Document : 1775-09-22
Références / localisation du document
ADV J dépôt 22, art. 124-1
Date(s)
1775-09-22
Auteur ou organisme producteur
Pérusse
Destinataire
M. de la Croix [secrétaire du C.G. je pense]
Résumé et contenu
Mémoire de Pérusse qui résume les dernières opérations de la colonie. Groupés, les Acadiens seront plus forts (Corps de nation).
La Croix a envoyé une lettre. Pérusse aurait du exécuter les ordres donnés le 4 avril. Pérusse dit que ce n'est pas possible. les familles de laboureurs veulent se fixer dans le pays, mais n'osent pas le dire tant que les marins (qui sont plus nombreux) les menacent. Il faudrait envoyer les marins d'urgence à Nantes et demander ensuite seulement aux laboureurs qui veut rester. Seules 9 familles osent encore travailler les terres. Acadiens sont persuadés que tant qu'ils resteront groupés en "corps de nation", ils seront plus forts. Pérusse se plaint de ne pas avoir de nouvelles du C.G. et se plaint aussi du destinataire, de la Croix.
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M. de la Croix, 22 septembre 1775. Mémoire qui résume les dernières opérations [8 ou 9 pages). A reçu sa lettre du 15 septembre [qui visiblement contient des informations nouvelles]. Visiblement La Croix précise qu'ils auraient dû exécuter les ordres donnés le 4 avril [1775-04-04, pas retrouvée]. Pérusse explique que ce n'est pas possible. "M. de Blossac a su ainsi que moi et tout le pays qu'aucun acadien ne désire ni ne veut aller ni en Corse ni à l'île de France. Il sait aussi que les familles de laboureurs qui sont en petit nombre, mais plus que suffisantes pour occuper les habitations construites désiraient généralement de s'y fixer, quoi qu'elles en fussent détournées par quelques uns de ces gens là dont M. de Blossac et moi avons toujours demandé constamment la sortie sachant par ceux mêmes qui content de ce pays ci veulent s'y fixer qu'ils n'osent s'y décider ouvertement par la crainte qu'ils ont de ceux que nous avons demandé à faire préalablement sortir du pays. "
Blossac avait suggéré qu'il était plus simple de déplacer les familles de cabaleurs à Nantes (transport par bateau) plutôt que sur des côtes par porteur, ce qui aurait coûté beaucoup plus cher. Ré explique que les ordres du 18 juillet promis par le C.G. ne sont jamais arrivés à Blossac.
Récit de la visite de Dubuisson. Seulement 9 familles qui osent encore travailler la terre depuis sa visite (5 sur l'établissement et 4 dans des domaines à Pérusse lui même) : "ceux-là seuls ont eu le courage de lever le masque vis à vis de leurs prétendus députés, aussi en éprouvent-ils journellement tous les mauvais procédés possibles".
Les autres Acadiens (non marins) disent à Pérusse qu'ils ne pourront être établis avant que les marins soient partis (car les marins sont plus nombreux qu'eux). Emploi du terme "compatriote". Recommande donc de faire partir le plus rapidement possible les familles de marins vers Nantes. Pérusse recommande d'abord de faire partir les marins car si on demande à tous maintenant ce qu'ils veulent faire, "la cabale entraînera la totalité pour leur sortie de ce pays ci, et même le petit nombre de familles qui semblent avoir levé le masque vis à vis des autres auront peut-être de la peine à rester persuadés par eux que tant qu'ils feront corps de nation ils obtiendront plus facilement des grâces du Roi." [DAN et RED].
A propos de la solde des Acadiens.
Pérusse écrit qu'il a été vivement peiné de ne recevoir de lui ou du C.G. aucune nouvelle. "Je ne vous cacherai pas même que je crois avoir lieu de me plaindre de vous d'après des propos tenus ici par M. Dubuisson ; j'irai incessamment vous en entretenir ce qui vaudra mieux que de les détailler dans une lettre."
[FIN].
Notes
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Rouet # 1478 // ADV 2 J dép. 22 / ls 124 : "Dans une lettre en date du 22 septembre 1775, le marquis accusera les Acadiens de ne s'être fait recenser " laboureurs " que dans le seul but de venir en Poitou toucher leur solde (A.D.V. 2J.dép.22/ls.124).
Mots-clés
// DAN
// CDN
// RED
// Poitou
// menaces
// Corse
// Ile de France
Numéro de document
001564