite" ; "engager son épouse à passer avec lui dans un pays étranger après la paix rétablie
- "premièrement les suppliants se connaissent depuis longtemps, ayant été habitants voisins d'un même pays et par là plus inclinés et plus propres à vivre avec union et en paix dans le mariage ". Le suppliant déclare qu'il a recherché la suppliante " avec inclination, comme une personne propre à vivre avec lui dans le mariage en paix et en union ". La suppliante écrit que " connaissant le caractère et les sentiments du suppliant, comme ayant été voisine de demeure avec lui, elle lui a volontiers donné sa parole pour l'épouser avec inclination et n'en connaissant point d'autres avec lequel elle ait lieu d'espérer de vivre dans le mariage dans l'union et dans la paix. Qu'elle se ferait peine d'épouser une personne, quoique d'un même pays, dont elle ne connaîtrait pas l'esprit et l'humeur, et qu'enfin elle ne peut épouser une personne de Cherbourg qui la retiendrait contre l'inclination qu'elle a de retourner aux îles après la paix faite ".
- " secondement, (?) le suppliant, lequel ne connaît point d'autres filles qui lui convienne que la suppliante, parmi celles qui sont passées avec lui de l'île Saint-Jean en France, ne peut se résoudre à en épouser d'autre avec inclination
- 3. paye
- 4. " en épousant une fille du lieu de sa demeure, il se trouverait dans le cas de ne pouvoir peut-être pas engager son épouse à passer avec lui dans un pays étranger après la paix rétablie ".
- les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège (cet argument figure chez tous les suppliants et leurs témoins mais pas dans la page de présentation).
- L'avant-dernier témoin précise que la suppliante " n'a été recherchée en mariage que par un seul des habitants de l'île Saint-Jean qui ne convenait ni à elle ni à ses parents, pour causes légitimes, et qu'il ne connaît que le suppliant qui soit pour elle un parti convenable ".

Dossier 6 :
repatir : "ils sont sur le point de repasser dans les îles" ; "puisqu'on ne fait qu'attendre l'ordre pour que tous les Acadiens s'en retournent dans différentes îles" ; " étant d'ailleurs sur le point de repasser incessamment avec les autres dans les îles où ils vont se trouver dispersés "
- se sont cherchés depuis 4 ans et demi (pas connaissance au début d'une parenté), a développé chez eux une " étroite amitié qu'il serait aujourd'hui difficile de rompre " ; la suppliante déclare qu'elle lui a donné sa parole ; personne qui lui convienne mieux ;
- " ils sont sur le point de repasser dans les îles ". Le suppliant écrit : " enfin étant aujourd'hui sur le point de repasser dans les îles il perdrait lui même et ferait peut-être perdre à la suppliante l'occasion de trouver un établissement convenable ". Le deuxième témoin parent écrit : " Elle [La suppliante] serait exposée au danger de ne plus trouver un parti aussi convenable (?) vu le peu de temps suivant les apparences qu'elle a à rester ici, puisqu'on ne fait qu'attendre l'ordre pour que tous les Acadiens s'en retournent dans différentes îles, où peut-être la suppliante serait pour toujours séparée de celui qui semble lui convenir ". Le second témoin non parent précise, à propos de la suppliante : " étant d'ailleurs sur le point de repasser incessamment avec les autres dans les îles où ils vont se trouver dispersés ".
- difficile de trouver d'autres acadiennes non alliées ou parentes [cela veut donc dire qu'il ne cherche de toute façon que des Acadiennes].
- les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège (cet argument figure chez tous les suppliants et leurs témoins mais pas dans la page de présentation).

