Document : 2004-00-00a

Date(s)

2004-00-00a

Résumé et contenu

Examen de la question : où les Acadiens ont-ils voulu repartir ? Est-ce vrai que les Acadiens ont toujours voulu aller en Louisiane ou retourner en Acadie ; ont-ils voulu rester en France ? Où le gouvernement a-t-il voulu les renvoyer ?

Division des Acadiens sur la destination :
Plusieurs documents font état de la division des Acadiens

· 1778-06-00 : mais les Acadiens sont divisés entre ceux qui veulent retourner en Acadie, ceux qui veulent aller en Louisiane, retourner en Poitou, ou encore aller en Corse.
· 1784-06-26 : Des Acadiens veulent rester en France. Il faudrait faire une enquête sur les sentiments acadiens et isoler les meneurs. Des Acadiens ont demandé à rester en France. Ils sont prêts à renoncer à la solde, à condition qu'on les établisse une fois pour toutes. Ce serait le moment de s'enquérir des sentiments des Acadiens. Cela fait longtemps qu'on soupçonne que quelques agitateurs empêchent les autres de se prêter aux vues du gouvernement.

Pensent qu'ils vont repartir (mais n'implique pas nécessairement la volonté de) (parfois, obligation, ne disent pas ce qu'ils en pensent)
· 1763-03-25 : (dispense 6) : "ils sont sur le point de repasser dans les îles" ; "puisqu'on ne fait qu'attendre l'ordre pour que tous les Acadiens s'en retournent dans différentes îles" ; " étant d'ailleurs sur le point de repasser incessamment avec les autres dans les îles où ils vont se trouver dispersés "
· 1763-05-15 : (dispense 7) : " n'étant pas dans le cas de trouver en France des filles (?) [qui veuillent] épouser des gens dénués de toutes leurs richesses, quitter leur famille pour s'embarquer au premier jour avec eux, et aller demeurer dans l'île où il plaira à sa majesté les envoyer. Le suppliant, Monseigneur, se trouve donc borné à rechercher une femme dans le nombre des Canadiennes qui sont dans cette dite ville qui pour la plupart sont tous alliées ".
· 1763-07-03 (dispense 8) : " le suppliant s'oblige de soulager actuellement [le père de sa future] et dans la suite lors même qu'ils seront obligés de passer dans les îles où il plaise au Roi de les envoyer. "
· 1772-04-17 : Dispense de consanguinité : 10. " 2 ° s'il épousait une fille de ce pays, il perdrait pour elle la paye du Roi, qui est la seule chose qu'il ait pour vivre, et qui peut-être ne consentirait jamais à passer dans les îles où il plairait à sa Majesté de les envoyer ".
· 1773-06-03 : " les personnes de ce pays n'aiment point à s'allier avec les Canadiens dans la crainte que si l'on faisait repasser ceux-ci dans leur pays on ne les forçât à repasser avec eux "
· 1763-05-19 : ils ne savent point dans quelles îles étrangères de l'Amérique le Roi doit les faire transporter

Demandent de rester sur place (ou de venir en France) :
· 1774-01-15 : Joseph Bellefontaine (peut-être hypocrite, mais les autres aussi) : " D'après ces réflexions dont vous sentez sans doute l'importance pour eux, ils demandent s'il ne serait pas possible de convertir en une pension annuelle ou en une paye journalière telle que le double de celle que le Roi leur a donné jusqu'à présent, la dépense que ferait pour eux cette abbaye, en la chargeant de leur faire toucher exactement cette pension à Cherbourg où il leur semble qu'ils termineraient leur carrière plus tranquillement que partout ailleurs. Ils pensent que la chose serait au moins égale pour cette abbaye, surtout la charge vu leur grand âge, ne devant pas encore durer longtemps. Ils sentent que cet arrangement leur serait bien plus agréable puisqu'il les tirerait de l'affreuse misère où ils ont languit jusqu'à présent, et les mettrait à même de finir doucement leurs jours dans un pays au climat duquel ils sont familiarisés et aux usages duquel ils sont habitués. "
· 1764-03-29 : plusieurs veulent en fait aller à SPM ou rester en France sans solde.
· 1766-01-29 : Les Acadiens demandent des terres dans la province de Bretagne
· Il faudra nuancer en précisant que les Acadiens sont le plus souvent réticents devant les projets d'établissement qu'on leur propose (en fait, il faudrait faire une nouvelle évaluation de cela - pour la plupart des projets d'établissement, on n'a pas les raisons qui font qu'ils ne sont pas retenus ; rares sont les documents où les Acadiens parlent ouvertement d'un refus)
· 1773-04-01 : Dans ces documents, il est fait plusieurs fois référence à des propositions (faites aux Canadiens, probablement par des fonctionnaires locaux) de passer dans d'autres colonies ; apparemment, cela ne plait guère aux Canadiens évoqués dans ces lettres, qui souhaitent visiblement, pour ceux qui écrivent ces mémoires en tout cas, ne pas repartir de France ; ils donnent à chaque fois toute une série d'arguments : fatigue physique, difficultés financières, etc.?
· 1784-06-26 : Des Acadiens veulent rester en France. Il faudrait faire une enquête sur les sentiments acadiens et isoler les meneurs. Des Acadiens ont demandé à rester en France. Ils sont prêts à renoncer à la solde, à condition qu'on les établisse une fois pour toutes. Ce serait le moment de s'enquérir des sentiments des Acadiens. Cela fait longtemps qu'on soupçonne que quelques agitateurs empêchent les autres de se prêter aux vues du gouvernement.

Acadiens en Angleterre :
· Réfléchir aux demandes d'aller en France depuis l'Angleterre ; il faudrait aborder rapidement les circonstances des départs et l'envie ou non des Acadiens de venir en France, pour commencer. En fait, je ne pense pas qu'il y ait eu de demandes particulières de venir en France, sauf peut-être émanant des colons réfugiés en Nouvelle-Angleterre (et encore, ceux-ci demandent plutôt à passer dans les colonies)
· 1763-02-17 : (mémoire La Rochette) Les Acadiens de Liverpool ont fait parvenir à Nivernais une requête [possiblement du même genre que la fiche @ 000622, mais ce n'est probablement pas celle là précisément puisqu'il est précisé que la requête a été envoyée par un exprès, un irlandais dont il est parlé plus bas - cf. l'histoire de la lettre à la fin du récit de La Rochette de sa visite à Liverpool] où ils racontent les persécutions qu'engendrent leur attachement à la France et réclament la protection du Roi de France, "comme Français et comme malheureux" [ne demandent pas véritablement à rentrer en France, mais la " protection "].


Lieux Divers : Demande ou intention des Acadiens d'aller en des lieux divers (volonté de ne pas rester en France domine, dans ce cas) :
1773-08-16 : Plusieurs familles ont des intérêts cachés à rester à Saint-Malo en ce qu'elles pensent qu'elles pourront faire plier le gouvernement à laisser les Acadiens repartir. Plusieurs ont envie d'aller en Louisiane, au Canada, à Saint-Domingue ou à SPM.


