Document : 1767-10-11c
Références / localisation du document
AN, Marine B3 vol. 576, f° 42
Date(s)
1767-10-11c
Auteur ou organisme producteur
Choiseul, Secrétaire d'Etat à la Guerre et aux Affaires Etrangères
Destinataire
Vicomte de Barrin
Résumé et contenu
Lettre très intéressante de Choiseul à propos de la garde bourgeoise. Les Acadiens de Saint-Servan sont corrompus, paresseux, font de la contrebande etc... C'est pour reconnaître leur compatriotes qui se débauchent qu'ils sont assujettis à la garde.
Les Acadiens se sont plaints qu'ils ne peuvent travailler s'ils sont obligés de monter la garde à Saint-Servan. " Ces plaintes méritent d'autant moins d'attention qu'il n'est resté à St Servan des familles acadiennes que les plus corrompues et qui n'y sont retenues que par la paresse, l'appas de la contrebande et la subsistance assurée qu'ils reçoivent des bontés du roi. (?) A peine la garde de police du second bataillon du régiment d'infanterie de Berry pendant le temps qu'il a été caserné à S. Servan a pu suffire à arrêter le cours des désordres dans un lieu ouvert (?) et peuplé de 18 m [mille] habitants, la plupart gens de mer adonnés à tous les excès de la plus insigne débauche et auxquels les Acadiens ont presque toujours part ". La garde n'a été établie qu'après consultation de différentes personnes (mais les Acadiens ne sont pas mentionnés) ; " les Acadiens y sont assujettis à leur tour et servent à reconnaître ceux de leurs compatriotes qui se trouvent impliqués dans les désordres ". " Chaque habitant au surplus n'étant obligé à ce service qu'une fois tous les deux mois " ; l'intention du Roi est que les Acadiens continuent à fournir à la garde bourgeoise, sauf ceux qui travailleront.
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Joint à la lettre de M. le duc de Choiseul du 11 octobre 1767 [à Praslin]
Copie de la lettre de M. le duc de Choiseul à M. le Vicomte de Barrin à Fontainebleau le 11 octobre 1767
J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'h. de m'écrire le 2 du mois dernier en réponse à celle que j'avais écrite (?) à M. le M. de Broc le 26 juillet dernier au sujet des plaintes portées à M. le duc de Praslin par les Acadiens qui sont à St Servan près St Malo de ce qu'on les obligeait à monter la garde toutes les nuits alternativement avec les habitants ce qui les mettait hors d'état de travailler de façon à faire subsister leurs familles ; je vois par ce que vous me marquez ainsi que par un mémoire que M. de Fontette m'a envoyé que ces plaintes méritent d'autant moins d'attention qu'il n'est resté à St Servan des familles acadiennes que les plus corrompues et qui n'y sont retenues que par la paresse, l'appât de la contrebande et la subsistance assurée qu'ils reçoivent des bontés du roi ; qu'à peine la garde de police du second bataillon du régiment d'infanterie de Berry pendant le temps qu'il a été caserné à S. Servan a pu suffire à arrêter le cours des désordres dans un lieu ouvert (?) et peuplé de 18 m [mille] habitants la plupart gens de mer adonnés à tous les excès de la plus insigne débauche et auxquels les Acadiens ont presque toujours part ; que c'est après en avoir conféré avec les syndics et trésoriers de la paroisse et consulté le commissaire général de la marine et celui des classes à Saint-Malo que lui M. de Fontette [difficile à lire et comprendre cette phrase] a établi au défaut des troupes réglées une garde de bourgeoisie pendant la nuit seulement ainsi qu'il se pratiquait avant la guerre, que cette garde composée de 10 hommes (?) fait des patrouilles jusqu'au point du jour, que les Acadiens y sont assujettis à leur tour et servent à reconnaître ceux de leurs compatriotes qui se trouvent impliqués dans les désordres. Chaque habitant au surplus n'étant obligé à ce service qu'une fois tous les deux mois.
Dans ces circonstances l'intention du Roi à qui j'en ai rendu compte est que les Acadiens qui sont à S. Servan continuent de fournir à la garde bourgeoise sur le pied qu'elle a été réglée sauf à en exempter ceux d'entre eux qui se trouveront habituellement occupés à la culture des terres, à la navigation, aux travaux du port ou à quelque autre que ce soit ; je préviens M. le duc de Praslin de cette décision et vous voudrez bien donner les ordres nécessaires pour qu'elle soit exécutée.
J'ai l'honneur d'être, etc..
Mots-clés
// nouveau(2005-01)
// Saint-Malo
// perception
// travail
// oisiveté
// rumeurs
// procès
// garde bourgeoise
// fraude de tabac
// mode de vie (débauche, etc...)
Numéro de document
002015