Dossier 7 :
Le dossier commence par une sorte de pétition adressée à l'évêque :
- " Dans la dite Acadie, on ne fait aucune difficulté d'accorder dispense à des cousins germains qui se recherchent pour le mariage ;
- exposé historique?pillage des Anglais, fidélité au Roi et à la Religion (etc?)
- ils demandent les dispenses " n'étant pas dans le cas de trouver en France des filles de condition, ni même des roturières vouloir se donner à des infortunés gentilshommes qui, après avoir tout perdu, se voient encore aujourd'hui sans espérance d'être indemnisés des grandes pertes qu'ils ont souffert, épouser des gens dénués de toutes leurs richesses, quitter leur famille pour s'embarquer au premier jour avec eux, et aller demeurer dans l'île où il plaira à sa majesté les envoyer. Le suppliant, Monseigneur, se trouve donc borné à rechercher une femme dans le nombre des Canadiennes qui sont dans cette dite ville qui pour la plupart sont tous alliées ".
- déposition du demandant : s'il était resté en Acadie, il n'aurait pas eu de mal de se marier avec la suppliante, mais il a préféré abandonner l'Acadie pour ne pas apostasier (" les anglais ne leur permettant aucun exercice libre de leur religion ").
- les suppliants sont pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège (cet argument figure chez certains suppliants (pas chez le suppliant, mais chez la suppliante) et leurs témoins mais pas dans la page de présentation).
- Le deuxième témoin parent fait allusion " au peu de temps qu'ils ont à être encore en France ".

Autorisation donnée pour le mariage du dossier précédent

Contrôlé à Cherbourg le 19 mai 1762, reçu 10 sols

Vu les raisons portées en la requête et appuyés par l'information (?) qu'ils ont tout abandonné pour conserver leur religion catholique apostolique et romaine et la pouvoir professer, que d'ailleurs ils ne savent [ ?] point dans quelles îles étrangères de l'Amérique le Roi doit les faire transporter que ni l'un ni l'autre ne peuvent trouver en France des partis par les raisons expliquées dans l'information et enfin leur extrême ( ?) pauvreté et dans l'impossibilité où ils sont de s'adresser au Saint-Siège, où quand ils auraient les moyens d'y envoyer les banques de France ne pourraient ( ?) leur porter leur ministère ne pouvant instrumenter ( ?) pour des étrangers qui ne sont pas regnicoles, nous persuadés pour les raisons et nous considérons, nous jugeons que les dits suppliants méritent toute l'indulgence de l'Eglise et levons par les présentes l'empêchement qui les lie (?) permettons de contracter mariage et donnons pouvoir au Sieur desservant ( ?) de la ville de Cherbourg de leur administrer le sacrement de mariage au moins un ban préalablement fait et s'il ne s'y trouve opposition ( ?) parmi les prisonniers [ou poissonniers ?] étrangers qui sont actuellement à Cherbourg. Les dispensons des deux autres bans et permettons au dit Sr Terrouilly [ ? nom ill. ici, mais probablement le même que pour la demande] de faire la célébration du dit mariage.

Donné à Coutances.

Dossier 8 :
" Les motifs qui engagent le suppliant à rechercher la suppliante, qui n'est âgée à la vérité que de 21 ans sont
- premièrement la convenance d'humeur et de caractère qu'il a remarquée en elle et son bon ménage depuis sa recherche qui n'a été que très honnête, n'y ayant d'ailleurs parmi les autres acadiennes que trois qui ne lui sont point parentes, et du nombre de ces 3 deux sont sur le point de se marier
- secondement le suppliant est un parti avantageux pour la suppliante, vu que chez son père qui est déjà fort avancé en âge il y a un grand nombre d'enfants, que le suppliant s'oblige de soulager actuellement et dans la suite lors même qu'ils seront obligés de passer dans les îles où il plaise au Roi de les envoyer.
- Les suppliants, enfin, qui sont extrêmement pauvres, seront tenus d'adresser leurs v?ux et leurs prières au Seigneur pour la précieuse conservation de votre grandeur.
- Le suppliant : " lorsqu'ils seront transportés dans les îles où il plaira à sa Majesté de les envoyer, pour lequel transport ils attendent incessamment les ordres ".
- La suppliante : Le suppliant lui a promis " qu'il aurait un soin particulier et d'elle, qui n'est âgée que de 21 ans qui n'a point encore été recherchée par aucune autres pour le mariage et de son père déjà fort avancé en âge et chargé d'un grand nombre de petits enfants, non seulement le peu de temps qu'ils ont encore à demeurer en France, mais encore dans les îles où il plaira au Roi de les envoyer, pour lequel transport ils ne font qu'attendre l'ordre de jour en jour, vu qu'il y en a déjà plusieurs d'entre eux qui l'ont reçu. " (p. 3)
- Très peu d'Acadiens qui ne soient pas parents de la suppliante.
- Ne connaissaient pas le degré de parenté avant de se fréquenter
- Les témoins répètent que " si le mariage ne se fait pas, les suppliants (et souvent même les témoins) en éprouveront un grave préjudice. "

