Document : 1773-01-15

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f°249-250// f° 135

Date(s)

1773-01-15

Auteur ou organisme producteur

Lemoyne

Destinataire

Bertin directeur du bureau d'agriculture (dépend du Contrôle Général)

Résumé et contenu

Lemoyne à Bertin. CR de discussion avec La Pierre. Problèmes de regroupement / dispersion. Comparaison avec les Allemands.

CR d'un entretien avec M. de la Pierre, très au fait des projets antérieurs pour l'établissement des Allemands. M. de la Pierre pense qu'on peut placer les A. à Blaye en les faisant citoyens locaux (?) : "Il trouve très possible de placer les Acadiens dans les landes du Comteau de Blaye en les adaptant [peut-être adoptant] aux domiciliés et lieutenants (?) des paroisses qui ont intérêt dans les communes du comtau qui ont été jugées devoir être mises en culture". On peut aussi les mettre sur les bois du Roi. Il faut éviter une trop grande association : "Ces terrains réunis peuvent supporter l'établissement de 120 familles qui peuvent être assez divisées par la répartition qui peut s'en faire dans les paroisses intéressées en communes, pour ne pas craindre les inconvénients d'une association trop nombreuse".
Lemoyne enjoint Bertin à rencontrer La Pierre qui pourra lui donner plus de détails intéressants, puisque La Pierre a beaucoup réflechi au problème de l'insertion des Allemands, plus "assujetissant" que celui des Acadiens dont la fidélité, les moeurs et l'attachement sont sûrs. [peut-être de l'expérience avec les Allemands vient l'idée qu'il faut éviter de regrouper des "étrangers"].
Demande d'instruction pour sa revue.

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Copie d'une lettre de Lemoyne à Bertin du 15 janvier 1773

J'ai vu M. de La Pierre (?) dès le lendemain que vous m'aviez recommandé de le voir, je lui fis part des projets que j'ai eu l'honneur de vous présenter pour l'établissement des Acadiens, et je lui remis le grand mémoire qui rassemble tous les moyens que vous avez, Monseigneur, paru agréer. M. de la Pierre était accablé de monde, m'appercevant que notre conversation ne pourrait être suivie convenablement, je lui proposai de lui laisser le mémoire et de me donner jour pour en causer amplement : il m'indiqua le vendredi qui était hier je n'ai pas manqué au rendez-vous.
Je puis vous dire, Monseigneur, que M. de la Pierre (?) très au fait de la matière, parce qu'il avait discuté les propositions faites par plusieurs personnes pour l'établissement des familles allemandes, a trouvé tous les moyens projeté très praticables et les seuls desquels, dans la plus grande économie possible, on peut espérer un succès complet. Il trouve très possible de placer les Acadiens dans les landes du Comteau de Blaye en les adaptant aux domiciliés et lieutenants (?) des paroisses qui ont intérêt dans les communes du comtau qui ont été jugées devoir être mises en culture. Il ne trouve point d'impossibilité à établir une vingtaine de familles dans les landes de bruyères du terrain qui appartient au Roi, appelé les bois du Roi, touchant aux communes de Blaye. Il croit même qu'il serait possible de leur abandonner les bois sous des réserves aux bois reconnus ne pouvoir subsister longtemps. Ces terrains réunis peuvent supporter l'établissement de 120 familles qui peuvent être assez divisés par la répartition qui peut s'en faire dans les paroisses intéressées en communes, pour ne pas craindre les inconvénients d'une association trop nombreuse.
Il est trop d'autres moyens pour vous les rendre, M., dans une simple lettre, en général je crois que vous seriez satisfait et assuré sur bien des points si vous vouliez avoir une conversation avec M. de la Pierre, qui a eu la complaisance d'entrer avec moi dans des détails d'autant plus intéressants qu'il avait été dans le cas de discuter ce qui pouvait convenir pour l'établissement des familles allemandes, opération plus assujettissante que celle convenable à celui des Acadiens, sujets (?, mot tronqué) du Roi dont la fidélité, l'attachement à la patrie et les moeurs sont on ne peut plus éprouvés.
J'ai aussi fait part à M. de la Pierre des questions que j'ai eu l'honneur de présenter à votre décision, les croyant nécessaires non seulement pour déterminer et fixer les idées sur les devoirs et les espérances des Acadiens et de ceux qui voudraient contribuer à leur établissement, mais aussi comme la base des instructions dont j'ai absolument besoin pour opérer, si vous m'honorez, Mgr de vos ordres pour la revue des familles, revue indispensablement nécessaire pour vous décider sur les destinations dont elles peuvent être susceptibles.
M. de la Pierre a trouvé toutes les questions fondées et leur décision indispensable pour l'affirmatif. Je pense, M., que vous voudrez le voir, certainement vous serez satisfait sur bien des points qui exitent vos doutes. J'attends toujours vos ordres, je suis tout prêt, M., à les executer. Il me les faudra bien détaillés, bien précisés ; ils doivent être une lettre de créance. En vérité les préalables remplis, je ne vois que des facilités et j'ose répondre de tout le succès que vous désirez.
Je suis avec un très profond respect, etc...

Lemoyne

Notes

lettre qui évoque les problèmes d'association d'Acadiens qui peuvent poser problème. Comparaison aussi des Acadiens avec les Allemands.
repris transcription le 10 mars 2003

Mots-clés

// association des Acadiens = problème
// comparaison Acadiens - Allemands
// citoyenneté locale ?
// dispersion
// RED
// Blaye

Numéro de document

000175