Document : 1775-12-31a
Références / localisation du document
ADV J dépôt 22, art. 124-1
Date(s)
1775-12-31a
Auteur ou organisme producteur
Pérusse
Destinataire
Blossac
Résumé et contenu
Les Acadiens repassés à Nantes envoient des lettres pour inciter les autres Acadiens à les rejoindre. Ils pensent qu'ils vont en Acadie. [à résumer]
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Monthoiron, 31 décembre 1775. à Blossac.
Lui envoie la liste des 34 familles acadiennes qu'il faudra envoyer par le tout dernier convoi. Avec les 19 qui demandent à rester cela ferait 53 personnes. Si tous ceux là restent, ce sera parfait et les maisons seront bien habitées, mais il ne s'en flatte pas et prévois éventuellement de laisser deux habitations à chaque familles si pas assez nombreuses. Il y a 7 familles acadiennes proches parents de JJ Leblanc de qui on ne peut rien espérer de bien mais qui habitent si loin de Châtellerault qu'il est difficile d'imaginer les voiturer en un jour.
"Jusqu'à présent, Monsieur, je n'ai pu vous parler que sur des ouï dire relativement à tout ce que font les mutins que nous avons renvoyé pour empêcher qu'il ne reste aucun de leurs confrères dans ce pays ci, mais j'ai reçu une lettre écrite par un nommé Prosper Giroire [Girouard] à son beau-frère qui est un de ceux qui s'est depuis longtemps décidé à rester ici, et la teneur de cette lettre n'est point équivoque. Elle contient en substance et de la façon la plus pompeuse, l'accueil favorable qu'ils ont reçu à Nantes, les promesses flatteuses que leur a fait M. l'évêque de les aider dans tous leurs besoins, et il semble même que ce prélat a déjà répandu dans leur sein les trésors de sa charité. M. Legrand, intendant de Bretagne, y jouit du plus grand crédit auprès du Roi, leur a fait promettre par son secrétaire de les établir sur des terrains où le jonc (?) a plus de 6 pieds de hauteur. M. le maire ainsi que M. le secrétaire du grand intendant les ont assuré qu'on les avait trompé ici en leur disant que passé le 1er janvier ils n'auraient point de solde s'ils ne consentaient à aller en Corse, ou à l'île de France ; que jamais la Cour n'a eu l'intention de les y envoyer et que leur solde leur sera payée à Nantes, bien plus exactement qu'en Poitou, et enfin le dit Prosper Girouard après avoir fait le détail de l'extrême abondance où ils se trouvent à Nantes par le bas prix des denrées et de celui du loyer des maisons recommande fort à son beau-frère de ne pas rester en Poitou, l'assurant qu'il n'y aura de malheureux que ceux qui s'y fixeront, et lui enjoint au nom de toute sa nation, de tous ses parents, et de Basile Henri de ne pas se laisser aller lui ni les autres à ce qu'on pourra leur insinuer soit de ma part ou de la votre. [tout ce passage souligné]. Cette lettre là aurait fort ébranlé celui qui l'a reçue mais cependant la confiance qu'il a toujours eue en moi étant depuis deux ans dans une de mes métairies où il ne fait pas mal ses affaires, l'a déterminé à rester sous la promesse que je lui ai faite de lui à moi que dans le cas où d'ici à la récolte prochaine il désirerait d'aller joindre ses parents je le ferais conduire à Nantes. Il n'a montré cette lettre là à personne et m'a prié également de ne point le compromettre vis à vis de ses compatriotes. Vous sentez, Monsieur, que cette lettre n'est pas la seule qui a été écrite ici dans ce genre là, mais les autres ne me seront certainement pas communiquées et opéreront l'effet qu'en attendent les écrivains." Il est donc désirable de voir tous les autres Acadiens hors du pays, rapidement.
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notes de Rouet : Rouet # 1478 p. 15
Tout est organisé pour faire céder ces quelques familles. Sous la direction de Bazile Henry, ceux des acadiens qui viennent de partir de Nantes par un premier convoi (le 24 octobre), s'empressent à leur arrivé de faire parvenir à leurs compatriotes les messages les plus optimistes sur leur situation nouvelle. Le 31 décembre, le marquis écrira que
" ledit Prosper Girouard, après avoir fait le détail de l'extrême abondance où il se trouve à Nantes par le bas prix des denrées et celui des loyers des maisons, recommande fort à son beau-frère de ne pas rester en Poitou, l'assurant qu'il n'y aura de malheureux que ceux qui s'y fixeront et lui enjoint, au nom de toute sa nation, de tous ses parents et de Bazile Henry, de ne pas se laisser aller lui ni les autres à ce qu'on pourra lui insinuer, soit de ma part, soit de la vôtre... ".
Notes
DSCN3717.JPG
Mots-clés
// DAN
// Acadiensis
// Poitou
// Nantes (coût de la vie moindre que dans le Poitou)
// secours
// logement : loyers pas chers
Numéro de document
001571