Document : 1784-07-27
Références / localisation du document
AMAE Correspondance Politique, Espagne, vol. 613 f° 334
Date(s)
1784-07-27
Auteur ou organisme producteur
Acadiens du Poitou
Destinataire
Vergennes, ministre des affaires étrangères
Résumé et contenu
Lettre de 4 chefs de famille acadiens du Poitou : terres du Poitou = mauvaises ; demandent versement de leur solde et autorisation de passer en Louisiane.
Ils ont pris des habitations dans le Poitou ont cru pouvoir élever leurs familles à force de travail ; mais la terre était trop ingrate ; après neuf ans de travail, ils sont dans l'indigence. Du coup, se sont retirés à Nantes après avoir demandé l'autorisation de l'intendant de Poitiers. Demandent à ce que leur solde leur soit versée à nouveau depuis 3 ou 4 ans qu'ils ne la touchent plus et l'autorisation de passer en Louisiane (= dans l'établissement qui se propose).
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A Monseigneur le Comte de Vergennes, ministre des affaires étrangères
Supplient humblement les nommés François Daigle, Nicolas Albert, François Arebout, Charles Naquin, quatre principaux chefs de vingt familles acadiennes, ont l'honneur de vous remontrer qu'ayant pris des habitations dans le Poitou, dans des terrains qu'on leur avait donné, crurent pouvoir à force de travail réussir à gagner de quoi vivre et élever leurs familles ; ils ont fait l'impossible pour réussir mais une terre ingrate, un sol aride, après neuf ans de travaux redoublés de peines et de fatigues ne les ont conduits que dans l'indigence la plus affreuse, la supression de leurs payes et des fourrages qu'on devait leur fournir pour nourrir leurs bestiaux, leur ont oté toutes ressources et tout crédit. Les malheureux suppliants ne pouvant plus résister aux calamités qui les assiègeaient de toutes parts prirent le parti de quitter leurs habitations du Poitou et se retirer à Nantes après avoir demandé préalablement l'agrément de Monseigneur l'intendant de Poitiers. Ils ont l'honneur de requérir très humblement qu'il vous plaise, Monseigneur, ayant égard à ce que devant exposé, jetter un oeil de compassion sur les infortunés suppliants et leur tendre une main secourable faisant leur accorder et leur faire payer la solde à eux accordée par sa Majesté depuis trois ou quatre ans qu'il ne l'ont reçu, de leurs accorder les mêmes avantages et de passer dans le nouvel établissement qui se propose. Ils se joignent tous pour vous supplier de prendre leurs intérêts à coeur prêter une main charitable aux infortunés suplliants. C'est ce qu'ils espèrent de votre généraosité. Ils ne cesseront d'adresser des voeux au ciel pour la conservation de vos illustres et précieux jours.
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note d'une lettre de Vergennes à Calonne, en accompagnement de la lettre ci-dessus :
Versailles, le 27 juillet 1784
J'ai l'honneur de vous adresser la copie d'un mémoire qui m'a été présenté par plusieurs acadiens actuellement retirés à Nantes qui demandent le paiement de la solde accordée par S. M. et dont ils sont privés depuis 3 ou 4 ans. Je ne puis que m'en remettre à ce que vous jugerez à propos d'ordonner sur cet objet, ainsi que sur le désir qu'ils annoncent de passer dans le nouvel établissement qui leur est proposé.
Mots-clés
// nouveau(2005-01)
// Poitou
// repartir : Louisiane
// Nantes
// secours
Numéro de document
001988