Document : 1767-06-04
Références / localisation du document
RAPQ # 1466 (abbé H. R. Casgrain, "Lettres et mémoires de l'abbé de L'Isle-Dieu (1742-1774)", Rapport des archives de la province de Québec, tomes 16, 17, 18, (1935-38) : pp. 273-410 ; 331-459 ; 147-253. [p. 229s]
Date(s)
1767-06-04
Auteur ou organisme producteur
Abbé de L'Isle-Dieu [Isle Dieu]
Destinataire
Jean-Olivier Briand, évêque de Québec
Résumé et contenu
à propos des 4 Acadiens élevés au séminaire : nouvelles de leur éducation ; propose de les faire passer incognito au Canada avant leur ordination ; dans une deuxième lettre, nouvelles politiques : émigration de l'ancienne Acadie via SPM ; immigration en France et en Louisiane ; volonté de faire un établissement en France (direction : abbé Le Loutre) ; allusion à un grand seigneur qui propose ses terres
résumé plus long :
à propos des 4 Acadiens élevés au séminaire : élevés à St Malo dans un petit collège ; soutenus par un chanoine et par feu l'évêque de SM ; leur 6 sous leur sont continués, il a beaucoup de bons échos et ne regrette pas ce qu'il fait pour eux ; leur a envoyé encore 200 livres ; espère le faire venir à Paris pour leur philosophie l'année prochaine ; ne leur donnera aucun ordre " afin qu'ils puissent passer de France à Londres et de Londres à Québec en laïques et comme de simples voyageurs ". S'il meurt avant, il laissera de quoi continuer à les élever pour le diocèse de Québec.
Seconde lettre (même jour) : allusion à la volonté des Anglais de rassembler "ce qui reste encore d'Acadiens épars et répandus sur l'île St Jean et dans l'Acadie " " faute de confiance d'après le traitement qui leur a été fait ". Beaucoup sont passés à la Louisiane " où on les traite fort bien ". " Il en passe tous les jours aux îles de St. Pierre et Miquelon et de ces deux îles en France où l'on pense sérieusement à leur faire prendre des terres et à les établir ". Allusion à Le Loutre et Belle-Île-en-Mer. La cour a été si contente qu'elle veut le charger de l'établissement du reste des familles acadiennes (un seigneur fort riche propose d'en prendre 200 familles sur ses terres). Donc peu de chance que les Anglais réussissent à faire de grands établissements en Acadie ou ISJ sauf s'ils font passer des colons depuis l'Ecosse.
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Avant que de finir ma lettre, je crois devoir vous reparler encore des 4 jeunes Acadiens que je continue à faire élever à St Malo dans un petit collège qui est un espèce de séminaire où l'on en a grand soin et où ils sont élevés et formés sous l'inspection d'un chanoine de St. Malo qui avait toute la confiance de feu M. l'évêque, en qui ils ont beaucoup perdu du coté de l'amitié qu'il leur marquait et des petits secours qu'il leur procurait ; mais cela n'empêchera pas que je ne les soutienne tant que je vivrai et que la providence daignera me favoriser de ses secours et me procurer ceux des âmes pieuses et charitables qui aiment à faire le bien. Tout le bien que l'on me dit de ces 4 jeunes élèves du côté des meurs, de la piété et de l'application à l'étude me donne lieu d'espérer que ce seront de très bons sujets et que je n'aurai lieu de me repentir de ce que je fais pour eux quand même vous ne voudriez pas les accepter dans votre diocèse, car vous ne m'avez fait encore aucune réponse sur cela. Je compte leur envoyer encore ces jours ci 200 l et je leur ai obtenu du ministre ma continuation des 6 s de subsistance que la cour leur avait accordés comme aux autres Acadiens.
J'espère en faire venir deux l'année prochaine dans un séminaire de Paris pour y commencer leur philosophie, mais après les avoir bien fait examiner sur leurs humanités. Si vous les acceptez je vous les enverrai sans aucuns ordres pas même la tonsure, après avoir fait leur philosophie et au moins deux ans de théologie, afin qu'ils puissent passer de France à Londres et de Londres à Québec en laïques et comme de simples voyageurs. Et comme il se pourrait faire que je ne vivrai peut-être pas assez pour la pleine exécution de mon projet, je compte amasser et rassembler tout ce que je pourrai et en laisser le dépôt à quelqu'un qui puisse me remplacer. Et ce sera sûrement et de préférence pour vous et pour votre diocèse que je ferai élever ces 4 jeunes gens dans la vue de porter mon zèle pour vous, et pour votre cher diocèse au delà des bornes de la vie même.
4 juin 1767 (seconde lettre qui complète la première) (...) Je crois que le gouvernement anglais et surtout les particuliers de cette nation, non avoués du ministre, auront de la peine à rassembler ce qui reste encore d'Acadiens épars et répandus sur l'île St Jean et dans l'Acadie, faute de confiance d'après le traitement qui leur a été fait. D'ailleurs il en est beaucoup de passé à la Louisiane où on les traite fort bien. Il en passe tous les jours aux îles de St. Pierre et Miquelon et de ces deux îles en France, où l'on pense sérieusement à leur faire prendre des terres et à les établir. M. Le Loutre vient d'en établir 78 familles, et très solidement, à Belle-île en mer au grand contentement de la province et des états de Bretagne qui en ont fourni les fonds. La cour même a parue si contente de ses opérations que le ministère et M. le C.G. lui même paraissent vouloir le charger de l'établissement du reste des familles acadiennes que nous avons en France et qu'un particulier ou plutôt un seigneur fort riche propose d'en prendre 200 familles sur ses terres et domaines ; ainsi, vous voyez qu'il n'y a guère d'apparence que les concessionnaires anglais puissent former de grands établissements à l'île Saint-Jean et en Acadie à moins qu'ils n'y fassent passer d'Ecosse ou d'Irlande de nouveaux colons et cultivateurs.
Mots-clés
// PAFF (prêtres acadiens formés en France)
// nouveau(2005-01)
// Saint-Malo
// repartir Louisiane (allusions à des Acadiens de l'île Saint-Jean et de l'Acadie qui passent en Louisiane)
// repartir : SPM et de là, vers la France (depuis l'Aca
Numéro de document
002037