Document : 1775-07-29a

Références / localisation du document

ADV J dépôt 22, art. 124-1

Date(s)

1775-07-29a

Auteur ou organisme producteur

Pérusse

Destinataire

Maurepas

Résumé et contenu

Pérusse à Maurepas : compte-rendu de la visite de Dubuisson. Problèmes que cela a posé, plaintes contre Turgot, etc...

Compte-rendu de la visite de Dubuisson. Son jugement s'explique par le fait qu'il est habitué aux terres riches de la Flandre et qu'il était accompagné d'Acadiens mal intentionnés (chefs de la nation). Terrains pas bons (donc, selon Pérusse, cela revient à dire que les PV faits par ordre de la cour étaient faux). En fait, Dubuisson cherche surtout à nuire à Sutières. Dubuisson a parlé 1/4 heures avec Pérusse pour lui dire que pas de bons terrains. Il a ensuite été avec les députés acadiens à Châtellerault et leur a fait écrire des mémoires à présenter à Turgot. Pérusse se plaint de ce qu'il connaissait des critiques que Turgot ne lui avait pas dit en face. Il a même communiqué des lettres de Pérusse où Pérusse demandait leur expulsion du pays. Lui demande de faire passer une lettre à Turgot directement en évitant que cette lettre passe par ses bureaux. La lettre doit être mise sous ses yeux à lui seul.

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Pérusse au Comte de Maurepas, Targé, 29 juillet 1775.


Esprits des Acadiens déjà aigris par 3 mois de retard de solde éprouvé tout l'hiver [ils viennent d'être payés de 2 mois de solde], ont été à nouveau aliénés par la visite de Dubuisson.
Pérusse espérait une amélioration (il devait faire partir les leaders).
Flamand = habitué aux sols riches, convaincu que rien ne pourrait aller ici. "Il a eu soin de devancer de quelques jours mon arrivée ici, s'est accosté en arrivant à Châtellerault de 5 ou 6 Acadiens qui se sont nommés depuis longtemps et de leur chef comme devant représenter la nation, et qui ont été véritablement les moteurs d'une sorte de mutinerie qui a existé tout l'hiver parmi ceux déjà établis pour ne point labourer.
Dubuisson a fait le tour de la colonie avec les chefs acadiens. Il a regardé les terrains et déclaré qu'ils n'étaient pas bons "ce qui démontrerait que tous les procès-verbaux fait ci devant par ordre de la Cour étaient faux". Dubuisson n'a voulu voir que ce que les chefs lui ont montré et pas ce qui marchait bien. Par ailleurs, il cherche surtout à critiquer les travaux de Sutières.
Heureusement que Sutières était à la messe lors de la visite de Dubuisson [sinon Sutières ne se serait pas retenu...]. "Le Sieur Amy homme de peu d'esprit voyant que le S. Dubuisson se lâchait en propos injurieux contre M. de Sutières pris le parti de s'en aller craignant de manquer de modération vis à vis d'un homme envoyé par le ministre.
Enfin, le Sieur Dubuisson après la tournée dont le détail ci-dessus là, fini par venir me voir le lendemain de mon arrivée, a resté un quart d'heure avec moi, m'a dit qu'il n'y avait pas un terrain de bon dans tout ce pays ci qui put faire
subsister un Acadien, que rien n'y était bien, et qu'il comptait que tout l'établissement des 58 maisons construites allait devenir totalement inutile. Il alla passer le reste de la journée à Châtellerault avec les mêmes députés acadiens, leur a fait faire (à ce qu'on m'a dit) des mémoires qu'il doit présenter à M. Turgot. J'ignore ce qu'ils contiennent mais il est certain qu'ils ne peuvent que décourager ceux des Acadiens qui étaient satisfaits du sort qui se préparait pour eux dans ce pays ci. On m'a de plus assuré qu'il avait tenu des propos sur mon administration et en a même parlé comme prévenu par M. le C.G. de choses sur lesquelles j'aurais du connaître avant lui les sentiments et les doutes de ce ministre. Il a même eu l'imprudence de rendre aux Acadiens différents articles des lettres que j'ai écrit cet hiver dernier à ce même ministre pour lui demander de faire sortir de ce pays ci ceux d'entre eux qui désiraient d'en sortir : je vous avoue que toutes ces petites tracasseries seraient bien capables d'animer les Acadiens contre moi, si ils avaient moins éprouvé tout le zèle que j'ai mis à leur être utile ; mais vous conviendrai je crois M. le Comte que de pareils désagréments en sont une triste récompense.
Lui demande de faire passer une lettre à Turgot directement en évitant que cette lettre passe par ses bureaux. La lettre doit être mise sous ses yeux à lui seul. [FIN]

Notes

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Mots-clés

// DAN
// députés (lié à nation ?)
// Poitou
// DV : CR étaient faux

Numéro de document

001817