Document : 2005-01-27
Références / localisation du document
# 417 Gérard-Marc Braud, De Nantes à la Louisiane, l?histoire de l?Acadie, l?odyssée d?un peuple exilé, Ouest éditions, 1994. # 417 p. 74 // # 418 Gérard Marc Braud, Les Acadiens en France, Nantes et Paimboeuf, 1775-1785. Approche Généalogique, Ouest Édition, 1999. // Guy Bugeon et Monique Hivert-Le Faucheux, Les Acadiens partis de France en 1785 pour la Louisiane : listes d'embarquement, Poitiers-Rennes, (tapuscrit), 1988. # 1150
Date(s)
2005-01-27
Résumé et contenu
Recensement des différents types de métiers faits par les Acadiens à Nantes (notes tirées de Braud et de Bugeon / Le Faucheux)
BRAUD 1999 :
2. Les métiers : "Toujours à partir des déclarations faites aux prêtres à l'occasion d'un événement familial, on note que les marins (68) et charpentiers de navires (72) constituaient l'immense majorité des professions des hommes, très loin devant les métiers de la terre (22) (laboureur). Beaucoup aussi étaient "journaliers" (27). Enfin, il y avait aussi quelques menuisiers (6), perreyeur (5) - scieurs de long (5) (... sans doute l'étaient-ils avant d'arriver à Nantes) - des cordonniers (6), des manoeuvres (5) et quelques imprimeurs d'indiennes, ces étoffes tant prisées de la bourgeoisie nantaise et qui servaient aussi de monnaie d'échange dans l'odieux trafic des esclaves africains. [à noter qu'il ne donne aucune information sur les métiers des femmes]
Métiers Nombre déclarés Proportion
Marins 68 31,48%
Charpentiers de Navire 72 33,33%
Laboureurs 22 10,19%
Journaliers 27 12,50%
Menuisiers 6 2,78%
Perreyeur 5 2,31%
Scieurs de long 5 2,31%
Cordonniers 6 2,78%
Man?uvres 5 2,31%
Imprimeurs d'indiennes quelques
TOTAL 216 100,00%
Tableau 1 : Métiers déclarés par les Acadiens aux prêtres à l'occasion
d'un évènement familial dans la région de Nantes, entre 1775 et 1785
(source : GM Braud).
BRAUD 1994 :
métiers exercés par les hommes et les femmes :
métiers féminins : domestiques, journalière, femme de chambre, fileuse, couturière, lingère, tailleuse, tricoteuse, tisserande, servante, voilière. ;
métiers masculins : "ils sont beaucoup plus variés et même si nous sommes dans un grand port, il y a aussi de nombreux Acadiens qui s'annoncent comme laboureurs" : "Arquebusier, calfat, capitaine de navire, catenier, charpentier, chirurgien, coloriste, commis, constructeur de navires ; contremaître ; cordier ; cordonnier ; cuisinier ; domestique ; employé ; entrepreneur ; épicier ; forgeron ; fabricant de mouchoirs ; garçon boulanger ; graveur ; greyeur ; imprimeur ; indienneur ; jardinier ; journalier ; maçon ; lieutenant de navire ; manoeuvre ; marin ; menuisier ; ouvrier ; pareteur ; peintre en faïences ; perceur ; perreyeur (carrier) ; poulieur ; scieur de long ; tailleur ; tailleur de pierres ; tanneur ; tisserand ; tonnelier ; tourneur de fayences ; voilier ; [reprend en fait exactement le tableau de Bugeon / Le Faucheux ci-dessous]
"A la lecture de ce tableau, on s'aperçoit que les métiers liés à la mer sont les plus nombreux, soit en qualité de marin navigant, soit par un métier lié à la construction ou à l'entretien des navires, qui sont en bois. On y trouve là toute la panoplie des métiers du bois, complémentaires les uns des autres : scieur de long, menuisier, charpentier, perceur, pareteur, etc. Autre groupe de métiers : industrie textile, fort importante à Nantes au XVIIIe siècle (fabrication, coloration ou impression des tissus et cotonnades destinés à l'Afrique et à la traite des noirs ; ainsi les métiers de tisserand, teinturier, tailleur, coloriste ou imprimeur d'indiennes sont souvent cités. Qu'il soit graveur, coloriste ou imprimeur, l'indienneur est un spécialiste apprécié qui doit faire preuve d'une habileté dans ce métier particulier qui consiste à appliquer des couleurs sur les tissus, principalement en coton. A Nantes, plusieurs fabriques d'indiennes étaient installées sur le territoire de la paroisse Saint-Jacques, en bordure de la Loire, dans le quartier Pirmil. On y trouve notamment les noms de Mathurin Trahan et de Jacques Terrio qui exercent la profession "d'imprimeur d'indiennes" lors de leur mariage.
----------------------
BUGEON / LE FAUCHEUX
" partie " : Que font-ils ? (p. 13s).
A l'arrivée à Saint-Malo en 1758-59, les professions répertoriées sont relativement peu nombreuses : laboureur, charpentier, marin, cordonnier, et c'est à peu près tout. Parfois la compétence déclarée est double : laboureur et charpentier, par exemple. Curieusement, les femmes ne sont créditées d'aucun métier.
à Saint-Malo, pas de travail pour les laboureurs. Se spécialisent donc dans ce qu'il est possible de faire : charpentiers (travaillent dans les chantiers navals), nombreux sur les côtes de la Manche et les rives de la Rance ; augmentation du nombre de marins (déclarés) ; apparition de mentions de "scieurs de long" associés aux charpentiers de marine dans la construction navale. marins : soit pêche côtière, soit grande pêche, soit guerre de course (nombreux marins acadiens figurent sur les rôles d'équipages de cette époque ; journaliers ;
femmes : fileuses, tisserandes, tricoteuses, servantes ou sages-femmes.
A Nantes, tous les hommes en âge de travailler exercent un métier. Et l'âge de travailler, c'est parfois dès onze ans ! Les listes de passagers des six navires partant de ce port, de même que l'Etat des Acadiens qui restent en France, montrent la grande diversité des professions exercées et l'extrême spécialisation de certaines d'entre elles. Les listes de passagers sont muettes quant aux métiers des femmes mais cela ne signifie pas qu'elles ne travaillaient pas ; en effet, l'autre document indique quelques unes de leurs professions.
Les métiers féminins : acadiennes à Nantes en 1785 : domestique, femme de chambre ou journalière ; fileuse, lingère, couturière, tailleuse ou voilière ; ou "travaille aux indiennes". Pas d'autres métiers indiqués par les documents.
métiers masculins : éventail très large ; "certains métiers sont exercés plus souvent que d'autres, sans que nous sachions encore si cela correspond aux caractéristiques du marché du travail à Nantes à cette époque ou traduit au contraire un choix délibéré des Acadiens qui exprimeraient ainsi leur goût plus prononcé pour tel ou tel métier. Au total, ce sont quarante-sept professions différentes.
Tableau : [retranscrit dans un document word à part : Tableau Métiers Bugeon Le Faucheux.doc]
; commentaire : il se peut que certains métiers déterminent ceux qui les exercent à rester en France. Par exemple, Bazile Henry (44 ans), époux d'Eulalie Dugast, est entrepreneur ; ses fils Alexis (25 ans) et Jean (21 ans) sont tonneliers ; son autre fils François, 19 ans, est charpentier. Bien que la nature de l'entreprise ne soit pas précisée, il n'est pas déraisonnable d'imaginer qu'il s'agit d'une entreprise "familiale" où le père et les trois fils travaillent ensemble. Autre exemple, celui de Jean Renaud (45 ans), époux de Marie Poirier. Il est capitaine de navire et "désire obtenir des lettres pour pouvoir commander un bâtiment marchand", sur lequel il ferait très probablement embarquer son fils, Isidore Marin (18 ans) qui est lieutenant de navire. Idem pour les constructeurs de navires : Joseph Landry (33 ans), époux de Marie-Théotiste Giroir, et le jeune Louis Henry (21 ans). Il se peut également que d'autres métiers incitent plutôt ceux qui les exercent à partir, car ils représentent des "spécialités" qui pourraient être des atouts appréciables dans le nouveau pays. Cependant, dans bien des cas, la profession ne semble pas avoir d'influence particulière sur la décision de partir ou de rester en France.
Le tableau ci-dessus permet aussi de constater une prédilection marquée des Acadiens pour les métiers du bois (155 personnes) et les métiers de la mer (134 personnes). Il faut d'ailleurs remarquer que la plupart des professions appartenant au premier groupe peuvent également appartenir au second groupe. description de ce que font les différentes métiers (signification des métiers anciens).
métiers du bois
métiers de la marine
métiers du textile
Certains Acadiens changent de profession : ex. Pierre Landry (48 ans) embarqué sur "La Bergère"; il est coloriste ; mais en 1763 à Saint-Malo, il était répertorié comme charpentier et laboureur
indignation des Acadiens devant les différences de traitement entre les Acadiens de Paimboeuf et de SM (à qui on continue la solde) et ceux de Nantes (à qui elle est suspendue).
Mots-clés
// travail
// notes diverses
Numéro de document
002049