Document : 1766-10-29

Références / localisation du document

ADIV C 5143

Date(s)

1766-10-29

Auteur ou organisme producteur

Recteurs des 4 paroisses de BIM

Destinataire

Commission des Etats de Bretagne (pour l'afféagement de BIM ?)

Résumé et contenu

Isambert cherche à placer tous les Acadiens ensemble, mais hostilité des recteurs.

Lettre des 4 recteurs de BIM. Se plaignent que l'inspecteur Isambert a voulu chasser les colons du centre de l'île [pour y établir les Acadiens, ce qui n'est pas dit]. Ils prétendent qu'Isambert leur a lu qu'une partie de la décision des Etats et qu'il a omis de lire plusieurs clauses [qu'ils ont apprises par la suite], dont le fait que les "les colons ne seraient point déplacés de leurs anciennes habitations, ou ne le seraient que de gré à gré". Ils ont fait une réclamation aux Etats qui a modifié quelques clauses (? pas de détails). D'une manière générale, les recteurs semblent vouloir dire qu'il y a assez de laboureurs dans les paroisses, qu'il est inutile d'en faire venir d'autres (i.e. les Acadiens).

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29 octobre 1766. A nosseigneurs les commissaires des états de Bretagne, de présent à BIM.

Nosseigneurs,

Les recteurs des paroisses de BI, Palais, Bangor, Locmaria et Sauzon ont l'honneur de vous représenter que quantité de colons tant anciens que nouveaux mariés, et de jeunes laboureurs de 25 à 30 ans forts et robustes restent sans afféagement, gens en état de former dans l'île la quantité de familles nécessaires pour remplir les portions qui paraissent de trop dans les villages de l'île. Chaque paroisse pouvait et peut encore fournir au moins 20 familles à cet effet. Les dits recteurs étaient dans la disposition de faire à ce sujet leurs humbles représentations à nos seigneurs des états derniers, et se préparaient à les faire, lorsque l'inspecteur leur présente une espèce d'arrêté de nos seigneurs des Etats dont on leur donna lecture superficielle, dans laquelle on passa sous silence des clauses intéressantes et essentielles, sous prétexte que cela regardait des choses étrangères. Ces clauses ne furent découvertes et reconnues qu'après coup et à l'occasion des plaintes et des cris des anciens colons que l'inspecteur voulut obliger de force à sortir de leurs villages, malgré qu'il avait été arrêté aux Etats que les colons ne seraient point déplacés de leurs anciennes habitations, ou ne le seraient que de gré à gré, suivant que portaient les clauses que l'inspecteur avait omises et cachées aux dits recteurs à dessein de porter leurs paroissiens à se déplacer sans retardement ; ce qui fit que plusieurs de ces colons se disposèrent à abandonner tout à fait et que d'autres ne rentrèrent pas dans les villages détruits par les Anglais qui furent dès lors désignés par l'inspecteur pour les Acadiens.
Les dits recteurs, pleins de respect et de soumission aux ordres de nosseigneurs des états qui étaient selon l'inspecteur d'expulser les colons du centre de l'île, laissèrent le dit inspecteur poursuivre ses dispositions à son grè, jusqu'à ce qu'ils furent mieux informés. Lorsque les recteurs furent certains des clauses de l'arrêté des Etats omises et cachées à dessein par l'inspecteur, ils firent quelques représentations et les dispositions furent un peu changées par ordre des Etats ; mais l'inspecteur fit ses arrangements dans l'île tels qu'il jugea à propos, ce qui donna à plusieurs des colons l'exclusion que les dits recteurs ne crurent pas devoir empêcher par la crainte de se rendre suspects et contraires aux ordres du nosseigneurs des Etats.

C'est pourquoi les dits recteurs prennent la liberté de remonter à nos seigneurs les commissaires que s'il s'agit dans la suite de remplir des vides dans l'île, leurs paroisses respectives peuvent fournir les sujets nécessaires et capables de s'appliquer à une bonne culture des terres et de les faire valoir. Ils supplient très humblement nos seigneurs les commissaires de vouloir bien avoir égard à leur humble supplique ; et sont les dits recteurs avec le plus profond respect, de nosseigneurs les commissaires, les très humbles et très obéissants serviteurs,
signé :

// Choblet, recteur du Palais
// Le Sergent, recteur de Bangor
// Jos. Bliquet (?) de Locmaria
// Le Tronqueze (?) de Sauzon.
Au palais, à BIM, le 29 octobre 1766.

Notes

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Mots-clés

// RED
// BIM

Numéro de document

001602