Document : 1768-01-22b

Références / localisation du document

RAPC 1905-II p. 314 // série M. 469, p. 99

Date(s)

1768-01-22b

Auteur ou organisme producteur

Pierre Duon et Pierre Henry, députés des Acadiens de Saint-Malo

Destinataire

Roi d'Angleterre

Résumé et contenu

Pétition d'Acadiens de SM fugitifs au Roi d'Angleterre pour demander leur retour en Acadie.
La pétition est présentée par deux Acadiens [Pierre Duon et Pierre Henry] au nom de 500 Acadiens de SM. Implorent la pitié du Roi. Ils ont été trompés par les missionnaires français en Acadie. Cela les a rendu suspects. Ils ont été fait prisonniers de guerre. "Depuis longtemps, Sire, ils ne cessent de soupirer pour leur retour dans leur patrie ; ils se regardent comme sujets de votre Majesté, et leur plus grande passion serait de vivre sous ses lois et de lui donner des preuves de leur inébranlable fidélité" [d'autres phrases du même genre]. Demandent cette grâce et demandent aussi des secours pour pouvoir subsister jusqu'à leur rétablissement. Ils prient le ciel en faveur du Roi d'Angleterre.

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Placet des Acadiens de Saint-Malo au Roi d'Angleterre - Mémoire au Roi, joint à la lettre de M. Tyrrell à M. Pownal, 22 janvier 1768.

Sire,

Pierre Duon et Pierre Henri anciens colons de la Nouvelle-Écosse et chargés du pouvoir d'environ 500 de leurs compatriotes, vivant actuellement aux environs de St-Malo, se jettent très humblement aux pieds de votre majesté et la supplient de vouloir laisser tomber sur eux quelques uns de ses regards consolateurs qui font le bonheur de ceux qui vous sont soumis. Les suppliants osent exposer à votre majesté tant en leur nom qu'en celui de leurs consorts, que trompés par les missionnaires français dans l'Acadie, ils eurent le malheur de devenir suspects au gouvernement britannique, et que lors de la conquête de cette partie de la Nouvelle-Écosse par les armes de votre Majesté, ils furent faits prisonniers de guerre, et transportés par la suite en France où jusqu'à présent ils ont été à la solde du Roi très chrétien.

Depuis longtemps, Sire, ils ne cessent de soupirer pour leur retour dans leur patrie ; ils se regardent comme sujets de votre Majesté, et leur plus grande passion serait de vivre sous ses lois et de lui donner des preuves de leur inébranlable fidélité. Plaise à votre majesté, sire, de favoriser d'anciens colons qui n'aspirent qu'au moment de se lier à son service par le serment de fidélité et de dévouement qu'ils brûlent de lui faire. Daignez leur accorder cette grâce, Sire ; ils l'attendent de la bonté d'un monarque qui fait la félicité de ses peuples ; veuille votre majesté entendre leurs supplications, ils n'attendent que ses ordres pour voler où elle jugera à propos de les envoyer dans leur patrie. Ils supplient aussi votre majesté de joindre à cette faveur précieuse celle des moyens de subsistance qui leur sont nécessaires jusqu'à leur rétablissement dans leur pays ; rendus alors à une terre qu'ils chérissent, non seulement ils ne seront plus à charge, mais ils épuiseront tous ce qu'ils ont d'expérience et d'industrie pour tâcher d'être utiles aux autres colons sujets de votre majesté, et pour concourir à l'exécution de la sagesse de ses vues pour le bonheur de ceux qui sont soumis à ses lois. Les suppliants ne cesseront d'adresser au ciel les v?ux les plus ardents pour la prospérité, et la longueur de votre glorieux règne.

Notes

cf. pièce précédente = résumé de la demande et circonstances de l'arrivée des Acadiens par Tyrrell
L'index du RAPC indique seulement comme référence à cette lettre : série M. 469, p. 99

ce projet est contemporain au retour d'un certain nombre d'Acadiens de SPM et de la proposition de Dangeac de les laisser retourner en Acadie. Il est possible que les deux affaires soient liées (par exemple les Acadiens de SPM pourraient avoir demandé officiellement à retourner en Acadie pour s'assurer de la manière dont ils seraient reçus).

Martin parle de ce projet p. 89 : [à propos de cette lettre. "Nous sommes certains, en tout cas, que les deux Acadiens avec lesquels il [Pichon-Tyrell] prétend avoir négocié cette trahison, Pierre Duon et Pierre Henry, ne l'ont pas suivi. [note : il y avait bien effectivement un Pierre Duon et deux Pierre Henry parmi les Acadiens de SM, comme en fait foi le "rôle" qui fut dressé par les soins du commissaire général Lemoyne en 1772. Mais nous retrouvons le premier, Pierre Duon, en Poitou, ainsi qu'un des Pierre Henry ; et le deuxième Pierre Henry s'embarqua de SM pour la Louisiane en 1785, comme en fait foi le rôle d'équipage de SM, année 1785, n° 147, aux Archives de la marine à Brest.]
[Ceci paraît faux ; cf. notes ci-dessous].

[à noter que l'un des deux, Pierre Duon, est condamné pour trafic de faux tabac en 1766]
pas de Pierre Duon dans Braud # 418 ni dans Braud # 417 (listes d'embarquement vers la Louisiane) ; pas de Pierre Duon dans Bugeon ni dans Robichaux # 81 sur Châtellerault. Il existe bien un Pierre Duon dans Robichaux sur Saint-Malo mais pas d'acte de mariage pour connaître le nom de sa femme par exemple. pas non plus de Pierre Duon à BIM
En revanche, son nom apparaît bien dans la liste des Acadiens repassés en Acadie transmise par Damien Rouet : cf. 1772-00-00. Après diverses recherches, il apparaît donc évident que Pierre Duon est bien reparti en Acadie ; pas de Pierre Duon en Poitou.

Quant à Pierre Henry, il y a certainement plusieurs homonymes.

Mots-clés

// repartir : Acadie
// SM
// désertion
// UK
// Nouvelle-Ecosse

Numéro de document

001552