Document : 1773-08-15 // 1773-08-16

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f°435-436// cf° 230-231 // BM Bordeaux, Manuscrit MS 1480, Annexes, 1er Dossier : Mémoire et lettres de 1766 à 1774.

Date(s)

1773-08-15 // 1773-08-16

Auteur ou organisme producteur

Terray

Destinataire

Lemoyne

Résumé et contenu

Terray à Lemoyne sur l'établissement des Acadiens : continuation des secours même à ceux qui ne veulent pas aller au Poitou ; établissement de listes d'Acadiens selon trois catégories ; instructions à Lemoyne ;

Terray commence par féliciter Le Moyne de ses opérations lors de ses visites au Havre et à Cherbourg. