Document : 1784-05-27 // 1784-06-03
Références / localisation du document
MAE Correspondance Politique Espagne vol. 613 (1784) folio 88
Date(s)
1784-05-27 // 1784-06-03
Auteur ou organisme producteur
Madame de Peyroux de la Coudrenière
Destinataire
Aranda
Résumé et contenu
Madame Peyroux à Aranda à propos de l'arrestation de son mari :
Madame Peyroux : on a arrêté son mari qu'on accuse d'agir contre les intérêts de la Cour. Ne comprend pas car Aranda lui avait donné toutes les assurances ; Peyroux a simplement lu la lettre d'Aranda à environ 150 Acadiens qui s'étaient assemblés pour entendre la lecture. Demande à ce qu'Aranda renvoie ses lettres (qui ont été saisies) et qu'il mette au courant Vergennes.
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Monsieur,
[inclus dans la lettre d'Aranda du 3 juin]
On suspecte mon mari de favoriser une fuite furtive des Acadiens pour se retirer à la Louisiane en conséquence il fut arrêté ici dans sa demeure le 25 du courant par les cavaliers de la maréchaussée par ordre du subdélégué de l'intendant après avoir fait la perquisition de ses papiers et s'être resaisi des originaux de votre correspondance avec lui ils l'ont conduit en prison et ont poussé la dureté jusqu'à lui refuser de se faire conduire en fiacre. On le retient au secret et c'est que par grace que j'ai obtenu permission de le voir en présence du concierge de la prison. On lui impute d'agir contre les intérêts de la cour et c'est par les ordres mêmes de M. le C.de Vergennes qu'il est aujourd'hui détenu. Cependant vous savez mieux que moi qu'il n'a agi que d'après les assurances que vous lui avez donné que le tout se faisait de concert entre les deux Cours et que votre ministère ne se preterait a les établir à la Louisiane qu'après la permission de S.M. T.C. Vous lui annoncez par votre lettre du 11 mai qu'elle y a donné son consentement ; il a donné lecture de cette lettre à ces Acadiens au nombre d'environ 150 qui s'étaient assemblés pour en entendre la lecture. Voilà le crime qu'on lui impute et le motif pour lequel on l'a arrêté.
Je vous prie donc M. de me remettre la lettre du 26 mars et celle du 11 courant écrite par M. le C. de Vergennes qui justifie le consentement de S.M.T.C. ou du moins des copies certifiées de vous, pour qu'il puisse les représenter pour sa justification ; et de vouloir bien instruire M. de Vergennes de sa détention et le solliciter de vouloir donner des ordres pour son élargissement.
J'espère que vous voudrez bien m'accorder cette grace, et...
Nantes 27 mai 1784.
Signé : Peyroux née Rodrigue.
Mots-clés
// nouveau(2005-01)
// Nantes
// repartir : Louisiane
Numéro de document
002004