SPM : Demandes des Acadiens d'aller à SPM
1. Demandes directes
· 1767-01-10 : (pétition) : La famille Mius d'Entremont [60 personnes] se plaint de la suppression de "la diminution des gratifications que Sa Majesté avait eu la bonté de [leur] donner et le retranchement du supplément qui leur était accordé pour cause de maladies et infirmités continuelles". Ils avaient demandé à passer à SPM d'où il leur serait facile de toucher les revenus de leur seigneurie que les Anglais leur feront payer : "Ils avaient d'abord espéré que Sa Majesté, convaincue de leurs pertes immenses dans l'Acadie, leur procurerait un établissement aux îles SPM où il leur serait aisé de recevoir les revenus de leurs seigneuries et de leurs terres que les Anglais ont donné ordre de leur payer." ; Ils ont refusé de vendre leurs biens aux Anglais parce qu'ils espèrent que l'Acadie redeviendra française.
· 1768-01-22 : Pétition d'Acadiens de SM fugitifs au Roi d'Angleterre pour demander leur retour en Acadie. La pétition est présentée par deux Acadiens au nom de 500 Acadiens de SM. Implorent la pitié du Roi. Ils ont été trompés par les missionnaires français en Acadie. Cela les a rendu suspects. Ils ont été fait prisonniers de guerre. "Depuis longtemps, Sire, ils ne cessent de soupirer pour leur retour dans leur patrie ; ils se regardent comme sujets de votre Majesté, et leur plus grande passion serait de vivre sous ses lois et de lui donner des preuves de leur inébranlable fidélité" [d'autres phrases du même genre]. Demandent cette grâce et demandent aussi des secours pour pouvoir subsister jusqu'à leur rétablissement. Ils prient le ciel en faveur du Roi d'Angleterre.
· 1775-03-02 : Un de ses neveux va passer à SPM et ne reviendra en France qu'à la Saint-Michel. Les femmes et les enfants ne peuvent pas passer à SPM : "Je vous dirai ma chère belle-s?ur qu'il n'y a point de congés pour les femmes ni les enfants pour sortir de la France. Nous avons fait des places [placets ?] et requiritre [requêtes ?] un demi coffes [?] et nous n'avons jamais pu avoir notre congé pour pouvoir partir."
· 1763-03-18 : Des Acadiens de Cherbourg veulent aller à SPM, d'autres à Saint-Domingue

2. Passages aux Iles SPM
· 1763-04-12 : Arrangement pour le passage d'Acadiens à SPM. Choiseul consent à leur donner quelques vivres et ustensiles. Mais il faudra faire attention dans les distributions de ces secours pour ne pas recréer la même situation qu'à l'île Royale après la reprise de la possession (en 1745) : en effet, habitude des personnes à ne rien faire est néfaste.
· 1767-05-15 Familles acadiennes qui sont maintenant aux îles SPM suivant le recensement d'icelles, 15 mai 1767 // deux pages de noms très serrés. Total des Acadiens : 551

3. Le gouvernement pense qu'ils veulent y aller / y rester / propos rapportés par le Gouvernement
· 1764-01-20 : Les Acadiens ne veulent pas aller à Cayenne, mais ils veulent aller à SPM parce que c'est proche de leur pays (ils ont peut-être l'idée d'y repasser).
· 1764-01-30 : Les Acadiens de Cherbourg veulent aller à SPM
· 16 mars 1764. Lettre concernant la famille d'Entremont qui veut absolument passer aux Iles SPM pour y retrouver leur famille et dont le climat leur convient mieux que Cayenne.
· 1764-03-29 : plusieurs veulent en fait aller à SPM ou rester en France sans solde.
· 1764-05-14 : Demande de Bellefontaine d'aller à SPM. Francy appuie sa demande : il semble honnête et a toujours dit la même chose. Ils demandent cela non seulement pour former de nouveaux établissements, mais aussi pour rejoindre leur familles et sortir de l'état humiliant où ils sont (confondus avec le lot commun). Pourront partir de Cherbourg par un vaisseau.
· 1768-03-11 : Les Acadiens ne veulent pas quitter SPM pour retourner en France. Les Acadiens demandent des dédommagements pour les goélettes et chaloupes qu'ils ont dû abandonner, ils devront effectivement être indemnisés. Envoi en France seulement de ceux qui ne peuvent se passer de la subsistance.
· 1773-07-22 : Ils sont infirmes et demandent à passer à SPM car ils ont caché de l'argent en Acadie qu'ils désirent récupérer. Lemoyne suggère d'autoriser le passage d'une ou deux personnes pour récupérer leur trésor qui sera utile à leur établissement, à condition toutefois qu'ils acceptent le projet d'établissement. Lemoyne soupçonne également une forte envie de retourner en Acadie, mais pour d'Antremont ce n'est pas le cas car il hait les Anglais. // 1773-07-22 Les Acadiens de SM espèrent passer à SPM ou en Louisiane.
· 1773-08-16 : Plusieurs acadiens veulent repartir vers SD, SPM, Mississippi et tiennent des propos pour décourager les autres : "Tous tiennent [?] des propos pour détourner ceux qui voudraient demander des établissements et les déterminer à refuser leur faisant espérer qu'il viendront (?) à bout de leurs désirs [d'émigrer] et qu'ils seront mieux au Mississippi". (le plus grand nombre veut aller en Louisiane)
· 1773-10-22 : Rappel à l'ordre de Lemoyne : il a accepté de laisser partir des familles de l'AS pour les Antilles, mais il n'est pas question de Cayenne ni SPM. A Cayenne, il n'est pas possible de s'établir sans argent pour acheter des noirs. A SPM, la colonie est déjà très resserrée, et ceux qui demandent à passer à SPM le demandent pour se rendre au Canada, ce que le Roi ne veut pas permettre.
· 1773-12-05 : Désertions : "Je serais fâché que d'ici à ce temps il y eut des fugitifs, car ils seraient bien du mal aux gens de bonne volonté. Vous avez très bien fait de refuser des rôles, rien n'est plus certain que ceux qui s'aviseraient de passer à Miquelon seront renvoyés et les capitaines punis sévèrement pour les avoir passé en fraude. Prévenez-les je vous prie."
· 1785-07-13 : Les Acadiens demandent à passer à SPM. Ils sont habitués au climat et au genre de vie (chasse et pêche) ; la bande d'Acadiens
· 1785-07-27 : Demande des Acadiens de Passer à SPM. L'intendant appuie leur demande : l'Etat se trouvera déchargé mais ne perdra pas puisque SPM = Françaises.

Les Acadiens veulent rester à SPM (propos rapportés par le Gouvernement)
· 1767-06-00 : obligation de repasser en France (ou d'aller en Acadie) " Cette proposition les a jetés dans la plus grande consternation, chaque famille ayant employé le peu de ressources qu'elle avait pour se bâtir une maison et se faire un jardin. "
· 1768-03-11 : Les Acadiens ne veulent pas quitter SPM pour retourner en France.

Refus Guyane, SD, Iles : Refus d'aller dans les colonies méridionales
1. Refus directs
· 1764-05-21 : (lettre) : Je ne saurais vous exprimer le désir que j'aurais de vous voir ainsi que toute votre famille et ne sachant aucunement et ne voyant guère d'apparence que nous puissions nous revoir encore de sitôt car je vous dirai que l'on destine une très grande quantité et pour ainsi dire tous les Acadiens qui sont dans la France pour aller établir La Cayenne qui est un pays près des Indes, laquelle je ne vous conseillerais pas d'en prendre le parti parce que le climat et les chaleurs sont très contraires à notre tempérament et ce serait nous exposer à la mort d'en prendre le parti. Pour à l'égard de notre destinée ainsi que toute la famille des d'Entremont, je vous dis en vérité que nous n'en savons rien pour le présent. Soyez persuadé qu'aussitôt que nous pourrons savoir notre sort que nous vous le ferons savoir. Nous avons envoyé plusieurs placets à la Cour pour nous faire reconnaître, desquels Monseigneur le ministre a fait réponse à Monsieur notre commissaire de nous continuer la paye et de nous tenir tranquille jusqu'à nouvel ordre et qu'il savait qui nous étions et que l'on ne nous proposerait point la Cayenne puisque nous avions répugnance d'y aller et par conséquent mon cher neveu je vous prie de vous tenir tranquille jusqu'à ce que nous sachions notre destinée et nous vous la ferons savoir telle qu'elle puisse être et j'espère que vous ferez ainsi que nous votre possible pour nous rejoindre.

