Document : 1774-03-26b
Références / localisation du document
ADV J dépôt 22, art. 124-2
Date(s)
1774-03-26b
Auteur ou organisme producteur
Pérusse
Destinataire
C.G.
Résumé et contenu
Réponse de Pérusse au C.G. : justifie le dépassement des dépenses : il n'a jamais dit que 600,000 suffiraient et ne cherche pas son profit personnel.
Résume les opérations jusque là : Juillet 1772 : Bertin lui a demandé s'il avait des terres incultes. A vu le C.G. avec Le Loutre et l'évêque de Tréguier. Lui a soumis un projet d'établissement (6 ans de secours distribués en 3 ans), mais cela n'a pas convenu au C.G. qui lui a semblé "fort prévenu contre les Acadiens et peu disposé à rien faire pour eux." En avril 1773, le C.G. lui a dit de travailler avec Destouches. Ils ont fait un nouveau plan de 900,000 livres, mais le C.G. n'accorde que 600,000. Retards divers (à cause du C.G.) ont augmenté les dépenses. Bref, Pérusse repousse l'accusation qu'on lui fait d'avoir laissé aller les dépenses. Pérusse trouverait anormal de payer de sa poche alors qu'il n'a pas cherché les Acadiens. sous-entendu : l'établissement des Acadiens n'est pas rentable. Il ne cherche pas son propre intérêt : la preuve, seuls : "La bonté du terrain, la possibilité de rassembler ces gens là de façon à ce qu'ils puissent s'entre aider, la proximité des bois et même de la pierre ont déterminé leurs emplacements."
Espère avoir répondu à la lettre du CG. Demande un matricule des Acadiens pour savoir à qui précisément il faut donner la solde.
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26 mars 1774. Pérusse au C.G.
Résumé des intentions du ministre, des opérations, etc... Voir aussi lettre au commis du C.G. du même jour. A propos de la construction des maisons. RAS.
(...) Permettez moi, Monsieur, de vous rappeler qu'au mois de juillet 1772 lorsque M. Bertin chargé par le Roi de faire établir les Acadiens dans le royaume, eut demandé si j'avais des terrains incultes et si je voudrais en donner aux Acadiens, j'eus l'honneur de vous voir avec M. l'abbé Le Loutre et M. l'évêque de Tréguier. Vous nous dites que le Roi voulait que les Acadiens fussent établis dans le Royaume et attachés à la glèbe et qu'il leur continuerait la solde pendant 6 ans pour leur faciliter un établissement. Peu de jours après je me rendis en Poitou où M. Bertin envoya visiter les terrains pour savoir si ceux de ce canton étaient susceptibles de bonne production. Je revins tout de suite à Fontainebleau, où je donnai à M. Bertin l'état qu'il m'avait demandé de la dépense que pourrait occasionner chaque établissement de 10 personnes relativement aux pris du pays. Ce fut alors que je lui représentai que 6 années de solde et même un plus grand nombre n'opéreraient jamais un fonds pour un établissement, hors qu'elles ne fussent payées en trois ans. Pour que au moins moitié fut employée aux frais de l'établissement et l'autre moitié à la subsistance, Monsieur Bertin vous en parla. J'eu aussi l'honneur de vous voir à ce sujet. Vous rejetâtes la proposition de convertir en trois années la solde de 6 et sur la fin du même voyage vous me parûtes fort prévenu contre les Acadiens et peu disposé à rien faire pour eux. Et les choses en sont restées là jusqu'au mois d'avril 1773 temps auquel M. Bertin me dit d'avoir l'honneur de vous voir et de savoir ce que vous jugiez à propos de décider pour faciliter cet établissement. Vous eûtes la bonté de me dire de travailler avec M. Destouches.
font une prévision de dépense avec Destouches de 900,000 livres (déjà diminuée par rapport au plan de Pérusse), mais le C.G. n'accorde que 600,000 l.
Retard à cause des corvées qui avaient déjà été faits (faute au retard pris par le C.G.). Pérusse dit que la diminution de 900,000 à 600,000, il l'a acceptée, mais n'a jamais dit que ça suffirait. Le retard (faute du C.G.) est la raison des dépenses plus élevées (bois plus cher, corvées faites, voiturage plus élevé, etc...). Bref, Pérusse repousse l'accusation qu'on lui fait d'avoir laissé aller les dépenses.
Pérusse espère que le C.G. n'a pas pensé qu'il a contribuer de sa poche à 148, 500 #. La chose ne serait "ni juste ni possible", car Pérusse a "vécu jusqu'à présent sans connaître les Acadiens ; je ne les ai point cherché, on m'a proposé de leur concéder des terres ; non seulement je m'y suis prêté, mais en citoyen zélé et qui sait préférer quant il le faut le bien de l'Etat à son propre intérêt.
Il n'a point recherché son propre intérêt dans cette affaire : la preuve : comme ses terrains ont été reconnus comme inférieurs à ceux de ses voisins, il n'a pas insisté pour qu'on les y installe. Il ne peut espérer plus de 600 # d'accroissement de revenu (rente que payeront les Acadiens - sous entendu, ce n'est pas rentable). "La bonté du terrain, la possibilité de rassembler ces gens là de façon à ce qu'ils puissent s'entre aider [RED], la proximité des bois et même de la pierre ont déterminé leurs emplacements. Et comme ils seront sujets du Roi sur le terrain de mes voisins, comme sur le mien, et que la seule chose qui n'est pas indifférente à Sa Majesté et que leurs terres puissent assez bien produire pour les faire vivre et les attacher au pays, il est indifférent sur quel terrain on les établit. Voilà ma conduite et l'état des choses à cet égard.
Il a regardé la somme de 600,000 livres comme "un point qu'il fallait avoir pour objet", mais non comme un "Nec plus ultra" [en gros et souligné].
Espère avoir répondu à la lettre du CG. Demande un matricule des Acadiens pour savoir à qui précisément il faut donner la solde.
Notes
DSCN2974.JPG
Mots-clés
// RED : pour s'entraider
// Poitou
Numéro de document
001846