Document : 1775-12-01b
Références / localisation du document
ADV J dépôt 22, art. 124-1
Date(s)
1775-12-01b
Auteur ou organisme producteur
Pérusse
Destinataire
M. de la Croix [secrétaire du C.G. je pense]
Résumé et contenu
Pérusse à de la Croix : à propos des insultes et des menaces de Simon Aucoin envers ceux qui veulent rester.
Pérusse à de la Croix. 3e convoi (520) partira semaine suivante. Ne sait pas encore combien de familles vont rester (9 ?). Plus seraient restées si pas de lettres de Nantes. Plusieurs sont venus le voir hier pour dire qu'ils étaient menacés par leurs proches de ne jamais pouvoir être admis à rentrer en Acadie si quelque circonstance les y ramenait. Pérusse a répété que le Roi ne veut pas les contraindre au Poitou et les a rayé. Certains veulent passer l'hiver et selon Pérusse leur décision ensuite de rester ou non dépendra des mesures prises par le C.G. envers ceux qui sont à Nantes et en particulier les leaders. Parle de Simon Aucoin qui doit partir par le prochain convoi et qui a insulté à la porte de l'Eglise 5 des 9 chefs de familles qui sont décidés à rester et a menacé de les faire assommer. A pensé à le faire arrêter, mais a préféré que tous les Acadiens repartent sans aucune punition, mais suggère de faire mettre en prison le dit Aucoin à Nantes.
-------------
M. de la Croix, à Monthoiron, 1er décembre 1775.
Quelque diligence que nous puissions mettre à nos opérations pour accélérer les envois à Nantes des Acadiens qui ne veulent pas rester ici, il n'est pas possible de faire partir avant la fin de la semaine prochaine le 3e convoi qui sera composé du reste des marins et charpentiers et d'un petit nombre de laboureurs avec quelques veuves qui désirent les suivre. Ce 3e convoi sera d'environ 520. Nous ferons l'impossible pour que le dernier puisse partir de Châtellerault le 20 de ce mois si toutefois les fonds ne nous manquent pas ; nous ignorons encore ce qui se décidera à nous rester. Les 9 familles déjà établies il y a un an dans leurs maisons et qui n'ont point variées sur le désir de s'y fixer travaillent on ne peut mieux depuis le départ de ceux qui ne voulant pas faire comme eux les troublaient dans leurs travaux. (il y en a 8 autres qui se sont décidées à rester ; il y en aurait eu un plus grand nombre s'ils n'avaient pas reçu des lettres de ceux qui sont à Nantes] (...) Il m'en est venu 3 hier me demander en pleurant si je voudrais bien les rayer de dessus l'état sur lequel ils s'étaient fait inscrire, me disant qu'ils étaient menacés par tous leurs plus proches parents et amis d'être abandonnés d'eux pour toujours s'ils ne les suivaient pas et même de ne pouvoir jamais être admis à rentrer en Acadie, si quelque circonstance les y ramenait. Je leur ai répété ce que je venais de leur dire qui est que l'intention du Roi n'étant point de les contraindre sur la destination du Poitou, je les allais rayer de dessus l'état des restant avec la même facilité que je les y avais inscrit.
Certains demandent à rester pendant l'hiver (mais ne veulent pas nécessairement se fixer dans le pays) : "ceux là se décideront d'après le plus ou moins d'avantages qu'ils croiront trouver ici ou ailleurs, et le parti que prendra M. le C.G. à l'égard de ceux qui sont à Nantes et surtout de leurs trois chefs Basile Henry, Jean-Jacques Leblanc, et Jean Renault, sera je crois décisif pour eux. Il y a, M., un nommé Simon Aucoin dit Mazerolles qui doit partir par le prochain convoi dont je me crois obligé de porter plainte à M. le C.G. Cet homme s'est permis dimanche dernier d'insulter à la porte de l'Eglise les nommés Joseph Doucet, Jacques Bunel, Jean-Baptiste Hébert, Marin Daigle, et Jean Doucet qui tous sont des neufs familles restées à l'établissement [celles qui veulent rester] et après leur avoir dit beaucoup d'injures, il les a menacé de les faire assommer dans leurs habitations avant son départ. J'aurais eu recours à l'autorité de M. l'intendant pour le faire mettre en prison jusqu'à son départ, mais n'ayant eu jusqu'à présent nul sujet de faire punir aucun acadien depuis qu'ils sont dans ce pays ci, j'ai voulu qu'ils en partent sans y avoir subi aucune punition, et en conséquence j'ai fait semblant d'ignorer ce qui s'est passé qui peut-être même aurait échauffé la tête de quelques autres mutins qui se seraient portés à effectuer les menaces de ce mauvais sujet ; mais je crois qu'il serait à propos que M. le C.G. envoya des ordres au commandant de la maréchaussée à Nantes pour mettre le dit Simon Aucoin quelques jours en prison lorsqu'il sera arrivé.
Pérusse s'est maintenant renseigné sur les lettres. Aucune arrivées par Poitiers, mais plusieurs arrivées par Tours selon lui (mais il n'a pas vérifié semble-t-il).
Notes
DSCN3711.JPG
Mots-clés
// repartir : Acadie
// Poitou
// menaces
// Nantes
// Acadiensis
Numéro de document
001838