· 1764-09-16 : réponse des Acadiens à Perrault : " Nous avons reçu l'honneur de votre lettre par laquelle vous parlez des grands avantages qu'on nous propose en acceptant le parti de passer à Cayenne, suivant les intentions du ministre de France.
Tout nous parait très avantageux, mais nous vous prions, Monsieur, de faire attention qu'un pays aussi chaud que Cayenne nous coûterait trop cher de même que les pays chauds nous ont coûté où les Anglais ont transporté nos gens par la force d'un climat si excessivement chaud en comparaison de celui de l'Amérique du Nord qui est tempéré et d'autant plus sain pour nous qu'il est notre pays natal. Quelque avantage qu'on nous propose en acceptant ce parti et quelques menaces qu'on nous fasse pour le faire nous préférerons toujours la vie à tout et jamais nous n'accepterons le parti de quitter ce climat ici. C'est le sentiment commun de tout notre monde, quoique le nombre en soit petit après avoir perdu la majeure partie tant par la faim, la prison et les mauvais traitements des Anglais pour nous faire accepter leur parti et changer de sentiments pour notre grand Roi, mais rien n'y a pu réussir, l'affection pour notre grand monarque et notre patrie l'a emporté sur toutes les peines des fers et toutes sortes de mauvais traitements que nous avons souffert de l'ennemi.
Ainsi le petit nombre que nous sommes étant réchappés de tant de maux, et rentrés dans le sein de notre patrie, nous espérons que notre bon roi de France, notre père, voudra bien nous traiter comme ses pauvres enfants et fidèles sujets de son grand pouvoir en ne nous contraignant pas à passer sous un climat si opposé à celui de notre naissance, qu'au contraire nous espérons de sa bonté qu'il nous fournira les secours possibles pour conserver des jours que nous coulerons en demandant sans cesse que la bénédiction du Seigneur tombe sur un si bon Monarque et son empire, en attendant qu'il nous fournisse l'occasion de verser notre sang pour sa défense et celle de son empire, comme ont fait nos pères et que nous sommes prêts de faire dans mille rencontres.
Voici, Monsieur, nos derniers sentiments à ce sujet et nous espérons que notre bon Roi de France ne nous en traitera pas plus mal attendu qu'il n'y a rien contre sa volonté, son intention étant de ne contraindre personne à passer à Cayenne, et vous prions de nous croire très respectueusement, Monsieur, etc....

Les Acadiens de Miquelon : [suivent 43 noms]

· 1784-12-19 : Craintes d'aller en Guyane : Nouvelles de l'embarquement de plusieurs familles pour la Lousiane. Crainte qu'on les envoie à Cayenne en fait.

2. Le gouvernement
bien sûr, l'utilisation de coercition, etc?, prouve sans doute qu'ils ne veulent pas aller en Guyane ;
· dès le mémoire de la Rochette, ils disent qu'ils ne veulent pas aller dans les Antilles.
· 1763-03-14 : Espère que le gouvernement pourra débourser les 8,000 livres et aussi prévoir l'établissement le plus rapidement possible pour rassurer les Acadiens qui ont peur qu'on les envoie à Cayenne
· 1763-04-04 : Marine au C.G. : les pays chauds répugnent aux Acadiens. Il est important de ne pas perdre 4.000 personnes.
· 24 mai 1763 : Le même à Mistral Puisque les Acadiens de son département éprouvent de la répugnance à aller s'établir dans les colonies méridionales, il convient de ne pas les presser. Il y en a cependant un certain nombre à Bordeaux, à La Rochelle et à Rochefort, qui s'y sont déterminés. Folio 206, 1/2 p.
· 1764-03-16 : Envoi d'Acadiens pour aller à Cayenne. Deux acadiennes refusent d'y aller : menaces, doivent rendre l'argent donné.
· 1764-05-04 : 4 mai 1764. à M. Chaulaire. A rendu compte au roi de la répugnance des Acadiens de son département à passer à Cayenne.
· 1764-05-05 : 5 juin 1764. à Guillot. Est fâché de voir que les Acadiens de son département persistent dans leurs préjugés à l'égard de la Guyane, malgré l'exemple de leurs compatriotes de Cherbourg et de Boulogne. fo 192, 1/2 page.
· 1764-06-10 : Choiseul au C.G. Il serait dommage de ne pas donner les 56,000 livres réclamées par les Etats de Bretagne. Promesses de Nivernais lie le Roi. Proposition de travailler dans les mines de Bertin ne convient pas. Refus de passer dans les îles. Il vaudrait mieux leur trouver un établissement en France, si possible dans les îles pour qu'ils puissent pêcher.
· 1764-07-06 : Il n'y a pas eu de nouveaux acadiens qui ont accepté de passer à Cayenne. Les femmes ne le veulent pas. Fin du délai, fin de la solde.
· 1764-08-10 : Il faudrait remplacer les femmes enceintes en partance pour Cayenne par des personnes de la même nation
· 1765-01-31 : Ils ont une répugnance invincible pour les colonies méridionales

Désir Guyane, SD, Iles : Volonté d'aller dans les colonies méridionales
1. Les Acadiens
A. Les Acadiens en Amérique
· 1765-01-01 : " Nous autres tous les Acadiens ayant un grand désir de passer aux colonies françaises " / Raisons : " Voilà 9 ans nous vivons en espérance d'aller joindre notre patrie " + la liberté de religion est évoquée immédiatement après (lien par certain, mais possible et logique ; + évoquent la faim et la froid encore après).
· 1770-03-26 : Demande de Canadiens [restés au Canada ?] de passer en Guyane : le 26 mars 1770, "le Président du conseil de la Marine fut saisi d'une demande de s'établir à Cayenne adressée par nombre de Canadiens restés sous la domination anglaise. Il y fut loyalement répondu que "le roi, assuré par des expériences réitérées que le climat s'oppose à toute population des blancs, est d'avis que seuls des capitalistes [personnes riches, qui possèdent un capital - note tirée du DHLF] peuvent contribuer à la prospérité de la colonie". (p. 186)

B. Les Acadiens en France
[dire : contrairement à ce qu'affirme Lauvrière (reprendre sa citation du 15 octobre 1771), les demandes des Acadiens de passer aux Antilles sont plus nombreuses?.)
· 1763-03-18 : Des Acadiens de Cherbourg veulent aller à SPM, d'autres à Saint-Domingue
· 1771-10-15 : 15 octobre 1771 : PCM à Daubenton. Est informé que plusieurs acadiens qui jouissent de la subsistance demandent à passer aux Iles du Vent ou à St Domingue offrant de renoncer à la subsistance pourvu qu'on leur accorde leur passage. Pourra arranger leur passage à ces conditions. Folio 133, 1/2 p. // version Lauvrière : " Dès le 26 décembre 1762, on eut beau pressentir les plus pauvres familles acadiennes des différents ports sur l'idée de passer à la Guyane, à la Guadeloupe, à la Martinique, à Saint-Domingue, même avec continuation des secours ; nous ne voyons guère répondre à cet appel, sauf en octobre 1771, que quelques familles de Rochefort qui demandent à passer aux Iles-sous-le-Vent : elles renoncent même à leur solde de subsistance en échange du passage gratuit. Lauvrière p. 189 "
· 24 mai 1763 : Le même à Mistral Puisque les Acadiens de son département éprouvent de la répugnance à aller s'établir dans les colonies méridionales, il convient de ne pas les presser. Il y en a cependant un certain nombre à Bordeaux, à La Rochelle et à Rochefort, qui s'y sont déterminés. Folio 206, 1/2 p.
· 1773-10-15 : Plusieurs acadiens demandent à passer à SD ou îles sous le vent, si on leur accorde le passage gratis. Acceptent de renoncer à leur subsistance. Autorisation à cette condition, maximum 60 # par personne.
· 1773-10-22 : Rappel à l'ordre de Lemoyne : il a accepté de laisser partir des familles de l'AS pour les Antilles, mais il n'est pas question de Cayenne ni SPM. A Cayenne, il n'est pas possible de s'établir sans argent pour acheter des noirs. A SPM, la colonie est déjà très resserrée, et ceux qui demandent à passer à SPM le demandent pour se rendre au Canada, ce que le Roi ne veut pas permettre.

2. Départ / Arrivées d'Acadiens
· 1763-04-11 : Départ de plusieurs familles pour les Antilles suite à la suspension de la solde
· 1763-05-14 : lettre du gouverneur français de la Louisiane à propos de l'arrivée des Acadiens. Arrivée d'Acadiens de Saint-Domingue a été suivie de nombreux autres (300 familles dans le fleuve).
· 1763-08-24 : arrivée de Louisbourgeois à Sainte-Lucie
· 1764-06-18 : dernières recommandations de Choiseul avant d'envoyer un groupe d'acadiens Morlaisien en Guyane.
· 1764-07-00 : Choiseul. Grâces en faveur des Acadiens qui veulent passer en Guyane (50 livres).
· 1765-01-30 : Administrateurs des Antilles au ministre : Etablissement des Acadiens à la Martinique.