Dossier 9 :
[pas de mention de passage dans les Amériques ou dans les îles ni de la suspension de la paye]
demandent surtout à ne point payer.

- les dispenses étaient faites directement par l'évêque en Acadie : " Les suppliants font remarquer que "quelque proximité qu'il y ait entre eux et tous ceux de leur pays ils n'ont dans aucune circonstance été obligés, Monseigneur, de s'adresser au Pape, parce que dans l'Acadie leur Evêque dispensait d'un pareil empêchement ce que n'étant pas Européens, ni règnicoles, les Banquiers de France n'ont point pouvoir d'exploiter pour eux" .
- des dispenses similaires ont été accordées gratuitement à d'autres Acadiens qui n'auraient pas été en mesure de payer de toute façon : La même dispense a été accordée " par votre Illustrissime prédécesseur " à Joseph DEMIUS d'ENTREMONT et à Anne LANDRY, pareillement cousins. " Cette dispense leur a été (?) accordée gratuitement, et comment des malheureux expatriés et transportés par les Anglais en France, après une spoliation entière, expropriés d'immenses possessions, réduits aujourd'hui dans le plus triste état sans autres ressources que leur industrie, auraient ils été en état de l'obtenir s'il avait fallu la payer ".
- si la suppliante ne se marie pas, peur de l'indigence : Si vous ne l'accordiez pas aux suppliants, " la suppliante déjà âgée de près de trente ans, demeurée sans père ni mère ni personne qui prenne intérêt à elle resterait sans établissement, exposée à toutes les horreurs de l'indigence "
- suppliant : difficulté à rompre une longue et étroite amitié ; risque de ne jamais se marier ; " dans leur pays on les dispensait d'un tel empêchement sans recourir à Rome, que d'ailleurs les Banquiers de France ne peuvent exploiter pour des personnes comme eux qui ne sont point regnicoles " (p. 2)
- pauvreté, incapables de recourir au Saint-Siège.
- La suppliante : Elle redonne les mêmes raisons, son âge, le fait qu'elle n'a jamais été mariée ni recherchée, leur attachement mutuel de plus en plus fort, l'égalité de leur caractère et, pour obtenir la gratuité, le fait qu'ils n'ont que la paye du Roy pour vivre et que " le Banquiers de France ne peuvent exploiter pour eux, car les Acadiens ne sont point règnicoles ".
- Le premier témoin parent déclare : " Le triste état des suppliants qui n'ont que simplement la paye du roi pour subsister ne pourrait jamais leur permettre de faire les frais de Cour de Rome quand même il serait permis aux banquiers de France d'exploiter [recherché dans Dictionnaire Académie et Littré, par trouvé ce sens] pour eux. " (p. 4)

