Document : 1785-09-16
Références / localisation du document
J. Baudry, Étude historique et biographique sur la Bretagne à la veille de la Révolution, à propos d'une correspondance inédite (1782-1790), Paris, H. Champion, 1905. # 1481 (t I, p. 306-309, t. II p. 76-79 et 164-169) // ADIV 5J 139 //
Date(s)
1785-09-16
Auteur ou organisme producteur
Suzanne Richard (acadienne de Morlaix)
Destinataire
Mme du Laz
Résumé et contenu
Lettre d'une acadienne : il n'y a encore rien de décidé [pour le passage en AS], nous ne savons pas quel sera notre sort. départ d'une partie des Acadiens pour la Louisiane. Il semble que ce que les Acadiens de Morlaix attendent, c'est une autorisation de passer en Amérique du Nord ; cf. lettre @ 001487
Le 16 - 9 - 1785
"au sujet de nos affaires dont vous avez la bonté de vous intéresser, il n'y a encore rien de décidé. Nous ne savons pas encore quel sera notre sort. On espère cependant que cela se décidera dans le cour de l'hiver. Vous savez sans doute qu'il y a la moitié des Acadiens qui étaient ici qui sont partis pour la Louisiane. Quand nous aurons quelque chose de nouveau je prendrai la liberté de vous en faire part. "
[un peu plus tard : 001487
Suzanne Richard [n'est pas évoquée explicitement dans cette lettre, mais allusion à "une quarantaine d'Acadiens de Morlaix qui demandent à passer à l'Amérique Septentrionale".]
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transcription à partir de la microforme vue à la BNF le 11 mars 2004
Mademoiselle Suzanne Richard, à Madame du Laz.
A Morlaix, ce 16 septembre 1785
Madame,
Sans doute vous m'accuserez de grande négligence d'être si longtemps à répondre à votre lettre que je reçus dans son temps, et je trouvai tout de suite une occasion pour vous faire passer celle de Mademoiselle de Terville [= tante de Madame du Laz]. Je suis on ne peut plus reconnaissante de votre attention à me donner vous mêmes de vos nouvelles. Je ne puis vous exprimer le plaisir que cela m'a fait, car j'étais depuis longtemps bien inquiète de votre santé. Je suis enchanté qu'elle commence à se rétablir. Je souhaite qu'elle aille de mieux en mieux.
[donne des nouvelles d'une autre personne puis]
Au sujet de nos affaires dont vous avez la bonté de vous intéresser, il n'y a encore rien de décidé. Nous ne savons pas encore quel sera notre sort. On espère cependant que cela se décidera dans le cours de l'hiver. Vous savez sans doute qu'il y a la moitié des Acadiens qui étaient ici qui sont partis pour la Louisiane. Quand nous aurons quelque chose de nouveau je prendrai la liberté de vous en faire part.
Mademoiselle du Laz et Mademoiselle Boulet m'ont fait l'honneur avant-hier de venir me voir ; elles se portent bien. Elles partaient pour Léon, avec M. et Madame du Laz et leur petite qui est charmante.
Je désirerais bien être ainsi dans le cas de vous voir comme cela et vos chers enfants ; je crois qu'alors ils ne courraient pas aussi vite que moi.
Mes parents sont bien sensibles à votre bon souvenir et vous prient d'agréer leurs respects. J'ose aussi vous prier de les faire agréer de notre part à M. le Comte du Laz et à Mademoiselle.
Je suis avec tout le respect, etc...;
Suzanne Richard.
[la page suivante est la lettre d'une autre personne]
Notes
cf. fiche ProCite correspondante
dans l'introduction de son livre, l'auteur précise : "La vieille correspondance [...] était adressée au comte et la Comtesse du Laz, châtelains de Trégarantec" (j'ai scanné l'ouvrage en détail, il ne dit pas plus où il a trouvé les lettres, mais il en reproduit certains extraits en fac similé des originaux]. Par ailleurs, l'auteur note que les châtelains de Bretagne était beaucoup moins fiers et beaucoup plus proches des "simples paysans" que dans beaucoup d'autres provinces.
Les autres lettres [lues à la BNF le 16 février 2003] concernent des affaires sans importance pour mon sujet : Suzanne Richard recrute une femme de chambre pour Madame du Laz - cette femme de chambre est peut-être Acadienne, mais rien ne l'indique ou n'indique le contraire - cette femme de chambre a "la gale" qui se déclare au bout de quelques jours ; Suzanne Richard est désolée d'avoir recruté cette femme de chambre qui lui avait caché sa maladie.
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notes tirées de HBR 5 J 139 // 6299.jpg :
[brouillon de partie rédigée : évocation de lettres d'une Acadienne couturière à l'une de ses clientes - Dans quelques familles (de Morlaix), les enfants en état de travailler procuraient quelque aisance dans la famille. Joseph Richard, âgé de 68 ans ne pouvait plus gagner sa vie, mais ses quatre filles étaient couturières et bien achalandées. Elles auraient été contentes de leur sort si elles n'avaient craint d'être inquiétées par la corporation des maîtres tailleurs. On a publié récemment quelques lettres adressées par Anne-Suzanne, seconde fille de Joseph Richard, à l'une de ses clientes, Madame de Laz, de 1785 à 1789. Ces lettres, bien écrites, intéressantes, et d'un ton au style agréable permettent de constater que la couturière acadienne avait reçu une instruction plus développée que la grande majorité des ouvrières bretonnes de cette époque.]
notes de HBR (photo 6663.jpg) :
Lettre de Suzanne Richard (Acadienne) de Morlaix. 16 septembre (ou juillet) 1785 : J Baudry, étude historique et biographique sur la Bretagne à la veille de la Révolution, à propos d'une correspondance 1782-90 (Champion), Paris, SD (1904),
t I, p. 306-309, t. II p. 76-79 et 164-169
publie lettres adressées à Mme du Laz par Suzanne Richard, de Morlaix, 16 9 1785, 31 mars 1786, 29 janvier 89, 13 mars 1789. L'auteur dit que c'est une ancienne femme de chambre ou couturière - Rien ne le dit dans les lettres publiées - Très bien écrites - fait des (?) pour Mme de Laz et lui donne des nouvelles de Morlaix.
Le 16 - 7 - 1785 "au sujet de nos affaires dont vous avez la bonté de vous intéresser, il n'y a encore rien de décidé. Nous ne savons pas encore quel sera notre sort. On espère cependant que cela se décidera dans le cours de l'hiver. Vous savez sans doute qu'il y a la moitié des Acadiens qui étaient ici qui sont partis pour la Louisiane. Quand nous aurons quelque chose de nouveau je prendrai la liberté de vous en faire part. "
1 lettre signée Suzanne Richard ; 1 lettre signée La Richard ; 1 lettre signée A.S. Richard.
Mots-clés
// acadiensis
// Louisiane
// Bretagne
// Morlaix
Numéro de document
001626