3. Le gouvernement / des tiers pensent ou disent qu'ils veulent y aller
A. Les Acadiens en France

· 1763-04-16 : Environ 500 partis à Saint-Domingue, Martinique, SPM, suite aux lettres écrites pour les y encourager, + 100 personnes à Morlaix qui veulent aller à Cayenne.
· 1763-05-07 : Il s'en trouve plusieurs, dont je joins ici la liste, qui ne jouissent pas de cette solde, qui demandent avec instance de passer à Saint-Domingue et à la Martinique, même à Cayenne si on le veut
· 24 mai 1763. A reçu la liste des familles du Canada qui ont demandé à passer à la Martinique, à St Domingue ou à Cayenne. Approuve qu'il les fasse embarquer sur des bâtiments destinés pour ces colonies. Le roi n'a jugé à propos d'accorder des secours qu'à celles qui iront à Cayenne. Instructions à ce sujet. Folio 196, 1 page
· 1764-02-13 : Guillot va faire passer quelques acadiens volontaires à Cayenne
· 1768-01-22 : (cf. aussi la demande directe des Acadiens) Lettre d'introduction de Pichon / Tyrrell pour des Acadiens qui sollicitent le passage en Acadie. Pichon / Tyrrell a reçu deux députés acadiens en provenance de Saint-Malo. Ils disent représenter 500 personnes. Ils sollicitent l'autorisation de repasser en Acadie. Ils ne font pas partie de ceux qui ont pris les armes contre l'Angleterre à Beauséjour à l'instigation de leurs prêtres. Ils connaissent bien le pays et les cultures propres à le mettre en valeur. Ils ont fait déjà des arrangements avec des habitants de Jersey. Une personne du gouvernement anglais leur a laissé entendre qu'ils pourraient sans doute passer en Acadie. Ils affirment qu'ils pourraient inciter plus de 1000 personnes à venir (de SM). L'opération doit se faire dans le plus grand secret.
· 1773-08-16 : Plusieurs acadiens veulent repartir vers SD, SPM, Mississippi et tiennent des propos pour décourager les autres : "Tous tiennent [?] des propos pour détourner ceux qui voudraient demander des établissements et les déterminer à refuser leur faisant espérer qu'il viendront (?) à bout de leurs désirs [d'émigrer] et qu'ils seront mieux au Mississippi". (le plus grand nombre veut aller en Louisiane)

B. Les Acadiens en Amérique :
· 1763-10-16 : Organisation du passage d'Acadiens de New York à la Martinique. Le Roi " a approuvé que vous fassiez un marché avec quelques négociants de confiance de la Martinique, que vous chargerez de faire acheter un bateau à la Nouvelle York et d'y prendre 150 Acadiens qu'il transportera à la Martinique pour être distribués ensuite soit à la Martinique, soit à Sainte-Lucie".
· 1763-10-18 : Le Roi organise le passage d'Acadiens de New York vers les colonies méridionales
· 1763-11-22 : Envoi du dénombrement général des Acadiens dans les Colonies US + Nova Scotia. Comme ils veulent aller dans les colonies françaises, on les y fera passer si le gouvernement anglais ne s'y oppose pas. Man?uvres à suivre.
· 1764-00-00 : Proposition du Roi de France aux Acadiens des colonies américaines d'aller s'établir à Saint-Domingue (cf. aussi : 1764-01-03 : Complains about d'Estaing's conduct in trying to persuade Acadians to settle in Hispaniola).
· 1765-01-24 : Opposition du gouverneur du Massachusetts au départ d'Acadiens pour Saint-Domingue. Raisons : charité (le climat n'est pas bon), pas pour "en faire des sujets britanniques"

Canada / en Acadie / îles du Canada / Louisbourg / Patrie / Boston : Volonté ou intention de retourner au
Raisons : maintien ou retour de quelques acadiens :
· 1764-07-11 : Le Roi d'Angleterre accorde aux Acadiens la permission de devenir colons à la Nouvelle-Écosse : raisons sentiment Français se maintient, s'ils prêtent le serment on pourra les disperser pour éviter qu'ils restent en contact avec SPM.
· Contacts avec SPM

1. Selon les Acadiens (les raisons sont précisées quand il y en a, ce qui est rare)
A. Demandes directes
· 1761-01-14 : (2e dispense) " dans le dessein où est le suppliant de retourner aux îles du Canada après la paix faite " ; crainte que " son épouse à Cherbourg ou lieux voisins ne voulu pas le suivre dans son retour "
· 1761-01-14 (3e dispense) " qu'ils espèrent retourner à l'Acadie ou autres îles après la paix " ; " que d'ailleurs étant dans le dessein, le dit suppliant, de retourner s'établir à l'Acadie après la paix faite, comme lui déposant et les autres acadiens se le proposent "
· RAISON : 1761-01-14 : (dossier 4) : " qu'ayant dessein de retourner après la paix à Louisbourg où il a des biens en fonds et où il espère continuer l'office de chirurgien du Roi "
· 1761-06-25 (dossier 5) : " elle ne peut épouser une personne de Cherbourg qui la retiendrait contre l'inclination qu'elle a de retourner aux îles [du Canada] après la paix faite " " en épousant une fille du lieu de sa demeure, il se trouverait dans le cas de ne pouvoir peut-être pas engager son épouse à passer avec lui dans un pays étranger après la paix rétablie "
· 1763-01-04 : Acadiens d'Angleterre demandent à être "rapatriés" (retour en Acadie ?)
· correspondance d'Entremont : les lettres demandent souvent des nouvelles du Cap Sable et des Familles françaises qui y sont établies : probablement cet intérêt témoigne d'une (au moins) vague arrière-pensée d'y retourner un jour. Les demandes pour SPM vont dans ce sens. Ex : 1775-03-02 ; " Il termine en disant : "Votre chère mère nous dit que vous êtes logés à l'île de Grave et que les Anglais ont pris toutes les anciennes habitations que vous n'êtes pas logés dessus. Mandez nous cela et combien qu'il y a de Français établis dans tout le Cap Sable. "
· 1775-03-02 : Regret de son pays, éloignement des parents et amis.
· 1775-03-08 : Parle des "tribulations et les maladies que j'ai supportées dans ce pays. Plaise à Dieu d'en pouvoir sortir un jour et de nous faire la grâce de vous rejoindre. Ce serait là le plus grand de mes désirs, et qui durera autant que moi, parce que tant que je serai dans ce monde je n'oublierai jamais la perte de notre pays. Enfin, mon cher cousin, il faut toujours espérer en la miséricorde de Dieu. Tout lui est possible, il nous a éloignés, il peut nous rassembler et nous remettre sur nos biens comme par le passé et peut-être mieux suivant les changements qu'il pourrait y avoir"
· 1775-12-31 : Courrier mais également envoie d'émissaires pour convaincre les plus réticents. Ainsi le marquis fait-il remarquer qu'un nommé Livoye est venu dernièrement pour persuader ses compatriotes " qu'ils vont droit en Acadie. J'en ait prévenu le substitut Hérault pour qu'il le fit arrêter " (cité par Rouet # 1478 p. 15 // A.D.V. J.64.)
· 1784-02-19 : Pétition des Acadiens de Saint-Malo ; veulent aller à Boston ; 19 février 1784 à de Castries. Nation / regroupement. Acadiens veulent décharger l'Etat. Se présentent comme "nation" attachée au Roi. Il semble que le gouvernement leur ait fait plusieurs offres d'aller au choix en Louisiane, Mississippi, Floride, ou "une contrée du continent de Boston". Acadiens veulent aller à Boston. La raison qu'ils invoquent est que cela leur permettrait d'être réuni à leur famille à Boston et de remettre leurs enfants et neveux qui ont été placés dans des familles américaines dans le droit chemin. [en fait il s'agit bien d'une demande d'aller en Acadie, cf. la lettre de Marguerite Landry quelques semaines plus tard qui fait allusion à cette demande.
· 1784-03-11 : Les Acadiens de SM ont fait passer une pétition pour demander à aller les rejoindre (en Acadie). [notes personnelles : on a l'impression, à la lecture de cette lettre légèrement contradictoires, que Marguerite Landry n'est pas vraiment décidée sur ce qu'elle va faire - aller en Acadie ; elle rejette l'offre des "îles" (contagieuses), mais ne semble pas totalement enthousiaste par rapport à passer en Acadie (peut-être authentique ressentiment vis à vis des Anglais et ne souhaite pas revivre la même chose).] Demande de nouvelles (de santé et du pays), "afin de voir à quoi je me déciderai" [probablement à propos d'un passage éventuel en Acadie]. Peines en France depuis 7 ans qu'on a retiré la paye, seulement à ceux de Cherbourg (injustice). Ils ont écrit au ministre [peut-être une allusion à la fiche @ 001209] pour obtenir un passage pour aller vous joindre, et nous attendons sa réponse pour partir. Désir recevoir des nouvelles avant de partir : elle ne sait pas encore quand elle partira. On parle encore de les envoyer sur des "îles contagieuses" : "Comme on veut nous envoyer sur des îles contagieuses je ne saurais m'y décider, j'aime mieux tâcher d'aller vous rejoindre étant avec vous, et une partie de la famille, j'aurai toujours plus de satisfaction." Donne des v?ux et les instructions pour faire passer la lettre réponse (par SPM).


