Document : 1764-02-03

Références / localisation du document

ADIV C 5156

Date(s)

1764-02-03

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de Morlaix // Le Loutre

Destinataire

commission des Etats de Bretagne pour l'afféagement de BIM

Résumé et contenu

Réponse des Acadiens aux nouvelles propositions : veulent rester groupés (sur 3 paroisses) et libres de sortir de l'île, etc... Donnent les raisons pour lesquelles ils veulent rester groupés : 1. satisfaction d'être ensemble ; 2. être séparés des Bellilois donc ils n'entendent pas le langage ; 3. groupés, ils éviteront les procès.

Résumé de l'inventaire :
Réponse des acadiens aux nouvelles propositions de la commission signée par l'abbé JL LL, prêtre missionnaire des missions étrangères, ancien grand vicaire de l'Acadie. Ils désirent recevoir des afféagements voisins et " n'être pas confondus avec les Bellilois dont le langage leur est ou inconnu ou étranger". Ils demandent l'exemption des vingtièmes pendant vingt ans, des b?ufs et des chevaux meilleurs que ceux qui leur sont offerts. Ils proposent diverses modifications au plan des édifices que les Etats doivent construire. "Ils croient devoir observer encore qu'en se rendant habitants de BI ils ne prétendent point perdre la liberté : ils payeront avec exactitude la redevance ainsi qu'elle sera fixée, mais cette redevance ainsi payée, ils désirent être maîtres de sortir de l'île et d'en faire sortir leurs meubles, bestiaux et ustensiles de labourage quand ils le jugeront à propos..." 3 février 1764 -

Phrases intéressantes :
Réponses au mémoire de Nosseigneurs les commissaires portant les conditions pour l'établissement de 77 familles acadiennes à BIM.

La protection que vous voulez bien accorder aux malheureux acadiens est un bon présage pour leur établissement (...). Votre inspecteur à BIM vient de dresser sous leurs yeux deux états des villages à concéder à ces 77 familles l'un pour les placer sur les quatre paroisses, l'autre pour les placer sur trois paroisses. Ces deux états dictés par l'attention la plus scrupuleuse vous ont été adressés par votre inspecteur et communiqués aux Acadiens qui désirent que vous leur accordiez par préférence celui qui les place sur trois paroisses : plusieurs raisons également judicieuses doivent vous déterminer naturellement à leur accorder cette grâce.
La première est l'agrément de pouvoir vivre comme ils ont toujours vécu, toujours voisins, toujours à proximité l'un de l'autre.
La seconde est la satisfaction de n'être pas confondus avec les Bellilois dont le langage leur est ou inconnu ou étranger.
La troisième, enfin, est qu'ainsi réunis, ou séparés des habitants de l'île, ils ne sont point exposés à des discussions ni à des procès.

L'envie que vous avez de leur procurer un établissement leur a fait espérer que vous adopterez leurs raisons et que vous voudrez bien différer (?) à leur supplique (suivent les autres conditions demandées)
(...) Les Acadiens acceptent les offres qui leur sont faites aux conditions ci-dessus.

D'une autre écriture : Je soussigné, prêtre missionnaire des missions étrangères, ancien grand vicaire de l'Acadie, déclare me rendre garant des réponses ci-dessus et des autres parts, et soumettre les Acadiens à l'exécution entière d'icelles à Morlaix le 3 février 1764. Signature autographe.

Notes

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Le placement sur trois paroisses est donc ce qu'ils ont choisi eux-mêmes, ce qu'ils réclamaient, mais il semble que la décision prise par les Etats de Bretagne n'ait pas été en fait en leur faveur : les Etats préconisent qu'ils soient placés ensemble de proche en proche, mais sans déplacer les bellilois (ils seront donc dispersés de fait).

Mots-clés

// RED
// langage
// culture : langue
// BIM
// Morlaix

Numéro de document

001608