Dossier 10 :
Les motifs qui font espérer cette grâce (dispense du 3 au 4e degré) sont :
- " La grande et étroite amitié qui a toujours régné entre eux ".
- pas possibilité de trouver d'autres acadiennes non parentes
- " 2 ° s'il épousait une fille de ce pays, il perdrait pour elle la paye du Roi, qui est la seule chose qu'il ait pour vivre, et qui peut-être ne consentirait jamais à passer dans les îles où il plairait à sa Majesté de les envoyer ".
- 3° : Si la suppliante n'épousait le suppliant, elle pourrait se trouver exposée au danger de ne se jamais marier, surtout sans dispense, puisqu'elle est parente de presque tous les Acadiens qui sont en cette ville et qu'il est très rare de voir les jeunes gens du pays épouser des Acadiennes. "
- Le suppliant dépose : " qu'il ne peut guère en épouser d'autre qu'une acadienne parce que si elle n'était pas acadienne il perdrait pour elle la paye que le Roi leur donne et qui est leur unique ressource ; qu'au surplus il ne trouverait pas facilement une fille de ce pays qui voulut l'épouser n'ayant pas plus que les autres acadiens une demeure assurée et permanente en France étant exposé à être envoyé dans des îles étrangères et où une fille de ce pays ne voudrait peut-être pas les suivre ".
- La future risquerait de ne pas pouvoir se marier.
- Les bancs du future mariage ont déjà été publiés.
- Suppliants pauvres et hors d'état de recourir au Saint-Siège
- La suppliante déclare que le suppliant a déjà fait " beaucoup de dépenses pour l'accomplissement du future mariage "
- " Le suppliant est allié, ainsi qu'elle, à presque toutes les familles acadiennes qui sont dans cette ville "
- " Quand bien même il [le suppliant, mais c'est la suppliante qui parle] épouserait une fille de ce pays, il perdrait pour elle la paye du Roi qui est la seule chose qu'il ait pour vivre et qui peut être ne consentirait pas à passer dans des îles étrangères où il plairait à sa majesté de les envoyer. " (p. 3).
- Les longues fréquentations [du suppliant et de la suppliante] feraient un grand tord à la suppliante si le mariage n'avait pas lieu.
- Le second témoin non parent : " si [la suppliante] n'épousait point un autre Acadien il est très probable qu'un jeune homme de ce pays n'en ferait aucune recherche " (p. 9)

Dossier 11 : Le 3 Juin 1773
- la grande et étroite amitié qu'ils ont l'un pour l'autre et leur parfaite conformité d'humeur et de caractère.
- " le suppliant ne peut trouver parmi les filles de ce pays une qui lui convienne mieux que la suppliante qui est âgée d'environ 22 ans, qui n'a point encore été mariée et qui peut être si elle n'épousait le dit suppliant, pourrait se trouver exposée à ne se point marier dans la suite parce que les personnes de ce pays n'aiment point à s'allier avec les Canadiens dans la crainte que si l'on faisait repasser ceux-ci dans leur pays on ne les forçât à repasser avec eux, que d'ailleurs les Canadiens n'étant point règnicoles, les Banquiers en Cour de Rome ne peuvent exploiter pour eux sur des motifs aussi légitimes "
- le suppliant dépose : " il ne peut s'adresser pour l'effet du mariage à d'autres que la suppliante vu que les filles de ce pays répugnent de s'allier avec des Canadiens dans la crainte qu'elles ont que si l'on faisait repasser ceux ci dans leur pays on ne les forçat de passer avec eux, qu'ainsi si le mariage ne se célébrait, l'un et l'autre pourrait en souffrir un préjudice ".
- ne trouve aucune autre canadienne qui lui convienne.
- " qu'enfin les suppliants ne peuvent s'adresser aux banquiers de Cour de Rome vu qu'ils ne sont pas regnicoles, qu'au surplus la pauvreté où ils sont les mettrait hors d'état d'y recourir ".
- la suppliante : " se trouverait exposée au danger de ne pas se marier ni même de retrouver un parti parmi les Canadiens qui semble mieux lui convenir, vu d'ailleurs que les gens de ce pays ne sont pas prompt ( ?) de s'allier avec les Canadiens ".
- le premier témoin parent répète à deux reprises que " les gens du pays n'aiment pas s'allier avec les Canadiens pour les raisons ci-dessus" (p. 5)
- encore la même chose : " les personne du pays n'aiment point à s'allier avec les Canadiens dans la crainte qui si on les faisait repasser dans leur pays elles ne fussent contraintes de passer avec eux

Notes

voir, pour plus de lisibilité, le document word correspondant : Dispenses de consanguinité Arguments employés.doc

Mots-clés

// dispenses
// culture (pas de problèmes culturels évoqués)
// Cherbourg
// notes diverses

Numéro de document

001548