B. Rapportées par le gouvernement :
1. 1760-05-02 : 48 Canadiens qui ont demandé depuis à passer à Rochefort en attendant une occasion pour retourner en Canada
2. Mémoire de la Rochette : Les Acadiens sont méfiants par rapports aux propositions de la France : 1. les A. transportés en France au début de la guerre "y restèrent plusieurs mois sans recevoir aucuns secours" [ceci semble faux] ; 2. "Ils craignent d'être séparés ou transportés dans les Antilles". 3. leurs prêtres (Anglais ou Ecossais) leur disent de renoncer à la "France pays abandonné de Dieu" ; 4. ils "se flattent de retourner en Acadie et d'y jouir du libre exercice de leur religion sous la protection du Roi" (ils ont reçu des lettres d'Acadiens de Boulogne, Saint-Malo et Rochefort qui vont dans le même sens) ; 5. ils veulent que le Roi s'occupe de leurs frères dispersés en Amérique du Nord (près de 10.000, ils ont peur qu'ils meurent de faim ; quelques Acadiens arrivent régulièrement en Angleterre en s'échappant des colonies de N.Angl. ; à l'occasion de l'expédition de Ternay, les Anglais ont refait passer 700 Acadiens qui étaient près de Chibouctou [Chebouctou, près d'Halifax] et d'Halifax en Nouvelle-Angleterre.
3. 1763-02-17 : 3° "Il parait juste et avantageux d'accorder à nos prisonniers canadiens le traitement qu'ils désirent ; c'est à dire de les envoyer et de les établir dans l'île Miquelon. Ils y seront contents et utiles, et ne seraient ni l'un ni l'autre en France, par les raisons énoncées ci-dessus.
4. 1763-03-01 : " Rassemblement : il faut rassembler dans un même port tous les "habitants du Golfe du Saint-Laurent, des Canadiens, des pêcheurs de l'île Saint-Jean, de Louisbourg, etc.. qui désirent être envoyés à l'Ile Miquelon". "
5. 16 mai 1763. Le même à Nivernais. Le prie de s'assurer auprès de la Cour d'Angleterre si l'on permettrait à 3 ou 4 ci devant habitants de l'Ile Royale de se rendre en cette île, pour disposer des propriétés qu'ils y ont laissées et de celles pour lesquelles ils auraient des procurations. Folio 191, 1 page.
6. 1763-06-13 : d'Eon à propos des possessions des familles de l'île Royale. Demande d'autorisation de retourner vendre leurs terres. Refus anglais d'une signature par écrit dû à la volonté, selon d'Eon, de conserver ces populations en Angleterre ou à l'Ile Royale et d'éviter leur retour en France.
7. 1773-07-01 : N'a trouvé de résistance que de la part de d'Antremont (nombreux détails biographiques sur cette famille), qui veut passer à Miquelon. Motifs secrets de vouloir passer à Miquelon : récupérer les trésors qu'ils ont caché dans les forêts d'Acadie. Lemoyne suggère qu'on laisse passer une personne qui récupère les biens.
8. 1773-08-20 : Lemoyne Rapporte les propos d'un Acadien [Prosper Landry] : "il nous ont retenu de peur (?) de nous avoir sur les bras si nous nous donnions aux Anglais." Un autre : "nous avons des amis qui sauront bien nous faire accorder ce que nous voulons. Ce projet n'est pas le premier que nous avons fait échouer". Les Acadiens pensent pouvoir faire plier le gouvernement. Les Acadiens dans cette province sont en très grand nombre, ils se sont corrompus.
9. 1784-03-14 : Lettre présentant la requête des Acadiens de SM : ils veulent passer à Boston ; ils ont été obligés de se disperser pour échapper à l'Angleterre ; bref historique des secours qui leur ont été distribués ; évocation du projet de Louisiane et de retour en Acadie.
10. 1785-00-00 : Demande de certains acadiens d'aller à Boston. Demande refusée par le C.G. qui étudiait un projet en Corse. L'auteur vient d'apprendre que les Acadiens de Nantes s'apprêtent à passer en Louisiane. Il ne comprend pas après les instructions de ne pas les laisser passer dans une province étrangère.
11. 1785-12-00 : Demandes d'Acadiens de passer en Nouvelle-Angleterre.
12. 1786-05-06 : Lettre de Blondel à propos de la demande d'Acadiens de Morlaix d'aller à l'Amérique Septentrionale (Etats Unis).

C. Autres indices que c'est ce qu'ils veulent :
1. Par exemple en Angleterre, les Anglais leur propose de repasser en Acadie (mais d'un autre côté, si c'est vrai, pourquoi ne cèdent-ils pas ?)
2. 1763-06-23 : à Fontette, intendant de Caen : cherche à placer 4,000 Canadiens au défrichement des terres ou à la manufacture. Il ne faut pas les laisser repartir dans leur patrie. Demande s'il n'a pas une idée. Accordera des exemptions d'impôt, etc...
3. 1773-05-13 : Le commissaire de Saint-Malo m'informe que huit familles lassées de leur misère, se sont laissées entraîner aux promesses que les Anglais ne cessent de faire faire à toutes, qu'elles ont passé à Jersey d'où elles se rendront en Acadie où on leur procure tout ce qu'elles peuvent désirer pour s'y établir. Je crois le gouvernement désobligé si cet exemple était suivi. Quoi (?), M., la France ne voulait pas se conserver des sujets qui lui ont tant donné de preuve de leur attachement. Cela n'est pas imaginable par l'Etranger sans conséquence. Si cela était, M., quelle suite n'en doit on pas craindre pour les colonies ?
4. 1773-06-06 : Réprimandes à D'Aubenton qui a laissé partir deux familles de l'Acadie pour SPM pour retourner au Canada. Les Acadiens demandent depuis longtemps la liberté de retourner en Amérique du Nord, mais le Roi n'y a jamais consenti. C'est très grave pour l'exemple d'avoir laissé émigrer ces deux familles.
5. 1773-08-16 : un autre est "repassé furtivement en Acadie" et il y a peu de chances qu'on le revoit, etc...

