Document : 1784-08-14
Références / localisation du document
Ernest Martin, Les Exilés Acadiens en France au XVIIIe siècle et leur établissement en Poitou, Paris, Hachette, 1936 (rééd. en fac-similé, Brissaud, Poitiers, 1979). p. 278 // Papiers de Murard
Date(s)
1784-08-14
Auteur ou organisme producteur
Blondel
Destinataire
Blossac [il s'agit du fils de l'intendant qui était en poste au moment de l'établissement acadien]
Résumé et contenu
Blondel : à propos du départ en Louisiane : une partie seulement des Acadiens de Nantes semblent vouloir aller en Louisiane. Une partie continue "à avoir confiance dans le gouvernement" et désire rester à Nantes et s'y établir. Il faut donc détromper les Acadiens du Poitou (à qui on avait écrit d'autres choses ?) et se prémunir contre les insinuations d'Acadiens ou d'étrangers qui font exprès de faire échouer les projets des Acadiens au dernier moment.
J'ai l'honneur (...) de vous adresser copie des lettres qui doivent fixer l'état-civil des Acadiens de Poitou (...). Je vous demande de me laisser la lettre de M. le marquis de Pérusse que vous avez bien voulu me communiquer. Je me propose d'en parler à M. le Contrôleur Général.
Il n'y a pas le moindre fondement à ce qui a été dit aux Acadiens de Poitou. On croyait, il y a quelques mois, que presque tous ceux de Bretagne désiraient de passer, non dans les Etats-Unis de l'Amérique, mais à la Louisiane. La Cour d'Espagne a consenti à faire les frais de leur transport et, toute la faveur qu'ils ont obtenue ici a été la permission de s'en aller, et l'assurance qu'on leur payerait, ou à leurs créanciers, les arrérages de solde qui leur sont dus. Un grand nombre de ceux de Nantes réclament aujourd'hui contre ce prétendu projet d'aller à la Louisiane. Ils offrent de s'établir à Nantes et de renoncer à la solde moyennant un léger secours qui leur serait une fois payé. Je ne verrais pas d'inconvénient à ce que les Acadiens en Poitou connussent ces détails exacts : ils les mettraient en garde contre les insinuations de quelques-uns de leurs compatriotes ou d'étrangers dont on ne peut pas encore pénétrer les vues ; mais dont on éclaire les démarches et qui paraissent prendre à tâche de renverser, au moment de l'exécution, tous les projets formés pour les Acadiens. Ceux de Saint-Malo, surtout, s'y laissent surprendre très facilement. Quant à ceux de Nantes, ils paraissent divisés en deux partis, dont l'un a encore confiance dans les vues du gouvernement, et l'autre est toujours fort indécis dans ses résolutions.
De tous les Acadiens ceux qui ont le plus coûté, et qui étaient le plus près d'être heureux, sont, sans contredit, ceux du Poitou. Peut-être auraient-ils déjà tiré grand parti de leurs terres s'ils s'étaient un peu plus méfiés de leur inconstance.
J'ai l'honneur, etc... Blondel.
Notes
Copie d'une lettre de M. Blondel, du 14 août 1784, écrite à M. de Blossac.
Mots-clés
// repartir : rester en France
// Poitou
// Nantes
Numéro de document
001900