Document : 1777-01-10
Références / localisation du document
ADV J dépôt 22, art. 97
Date(s)
1777-01-10
Auteur ou organisme producteur
Pérusse
Destinataire
Jean-Baptiste Gellée de Prémion [maire de Nantes]
Résumé et contenu
Pérusse re-propose à des Acadiens de Nantes de revenir dans de meilleures conditions (pas d'obligation d'habiter plusieurs familles ensemble).
Pérusse à Prémion (maire de Nantes). Les Acadiens qui sont partis à Nantes sont toujours rattachés administrativement à la colonie du Poitou. Mais les secours n'ont pas encore été payés. Selon Pérusse, les secours cesseront le 1er janvier [1777]. Propose d'en renvoyer dans le Poitou : fait l'éloge des progrès accompli et certifie que les Acadiens ne devront pas être mis plusieurs familles dans une même maison (selon lui c'est ce qui dégoûtait les Acadiens). Il fait cela de manière désintéressée. On avait envoyé trop d'Acadiens à la fois. On tâchera d'établir les familles au fur et à mesure et à proximité les unes des autres et on pourrait sans doute faire venir celles de Normandie ou de Bretagne. Seul l'objet des secours pose quelques problèmes, mais on devrait normalement leur payer ce qui leur est dû.
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Lettre à M. de Prémion [maire de Nantes] du 10 janvier 1777.
Les Acadiens qui sont partis à Nantes sont toujours, d'après ce que dit Pérusse, rattachés administrativement à la colonie du Poitou. Mais les secours n'ont pas encore été payés, etc...
" Ce n'est pas le tout, M., que de chercher à leur procurer le payement de la solde qui leur est due jusqu'au 1er de ce mois, il faut aussi assurer leur état à venir, il paraît décidé que tout secours cessera du premier de ce mois, ou qu'ils se décideront formellement à se fixer, soit à la colonie du Poitou ou à être envoyés en Corse. Comme vous avez des bontés pour eux, sondez, je vous prie, le sentiment de quelques uns des plus raisonnables, car il y en a d'uns et d'autres, notre petite colonie va si bien depuis six mois que désormais on parait disposé ici à lui donner toute la consistance possible. Je suis parvenu à faire entendre au ministre que si quelque chose a contribué au dégoût de ceux qu'il a été nécessaire de renvoyer à Nantes, c'est la décision parcimonieuse rendue par M. l'abbé Terray de mettre absolument 10 individus dans une même habitation et par conséquent plusieurs familles ensemble, et effectivement depuis qu'il n'y a qu'une famille par habitation tout va au mieux au moyen de quoi désormais les familles seront établies séparément les unes des autres et auront beaucoup plus de terrain par individu qu'elles n'en devaient avoir dans le principe. Celles donc qui se décideront à ne pas aller en Corse seront rappelées à mesure qu'on pourra en établir, mais l'essentiel est de leur assurer une continuation de solde jusqu'au moment où elles arriveront successivement à la Colonie. Tachez, je vous prie, de sonder leur façon de penser à cet égard sans me citer en rien. L'humanité me dicte de m'intéresser à leur sort. J'ai fait jusqu'à présent ce que j'ai pu pour leur rendre service et les empêcher de faire des sottises, je n'ai jamais pensé que leur transport à Nantes dut en être une, parce qu'effectivement on nous en avait envoyé beaucoup trop à la fois ce qui faisait un engorgement fort nuisible au succès de l'établissement et désormais s'il nous en revient ils arriveront à mesure qu'ils pourront être établis et ne causeront par conséquent aucun embarras dans le pays, et d'ailleurs comme M. de Blossac ou moi les demanderont à mesure que nous en aurons besoin, nous aurons attention comme de juste d'appeler autant qu'il sera possible les familles qui sont dans le cas de désirer d'être ensemble ce qui leur sera vraisemblablement plus agréable et même si quelques unes de celles qui sont à Nantes avaient de proches parents dans les autres départements de Normandie ou de Bretagne on obtiendrait vraisemblablement de les faire venir à la colonie en même temps qu'elles. Voilà, Monsieur, les différents arrangements auxquels il semble que le ministre est disposé sans cependant qu'il y ait encore rien d'arrêté à cet égard. Il n'y a que l'objet de la solde qui me parait souffrir bien des difficultés mais il n'est pas possible, je crois, qu'on se refuse à payer le passé, et il faut espérer que l'avenir pendant leur séjour dans votre ville jusqu'à leur arrivée à la colonie ne sera pas nul. J'imagine que ces bonnes gens croient que je leur sais mauvais gré d'avoir demandé d'aller à Nantes, car je n'ai entendu parler d'aucun depuis leur départ, et il y en a cependant [la lettre est ici tronquée]
Notes
DSCN3119.JPG
tronqué
Mots-clés
// RED : raisons familiales
// Nantes
// Poitou
// logement
Numéro de document
001729