2. Selon le gouvernement (le gouvernement pense que les Acadiens veulent retourner en Acadie)
· 1760-05-02 (Canada) - attente de repasser
· 1763-02-23 : Comme il se pourrait que parmi le grand nombre d'Acadiens qui sont en France dans l'ancienne et dans la nouvelle Angleterre, il y en eut plusieurs qui voulussent s'établir dans les îles susdites [SPM] et que leur trop grande affluence pourrait donner quelque sujet de jalousie aux établissements anglais voisins, sa majesté recommande au S. Danjeac de ne recevoir que le moins qu'il pourra de ces familles pour la première année


Louisiane : volonté d'aller en

1. Demandes des Acadiens eux-mêmes
· 1772-03-24 : Pétition des Acadiens envoyée contre l'avis de Le Loutre pour demander l'établissement en Louisiane. Les Acadiens ont reçu des lettres de parents établis en Louisiane qui les enjoignent à les rejoindre [regroupement]. Demandent à de Boynes de demander au Roi de solliciter l'Espagne pour les faire passer en Louisiane, pour oublier leurs malheurs passés et apprendre l'agriculture à leurs enfants, faute d'un établissement qu'on leur avait promis lorsqu'ils étaient en Angleterre. Rhétorique : "nous avons tout perdu plutôt que de devenir ennemis du Roi de France". Ils voudraient être utiles à l'État, l'inaction leur coûte, et ils voient la dépense qu'ils occasionnent. Espagne = alliée la plus proche de la France, donc ils ne deviendront pas ennemis de la France. Les Acadiens s'excusent des fautes [d'orthographe...] contenues dans le mémoire.
· 1783-07-12 : pétition des Acadiens pour passer en Louisiane
· 1784-04-04 : Lettre d'Acadiens au ministre Charles de Vergennes pour leur passage en Louisiane [4 avril 1784]. Les Acadiens affirment leur reconnaissance au Roi mais évoquent leur misère et leur désir de passer à la Louisiane (motif officiel : regroupement familiaux) ; le Roi d'Espagne est un allié de la France (c'est donc différent de passer à l'ennemi) et il fait des propositions très avantageuses.

2. Arrivée d'Acadiens en Louisiane
· 1763-05-14 : lettre du gouverneur français de la Louisiane à propos de l'arrivée des Acadiens. Arrivée d'Acadiens de Saint-Domingue a été suivie de nombreux autres (300 familles dans le fleuve).

3. Le gouvernement pense que :
· 1766-09-13 : A. veulent aller en Louisiane, mais Louisiane = espagnole + gouvernement cherche à les placer en France. Le ministre marine à l'int. Havre, à propos de la demande des Acadiens d'aller en Louisiane. Les Acadiens ont reçu une lettre d'un des leurs en Louisiane évoquant la bonté du climat. Ils veulent tous y passer. Mais la Louisiane n'appartient plus à la France et le gouvernement s'occupe actuellement de placer les Acadiens dans le royaume.
· 1768-08-00 : Le Loutre : " ou bien, si cet établissement devenait trop difficile ou trop dispendieux, qu'il fallait les laisser libres, et, dans ce cas, les Acadiens sortiraient dans peu du Royaume et, par ce moyen, feraient cesser les dépenses inutiles, puisqu'elles ne produisent aucun bien. Ils se donneraient à l'Espagne qui veut bien faire tous les frais du transport. "
· 1767-06-00 : Ils sont attachés à la France et ne veulent pas retourner en Acadie. Plusieurs d'entre eux passeraient volontiers à la Louisiane (document signalé par Lauvrière, sans réf., à prendre avec des pincettes ; la date n'est pas précisée).
· 1771-04-11 : Evocation du projet de sortie du Royaume pour aller en Louisiane (où de nombreuses autres familles acadiennes les appellent), mais Praslin lui a toujours refusé l'autorisation de laisser sortir les Acadiens. Les Acadiens s'attendaient alors qu'on leur propose des établissements comme celui de BIM, mais ces propositions n'ont pas eu lieu.
· 1772-07-00 : En 1772, après cette tentative infructueuse en Corse, le ministère des finances trouvait les acadiens fort onéreux et les Acadiens s'affligeaient de se voir si longtemps à charge de l'Etat. Ils proposèrent qu'on leur permit d'aller s'établir sous la domination du Roi d'Espagne, soit à la Louisiane, soit à la Sierra Morena où on les désirait et le ministre des finances qui se voyait par là débarrassé de 300,000 # par an goûta fort ce projet, il le proposa au Conseil et conclut pour l'acceptation.
· 1773-08-16 : Plusieurs acadiens veulent repartir vers SD, SPM, Mississippi et tiennent des propos pour décourager les autres : "Tous tiennent [?] des propos pour détourner ceux qui voudraient demander des établissements et les déterminer à refuser leur faisant espérer qu'il viendront (?) à bout de leurs désirs [d'émigrer] et qu'ils seront mieux au Mississippi". (le plus grand nombre veut aller en Louisiane)
· 1775-07-00 (?) : Jean-Jacques Leblanc : Homme qui ne manque pas d'esprit et de finesse, qui a l'extérieur le plus honnête et le plus respectueux, à qui il est impossible de faire dire un oui ou un non, qui a toujours dans la tête le désir de sortir du royaume et surtout (dit-il) de passer à la Louisiane.
· 1775-07-00 : Mais en 1772, les Espagnols, alliés, Bourbons, leur ont offert des établissements en Louisiane ou Sierra-Morenna ; les Acadiens ont voulu d'abord demander au Roi la confirmation qu'il ne voulait pas les établir et l'autorisation de sortir du royaume
· 1782-04-05 : (date du mémoire, on ne sait pas à quelle époque exactement les Acadiens voient renaître leurs espérances) " Les Acadiens ont vu renaître les espérances qu'ils avaient conçues en 1772, d'obtenir des établissements dans la Louisiane. M. Necker avait jugé cette idée propre à décharger le gouvernement français d'une dépense et d'un soin dont on ne voit pas le terme. On s'est abouché avec M. l'Ambassadeur d'Espagne pour savoir jusqu'à quel point cette proposition serait accueillie à la Cour de Madrid. La manière favorable dont M. d'Aranda l'a envisagée a fixé de nouveau l'attention du Conseil et on a reculé ".
· 1784-03-31 : Vergennes fait passer une demande des Acadiens de passer en Louisiane. Prie de Castries de bien vouloir mettre cette demande devant les yeux du Roi pour que Vergennes puisse donner une réponse au chevalier de Hérédia.
· 1784-04-04 : Ministre de la Marine à Vergennes : a bien reçu le mémoire de Hérédia et des Acadiens où ceux-ci demandent la Louisiane. Il faut qu'il s'adresse au C.G. puisqu'il n'a plus les Acadiens dans son département.

Quelques remarques :
Il semble se dégager de ces recherches que les Acadiens désirent en fait beaucoup plus retourner en Acadie qu'aller en Louisiane (en tout cas dans les premiers temps). S'ils demandent peut-être davantage dans un second temps à aller en Louisiane, une partie n'y va pas (peut-être d'ailleurs toujours la peur des pays chauds ?) ; la raison du choix de la Louisiane est probablement religieuse (pratique du catholicisme) et aussi probablement l'impression que c'était le seul compromis possible avec le Gouvernement (lequel ne voulait pas laisser repartir les Acadiens chez des " ennemis ") (ce qui renforce d'ailleurs l'argument que le problème n'est pas tant un problème de main d'?uvre qu'un problème de populationnisme au sens plus large du terme et notamment diplomatique). - à noter que les Acadiens attendent peut-être surtout la fin de tout espoir de retour en Acadie (espoir ranimé par la guerre US) avant de demander la Louisiane. (Ceci est la thèse de Naomi Griffiths aussi dans son article sur les Acadiens en Angleterre) ; c'est vrai que le mémoire de La Rochette fait bien état du désir des Acadiens d'aller à SPM.

