Document : 1774-08-20c
Références / localisation du document
RAPC 1905-II p. 294
Date(s)
1774-08-20c
Auteur ou organisme producteur
Francis Legge, gouverneur de la Nouvelle-Ecosse
Destinataire
Comte de Dartmouth, secrétaire d'Etat des colonies américaines
Résumé et contenu
Rapports entre les Acadiens de l'île Saint-Jean / île Madame et ceux de SPM. Arrivée d'Acadiens de France. Les Acadiens restent groupés et ne se marient pas avec les Anglais. Restent fortement attachés à la France. Danger potentiel.
Il y a trop de commerce entre Cap Breton et les îles SPM. Trop de marchandises françaises sont introduites. Nuisance de la contrebande pour le commerce britannique. Lors de la cession de SPM à la France, les Français ont tout fait pour attirer des Acadiens (vivres, vaisseaux). Les Acadiens cherchent à entretenir leurs relations mutuelles : ils ont formé des établissements à l'île Madame et dans la partie de l'île Saint-Jean la plus rapprochée de SPM. Tous les ans ils sollicitent leurs parents [peut-être ceux restés en France] de passer chez eux, d'ailleurs au moins 20 Acadiens sont arrivés cette année de France par Jersey. Inconvénients pour le commerce. Mesures préconisées pour le faire cesser.
"Je prends la liberté de faire observer à Votre Seigneurie que les Acadiens sont tous catholiques romains, qu'ils ne se mêlent pas aux nôtres, que les mariages entre Acadiens et Anglais sont à peu près inconnus. En outre, bien qu'ils prêtent le serment d'allégeance, et se comportent comme des sujets de la Grande-Bretagne en temps de paix, ils sont de fait tellement attachés aux Français que si la guerre se déclarait nous ne pourrions compter sur eux". Crainte que les Acadiens n'incintent également les sauvages contre les Anglais.
Un rapport précise : 502 Acadiens établis sans la permission du gouvernement principalement à l'île Madame.
------------
Legge à Dartmouth.
Halifax, 20 août 1774.
Milord, par la présente je me propose particulièrement de mettre votre seigneurie au courant du commerce qui se fait entre l'île du Cap Breton et les endroits adjacents et les îles voisines de SPM. La situation géographique de ces endroits et le peu de distances qui les sépare favorise ce genre de commerce et il n'y a pas d'officiers pour l'empêcher, autres que ceux installés à Louisbourg et à Canso. En outre, il y a plusieurs autres ports que celui de Louisbourg dans l'île du Cap-Breton et un si grand nombre de vaisseaux anglais passent par le détroit de Canso pour se rendre à Québec ou pour aller faire la pêche à l'île Saint-Jean et à la baie des Chaleurs venant de toutes les colonies de ce continent, que ce genre de commerce pourrait être beaucoup plus considérable qu'il ne l'est présentement et les moyens d'introduire des marchandises françaises dans nos colonies sont si multiples et si fréquents que malgré la plus active surveillance il sera à peu près impossible d'entraver entièrement cette contrebande. (détails de ce qu'il a fait pour y mettre fin).
"afin de bien vous faire comprendre les rapports qui existent entre les habitants actuels de la partie est de cette province et ceux des îles SPM permettez moi de vous informer que lors de la cession de ces deux îles à la couronne de France, les Français ont sollicité avec instance les Acadiens d'aller demeurer dans ces îles et qu'ils en ont persuadé autant qu'ils ont pu, en leur fournissant des vivres et des vaisseaux pour faire la pêche. De tels encouragements en décidèrent un bon nombre à quitter cette province et à aller s'établir dans ces îles. En vue d'entretenir des relations mutuelles entre eux, les Acadiens formèrent un établissement à l'île Madame et un autre sur cette partie de l'île Saint-Jean la plus rapprochée de cette dernière. les Acadiens de l'île Madame sont devenus si nombreux qu'ils emploient au moins quarante chaloupe pour faire la pêche ; et tous les ans ils sollicitent leurs parents d'aller résider avec eux. M. Binney, percepteur au port de Canso, m'informe par une lettre du 27 juin 1774 qu'au moins 20 Acadiens sont arrivés de France cette année avec leurs familles, par Jersey. Il est facile de comprendre jusqu'à quel point ces relations peuvent être préjudiciables au commerce de la Grande-Bretagne, en favorisant l'entrée des marchandises françaises (qui sont facilement introduites, comme je l'ai déjà mentionné, par les vaisseaux qui fréquentent ces ports, et dont les propriétaires demeurent à ces endroits). Après avoir reçu la lettre de M. Binney, j'ai écrit à l'amiral Graves pour lui demander d'envoyer au moins une goélette armée pour supporter les officiers et empêcher autant que possible ce commerce illicite.
Je prends la liberté de faire observer à Votre Seigneurie que les Acadiens sont tous catholiques romains, qu'ils ne se mêlent pas aux nôtres, que les mariages entre Acadiens et Anglais sont à peu près inconnus. En outre, bien qu'ils prêtent le serment d'allégeance, et se comportent comme des sujets de la Grande-Bretagne en temps de paix, ils sont de fait tellement attachés aux Français que si la guerre se déclarait nous ne pourrions compter sur eux ; de plus, considérant leurs relations avec les sauvages et qu'ils ont choisi pour faire leur résidence des endroits généralement éloignés des Anglais, il est à craindre qu'en temps de guerre ils n'incitent les sauvages à commettre des méfaits car ces derniers pourront avoir recours à eux pour se procurer des munitions et des provisions sans lesquelles cette petite peuplade ne saurait subsister sûrement
p. 297 un rapport sur l'île Madame précise : les Acadiens-français qui forment une population de 502 âmes se sont établis dans des endroits qu'ils ont choisi sans la permission du gouvernement et la plupart se sont installés à l'île Madame et à Saint-Pierre sur le côté ouest du Cap Breton. J'ai déjà informé votre Seigneurie par ma lettre [précédente] qu'avec le temps le présence de ces Acadiens français deviendra une source d'embarras pour le commerce et autrement [il les fera surveiller]..
Mots-clés
// SPM
// RED
// mariages : les Acadiens ne se marient qu'entre eux.
// LCF
// recensement : 502 Acadiens à l'île Madame
// repartir : Acadie (des Acadiens d'Acadie incitent les Acadiens [de France peut-être] à repasser en Acadie. Près de 2
Numéro de document
001874