Document : 1785-00-00e
Références / localisation du document
ADIV 5J 141
Date(s)
1785-00-00e
Auteur ou organisme producteur
Acadiens de Nantes
Destinataire
Moleville, intendant de Bretagne
Résumé et contenu
"Il faut donc que nous soyons la nation la plus abandonnée de la France !" - Plainte des Acadiens suite à la suspension de la solde pour les enfants (?). Les femmes qui allaitent ont besoin de manger pour faire du lait.
Acadiens de Nantes à Monseigneur de Moleville, intendant de Bretagne :
Monseigneur, les pauvres Acadiens de Nantes prennent la respectueuse liberté de vous représenter que les enfants nés à Nantes n'ont rien reçu que ceux de Saint-Malo et de Paimboeuf ont reçu ainsi que les marins depuis le départ du Poitou n'ont rien reçu quoique véritablement acadiens et enregistrés à la tête de leurs familles. Monsieur Ballay nous a dit qu'il serait ôté la paye des enfants avec Monseigneur de la Bove, vu que les mères pouvaient nourrir l'enfant de son lait mais une pauvre femme qui n'a que trois sous à manger par jour et quelquefois malade avec le soin de sa famille et d'autres qui sont morts ou restés malades peuvent-elles nourrir de leur lait ? M. Ballay aurait mieux fait de dire qu'il pouvait nourrir de leur sang. De plus, ceux qui ne tètent plus mangent, on ne peut pas toujours téter et une femme qui allaite lui faut double nourriture. De plus il a été rapporté par nos députés de Paris que Monsieur Blondel leur avait dit que la paye des enfants ainsi que celle des marins avait été envoyée pour nous payer et qu'il était surpris que ça n'était pas payé. N'est-il pas douloureux pour nous de voir que des marins ayant été au service 2 ans, 3 et 4 et 5 ans morts au service, ont laissé des veuves, point de solde, sur le père ni l'enfant, et de dire que la mère peut nourrir de son lait ! Il faut donc que nous soyons la nation la plus abandonnée de la France ; nous croyons cependant ne l'avoir pas mérité quoique indignes de la grâce que nous vous demandons. Votre sensibilité pour les pauvres nous donne une pleine confiance que vous nous rendrez justice. Nous ne pouvons offrir au ciel que des v?ux et prières pour la conservation des précieux jours de votre grandeur.
// pas de signature ni de ref.
Notes
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date approximative
(date : entre 1784 et 1788 selon HBR qui ne donne aucune référence)
Mots-clés
// ADAN
// Nantes
// secours
Numéro de document
001642