Document : 1784-06-26c
Références / localisation du document
AMAE Correspondance Politique, Espagne, vol. 613 f° 109 //
Date(s)
1784-06-26c
Auteur ou organisme producteur
Calonne (Contrôleur général)
Destinataire
Intendant de Bretagne
Résumé et contenu
A propos des sentiments véritables des Acadiens (repartir en Louisiane ou pas) et de l'arrestation de Peyroux.
Lui envoie copie d'une lettre de Vergennes avec copie de celle d'Aranda (concerne emprisonnement de Peyoux). Il ne comprend pas pourquoi Peyroux a été arrêté alors qu'il a envoyé une lettre le 27 avril pour dire que l'émigration était autorisée. Par ailleurs, il a reçu une lettre d'Acadiens qui ne veulent pas aller en Louisiane. Est-ce vrai finalement que la majorité des Acadiens était pour aller en Louisiane et qu'ils ont changé d'idée ? S'il se trouve des Acadiens qui ont manigancé l'affaire de Louisiane sans être autorisés à traiter au nom de leurs compatriotes, il faudrait les connaître. Cependant, il ne comprend pas comment le subdélégué de Nantes a pu prendre sur lui de faire emprisonner des Acadiens. Il faut qu'il soit promptement informé des dispositions véritables des Acadiens et il faut faire une enquête.
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Copie de la lettre écrite par M. le C.G. à M. l'intendant de Bretagne
le 26 juin 1784
J'ai l'honneur de vous envoyer copie d'une lettre qui m'a été écrite par M. le comte de Vergennes et à laquelle est jointe celle que ce ministre a reçue de M. le Comte d'Aranda au sujet de l'emprisonnement d'un Acadien opéré par les ordres de votre subdélégué de Nantes, sous le prétexte qu'il embauchait [sic] ses compatriotes pour les faire passer à la Louisiane.
Il ne m'a été rendu aucun compte ni par M. de la Bove ni par M. de Caumartin de la négociation entamée pour établir les Acadiens dans les Etats du Roi d'Espagne en Amérique, mais j'en ai été instruit par M. le Comte de Vergennes et dès le 25 avril j'ai pris les ordres du Roi pour faciliter cette émigration en payant ce qui serait dû d'arrérages de solde aux familles acadiennes qui iraient habiter la Louisiane. J'en ai informé M. de Caumartin le 27 du même mois [1784-04-27] ; ainsi mes ordres ont dû être connus à Nantes avant le 25 mai, époque de l'emprisonnement. C'est un point de fait que je vous prie de vérifier avec soin.
Mais un placet que M. Blondel vous a fait passer de ma part le 16 de ce mois [1784-06-16] et qui m'a été adressé par plusieurs familles acadiennes de Nantes exige que les éclaircissements s'étendent plus loin. Je désire de savoir s'il est vrai que le plus grand nombre des Acadiens établis à Nantes aient désiré d'aller à la Louisiane et s'il est vrai comme l'annonce le placet que vous avez reçu qu'ils réclament aujourd'hui contre l'exécution de ce projet. S'il se trouvait qu'il eut été imaginé seulement par quelques acadiens inquiets ou mécontents, qui eussent pris sur eux sans y être autorisés de traiter au nom de leurs compatriotes, il serait bon de les connaître et il ne serait peut-être pas impossible de dévoiler les motifs d'intérêt particulier qui les auraient conduits. Dans tous les cas il me paraît difficile que votre subdélégué de Nantes ait pu prendre sur lui de faire emprisonner des Acadiens et aussi difficile qu'il ait pu en recevoir l'ordre de personne, puisqu'il n'y en a pas eu de la part de M. le Comte de Vergennes ni de la mienne. Il a du rendre compte à M. votre prédécesseur ou à vous de ses opérations et de leurs motifs. Je vous demande de me faire connaître les comptes qu'il en a rendus.
Il convient aussi que je sois promptement informé des véritables dispositions des Acadiens pour régler, d'après elles, le parti qu'il y aura à prendre à leur égard. Je vous serai obligé de vous procurer là dessus les renseignements les plus exacts et de me les envoyer. Je crois que vous pourriez employer à cette recherche quelque autre personne que votre subdélégué.
J'ai l'honneur d'être, etc...
Mots-clés
// nouveau(2005-01)
// Nantes
// repartir : ou pas ?
Numéro de document
001986