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Lieux divers : Volonté du gouvernement de renvoyer les Acadiens (lieux divers ou non précisés) (chercher avec le mot - clé : chair à colon)
· 1759-12-15 (extraordinaire) : " ils sont destinés à repasser [dans la Colonie, barré] à l'Amérique" "
· 1760-10-10 : une autre destination à la paix
· 1763-03-01 : Ne pas dépeupler les provinces pour peupler les colonies. Envoi d'étrangers en priorité (sous-entendu, les Acadiens sont plus ou moins des étrangers)


Antilles / Guyane :Volonté d'envoyer les Acadiens dans les colonies du sud :
· 1762-12-26
· 1763-01-29 : Conditions faites aux Acadiens qui s'embarqueront pour aller à Cayenne. Ne faire passer dans les colonies que des habitants de l'AS. Les Acadiens peuvent écrire à leurs familles en Angleterre pour leur suggérer de passer.
· 1763-02-13 : Proposition de donner des joueurs de tambourins aux familles passant en Guyane pour prévenir la mélancolie crée par des "réflexions sur le pays natal, ce qui pourrait occasionner beaucoup de maladies parmi ces nouveaux habitants".
· 1763-03-11 : on les pressent pour passer dans une " nouvelle colonie " (La Guyane). : " Il faut engager les Acadiens en Angleterre à passer en France - vues du Roi pour une nouvelle colonie, mais s'ils restent en France pas de problème - gens précieux - île de Bouin : pas de problèmes. "
· 1764-02-13 : Guillot va faire passer quelques acadiens volontaires à Cayenne. Il doit avertir les autres que le roi leur retirera toute subsistance s'ils ne veulent pas passer.
· 1764-02-27 : de Francy exerce une pression continue pour déterminer les Acadiens à passer à Cayenne. Un certain nombre finit par se décider, moitié de bon gré, moitié par peur de perdre la paye du Roi. Ils préfèrent SPM. D'autres personnes veulent se joindre à eux (notamment un jeune homme qui prétend vouloir se marier avec une acadienne).
· 1764-03-16 : Envoi d'Acadiens pour aller à Cayenne. Deux acadiennes refusent d'y aller : menaces, doivent rendre l'argent donné.
· 1764-03-29 : Envoi de nouveaux Acadiens vers le Havre pour s'embarquer. Détails sur les résistances des Acadiens à passer à Cayenne, plusieurs veulent en fait aller à SPM ou rester en France sans solde.
· 1764-09-01 : Perrault tente de convaincre les Acadiens de SPM de passer en Guyane.
· 1778-04-25 : offre nouvelle d'une compagnie : j'ai appris qu'il leur en était encore fait de plus favorables de la part d'une compagnie qui se dit concessionnaire d'un territoire considérable dans la Guyane, et qui en rétrocéderait aux Acadiens de fortes parties avec des secours en esclaves, en argent et denrées proportionnées à l'étendue de cette entreprise.
· 1780-00-00 : Proposition d'établissement des familles acadiennes en Guyane. Très intéressant, fait mention du problème du regroupement.
· 1780-05-16 : A reçu un projet pour la Guyane. Va se renseigner. Propose la Louisiane qui lui parait sans doute une meilleure idée.

Ordre contradictoire à propos des Acadiens :
· de Boynes à d'Aubenton. Autorisation (et même encouragement) à faire passer des familles de l'AS dans les colonies (max. 60# / pers.), en revanche interdiction aux Acadiens qui doivent être établis dans le royaume.

Ordres de ne pas utiliser de coercition :
· 1764-03-30 : Ne pas contraindre les Acadiens pour Cayenne. Laisser tranquille les nobles et les 26 autres personnes qui ne veulent pas aller à Cayenne. Voudrait pouvoir les envoyer à Miquelon, mais pas de place, sauf ceux qui ont des parents qui pourront y aller.
· 1764-09-19 : Choiseul : il n'a jamais été question de faire violence aux Acadiens pour qu'ils passent en Guyane. 19 septembre 1764. A l'abbé Le Loutre. Peut assurer très positivement aux habitants de l'île Saint Jean qui résident à Boulogne qu'en leur proposant un établissement à la Guyane on n' a pas eu le dessein de les contraindre. Il est vrai que leurs préjugés sur l'insalubrité du climat de cette colonie sont sans fondement et que M. Chaulaire les a combattus avec persistance, mais jamais on a eu en vue de leur faire la moindre violence. Le roi les laisse libres d'aller dans celle de ses colonies qu'il leur plaira à l'exception des îles SPM qui ne sont pas susceptibles de recevoir plus d'habitants, ou même de rester en France. Folio 306, 1 page.

Utilisation de coercition :
· 1764-04-13 : Suppression de la solde pour les Acadiens qui refusent de partir à Cayenne (sur les ordres de Mistral, cf. fiche suivante @ 1366).
· 1764-04-14 : 14 avril 1764. A Mistral. A bien fait d'ordonner à M. de Francy de ne plus payer la subsistance aux Acadiens qui devaient aller à Cayenne et qui refusent d'y aller. Folio 129 1/2, 1/2 p. [contradiction flagrante avec la fiche @ 1764-03-30]
· 1764-06-08 : 9 + 5 Acadiens à qui il avait supprimé la paye ont changé d'avis et ont déclaré vouloir se rendre à Cayenne. Leur a redonné la paye et les a fait passer au Havre où ils s'embarqueront bientôt. (en fait, certains de ceux-ci refuseront de passer au dernier moment)

SPM :
volonté d'envoyer les Acadiens à SPM :
· 1763-07-15 : Projet d'envoyer des Acadiens à Miquelon, mais comme îles SPM surpeuplées, gouvernement veut favoriser Cayenne.

Refus d'envoyer des Acadiens :
[je n'ai pas relevé tous les cas avant la date qui suit, mais il y a plusieurs refus antérieurs] :
· 1765-12-07 : PCM à Dangeac : il ne faut pas donner espoir aux Acadiens de passer à SPM. Les Anglais pourraient s'en plaindre.
· 1785-08-13 : A reçu la demande des Acadiens - pêcheurs - de passer à SPM. Ne trouveront pas de moyen de subsister.

Craintes de désertions : (cf. le mot - clé : désertion)
· 1772-00-00 : Mémoire. Poitou = centre du Royaume, loin des frontières (pour l'émigration). Possibilité de s'établir à proximité des compatriotes. (probablement crainte d'un départ pour l'Acadie ; cf. l'autre mémoire de Pérusse du 1772-01-09).
· 1773-04-18 : Détail ensuite sur la fuite de plusieurs familles à Jersey : l'honneur du gouvernement français lui semble compromis si rien n'est fait et si on ne fait pas connaître ce que le gouvernement veut faire pour eux.
· 1773-04-18 : "M. Guillot me donne avis que 8 familles établies à Plendihen et Plouer (?) se sont évadées et ont passé en Angleterre avec tout leurs effets. Il m'ajouter que l'impatience que causent les retards à l'air du désespoir, et qu'il craint une désertion considérable. Je ne me permets aucune réflexion à cet égard.
· 1773-07-20 : Lemoyne suggère d'informer publiquement la France et l'Europe des grâces accordées aux Acadiens de la part du Roi, afin qu'en cas de fuite ils n'aillent pas dire que la France n'a rien fait pour eux en récompense de leurs sacrifices.
· 1774-02-00 : Ce sera une consolation pour eux d'être ensemble et étant assez loin des frontières ils n'auront ni l'idée ni la facilité de songer à s'émigrer, d'ailleurs même une famille aura plus de peine à quitter ses parents et ses compatriotes que [?] à s'émigrer lorsqu'elle n'a auprès d'elle ni parent ni amis qui la retienne.

Acadie :
· 1763-02-13 : Un Anglais cherche à débaucher les familles acadiennes à Cherbourg et les inciter à repasser en Acadie. Importance de la religion.
· 1772-01-09 : Il faut éloigner les Acadiens du bord de la mer. Plus ils regrettent leur pays moins il faut qu'ils voient des gens qui en viennent journellement - il faut les éloigner des frontières pour ne pas qu'ils émigrent.
· 1772-03-20 : PCM à Guillot. PCM à Guillot. Guillot a intercepté une lettre de Jersey pour faire passer les Acadiens dans les possessions anglaises de l'Amérique septentrionale. Le projet devrait être manqué. Il faudra surveiller étroitement les Acadiens et leur faire distribuer leur solde.

