Document : 1775-11-12
Références / localisation du document
ADV J dépôt 22, art. 124-1
Date(s)
1775-11-12
Auteur ou organisme producteur
Pérusse
Destinataire
M. de la Croix [secrétaire du C.G. je pense]
Résumé et contenu
Départ d'Acadiens (beaucoup d'affaires). Ceux de Nantes pensent qu'on va les renvoyer bientôt en Acadie lorsque la France portera secours aux américains.
Pérusse à de la Croix. Départ d'Acadiens (un convoi déjà parti, deux autres se préparent). Difficulté de rassembler les Acadiens à cause de leurs effets volumineux. Seules 7 familles restent qui ont plus travaillé en 10 jours qu'en un an. Leblanc et Henry ont exigé de tous les autres qu'ils ne restent pas. Les laboureurs ont demandé à aller à Nantes en disant qu'ils n'avaient jamais été laboureurs. Font partir d'abord les marins puis laisseront le choix aux laboureurs restant. Ne croient pas que leur solde sera supprimée. Ceux qui sont déjà à Nantes pensent qu'ils ne resteront pas et qu'ils seront embarqués bientôt sur une escadre qui doit les ramener en Acadie et secourir les Américains. Regrette que le subdélégué de Nantes n'ait pas été averti de l'arrivée des Acadiens.
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A M. de la Croix, Monthoiron 12 novembre 1775.
Le C.G. doit avoir été informé de l'envoi vers la fin du mois dernier de 116 Acadiens. Il en partira encore mardi 300, puis un troisième convoi sera envoyé avant la fin du moi. "C'est une opération très longue que celle de les rassembler à Châtellerault à cause du transport de leurs meubles : les plus petites familles ayant chacune au moins deux charretées d'effets, et les chemins commençant à devenir impraticables, au point qu'il faut souvent détourner les voitures de l'établissement pour y faire quelques réparations." (...) "Il ne reste présentement à l'établissement que 7 familles de bonne volonté qui seules ont plus travaillé depuis 10 à 12 jours que toutes les autres depuis un an. Je suis fâché de voir à quel point l'esprit de mutinerie paraît être porté, les nommés Jean-Jacques Leblanc et Basile Henry véritables chefs et moteurs de cette clique ont exigés de presque tous les autres la promesse de ne point rester dans ce pays ci, puisqu'on les en éloignait comme séditieux. Et lorsqu'ils ont vu qu'on rassemblait les marins et charpentiers constructeurs pour les envoyer à Nantes tous ceux qui sont inscrits sur la matricule faite en 1772 comme laboureurs de profession sont venus demander d'y être également envoyés disant qu'ils n'ont jamais labouré et que c'est par erreur qu'on les a compris dans cette classe. Malgré cela nous faisons le plan convenu qui est de faire partir tous ceux qui sont reconnus pour marins ou charpentiers sur la dite matricule et lorsqu'ils ne restera que les laboureurs on leur fera déclarer qu'ils veulent enfin y voir adopté, de marin ou de laboureurs. Ils ne sont point persuadés que la suppression de leur solde puisse avoir lieu au mois de janvier et les lettres qu'ils reçoivent de ceux qui sont déjà rendus à Nantes les tranquillisent beaucoup à cet égard en leur disant qu'ils ne doivent rester que quelques jours dans cette ville puisque le subdélégué n'a reçu aucun avertissement de la part de M. l'intendant de Bretagne ni de celle de M. le C.G. sur leur arrivée, ce qui prouve (disent-ils), qu'il n'y doivent point rester et qu'ils vont être transportés à Brest pour être mis sur l'escadre dont ils prétendent qu'on fait actuellement l'armement laquelle doit les ramener en Acadie et porter le secours que le Roi envoie aux Américains révoltés contre l'Angleterre. Quoique de semblables conjectures n'aient pas le sens commun, je crois cependant devoir vous mettre à portée d'en instruire M. le C.G. et vous représenter aussi qu'il est fâcheux que M. le subdélégué de Nantes n'ait reçu d'autre avis que celui que nous lui avons donné de l'envoi qui lui a été fait et qui se continue par ceux qui vont suivre."
Notes
DSCN3696.JPG OU ENVIRON
Mots-clés
// conditions de vie : nombreux effets
// repartir : Acadie
// Poitou
// Nantes
// menaces
Numéro de document
001834