Passage à SPM = passage en Acadie // communication Acadie - France // Passage à Boston = passage en Acadie
Le gouvernement en semble convaincu, mais les passages de SPM à l'Acadie semble quand même avoir été exceptionnels (aucune indication de Dangeac en ce sens, malgré l'interdiction ; plus autorisation est donnée aux Acadiens à une reprise de passer en Acadie, mais ils refusent selon Dangeac - à prendre avec des pincettes)
· 1763-03-03 : Defrancy à Choiseul : enquête sur un anglais qui cherche à faire passer des Acadiens à Guernesey. Un Acadien jaloux de n'avoir pas été député. Passage à SPM = pour passer en Acadie.
· 1764-01-20 : Les Acadiens ne veulent pas aller à Cayenne, mais ils veulent aller à SPM parce que c'est proche de leur pays (ils ont peut-être l'idée d'y repasser).
· 1766-08-01 : Trop d'Acadiens à SPM : soit repassent en France (promesse secours + établmt), soit retournent en Acadie.
· 1767-01-09 Bellefontaine qui vient de s'enfuir probablement d'Amérique du Nord, et qui vient de rejoindre la France via SPM.
· 1773-10-22 : Rappel à l'ordre de Lemoyne : il a accepté de laisser partir des familles de l'AS pour les Antilles, mais il n'est pas question de Cayenne ni SPM. A Cayenne, il n'est pas possible de s'établir sans argent pour acheter des noirs. A SPM, la colonie est déjà très resserrée, et ceux qui demandent à passer à SPM le demandent pour se rendre au Canada, ce que le Roi ne veut pas permettre.
· 1784-00-00 : Les Acadiens qui demandent à aller à Boston veulent en fait aller en Acadie : Mémoire relatif aux acadiens réfugiés en France (secours reçus, demandes, etc...) "A l'égard du passage que Landry et autres demandent, il paraît qu'il signifie de leur part un dessein formé de retourner en Acadie par Boston, et d'essayer s'ils vivront plus aisément sous le gouvernement anglais qu'en France. Cette demande ne peut être écoutée puisque c'est une émigration que les auteurs du mémoire proposent."


Volonté de ne pas les laisser repartir = volonté de les attacher: / interdiction de quitter le Royaume
· 1763-06-23 : " Comme il parait naturel de venir au secours de ces Canadiens qu'ils convient de ne point laisser repasser dans leur patrie "
· 1763-06-29 : Appel d'idées : on ne veut pas laisser les Acadiens repartir dans "leur patrie" ; demande aux subdélégués ce qu'ils pensent qu'on pourrait faire d'eux.
· 1763-07-02 : Il faut trouver de l'emploi aux Canadiens. On les exempterait de 10 ans d'impôt, ce qui contribuerait à les attacher au pays et leur faire oublier le Canada. " ce qui contribuerait à les attacher au pays et leur faire oublier le Canada. "
· 1763-07-08 : Chanteloup " Par ce moyen, M., on les fixera et on les empêchera même, peut-être, de reprendre la route d'Angleterre pour repasser au Canada, n'envisageant dans leur situation actuelle, tant pour eux que pour leurs familles, qu'une fin misérable. Cette crainte tombera d'elle-même dès qu'ils seront placés sur de bons terrains, et l'Etat acquerra une nouvelle force par leur culture et population ; mais pour leur donner la faculté du défrichement, il faut que Sa Majesté leur fournisse les ustensiles, semences et animaux nécessaires "
· 1766-08-00 : Brouillon de Mémoire sur les "Moyens d'établir les familles chassées de l'Acadie par les Anglais et retirées en France, ainsi que les familles allemandes d'abord destinées pour les Colonies de l'Amérique, mais qu'il est plus convenable aujourd'hui de garder et d'attacher à la culture dans les différentes provinces du Royaume.
· 1773-01-00 : Instruction pour faire connaître aux familles acadiennes les volontés du Roi. Interdiction de quitter le Royaume. Ceux qui veulent pourront aller ailleurs ou dans les colonies
· 1773-08-21 : Toutes les raisons qu'ils présenteront, hors celui de passer à des dominations étrangères, qu'ils devraient avoir honte de proposer, seront appuyés de toute la protection du gouvernement. Qu'ils les lui fasse donc connaître.
· 1773-12-05 : A propos des d'Entremont : entêtés, ne doivent pas espérer de secours après 1774 ; de Francy ne doit laisser partir personne à SPM et ne doit s'occuper que des personnes de l'île Royale.
· 1773-12-05 : Désertions : "Je serais fâché que d'ici à ce temps il y eut des fugitifs, car ils seraient bien du mal aux gens de bonne volonté. Vous avez très bien fait de refuser des rôles, rien n'est plus certain que ceux qui s'aviseraient de passer à Miquelon seront renvoyés et les capitaines punis sévèrement pour les avoir passé en fraude. Prévenez-les je vous prie."
· 1785-05-03 : Refus de laisser partir les Français mariés à des étrangères [acadiennes] : "Il a été jugé que des français mariés à des étrangères donnent à leurs enfants la qualité de sujets du Roi, que ces femmes doivent suivre le sort de leurs maris".

Autorisation de passage en Louisiane :
· 7 octobre 1777. PCM au Comte d'Aranda, Ambassadeur du roi d'Espagne. Le prie de vouloir bien lui marquer s'il n'objecte pas et si son gouvernement se chargerait des passages à la Louisiane de 2 familles acadiennes composées de 22 personnes. Elles désirent se réunir à des frères et à des parents qui leur offrent des secours. Folio 429 1/2 p.
· 1780-05-16 : A reçu un projet pour la Guyane. Va se renseigner. Propose la Louisiane qui lui parait sans doute une meilleure idée. 1780, 16 mai. A Necker. A reçu un nouveau projet de M. Rosembourg en vue d'employer un certain nombre de familles acadiennes à la Guyane. Prendra un parti lorsqu'il sera en possession des éclaircissements qu'il a demandés à des personnes bien renseignées sur cette colonie. Doit savoir qu'un certain nombre d'Acadiens se sont établis avec succès en Louisiane. La Cour d'Espagne parait vouloir augmenter cet établissement, et dans ce cas elle n'objectera pas à se charger des frais de transport. Cette émigration ferait cesser une partie des dépenses que l'on fait pour ces familles dont il ne paraît pas possible de tirer un bon parti en Europe. Folio 231, 1 page.
· 1782-04-05 : LOUISIANE : NECKER FAVORABLE, PUIS RECUL Necker est favorable, il consulte le Comte d'Aranda, mais veto du Conseil (?). On abandonne à nouveau l'idée. " Les Acadiens ont vu renaître les espérances qu'ils avaient conçues en 1772, d'obtenir des établissements dans la Louisiane. M. Necker avait jugé cette idée propre à décharger le gouvernement français d'une dépense et d'un soin dont on ne voit pas le terme. On s'est abouché avec M. l'Ambassadeur d'Espagne pour savoir jusqu'à quel point cette proposition serait accueillie à la Cour de Madrid. La manière favorable dont M. d'Aranda l'a envisagée a fixé de nouveau l'attention du Conseil et on a reculé ".// ON N'Y PENSE PLUS POUR LE MOMENT PARCE QU'ON ATTEND LES SUITES DE LA GUERRE D'AMERIQUE Acadie = patrie des Acadiens
· 1784-04-25 : 25 avril 1784. Décision du Roi qui accorde aux Acadiens 300,000 livres des arrérages de leur solde pour les frais de leur départ et de leur établissement à la Louisiane sur lesquels 300,000 livres M. Beaugeard est autorisé à payer 180,000 livres aux Acadiens de Nantes, dont le remplacement lui sera fait en rapportant les ordonnances de M. l'intendant de Bretagne à ce sujet, acquittées.
· 1785-05-10 : Départ du "Bon Papa" et de la "Bergère" avec près de 500 personnes, premiers bateaux pour la Louisiane.

Autorisation de passage aux USA :
1786-07-28 : Les Acadiens peuvent aller aux USA, mais le Roi ne payera pas pour leur transport.

Notes

consulter bien évidemment le document word : Repartir Colonies.doc - date de modification : 26 janvier 2003 (dans dossier Examen de questions particulières).

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001592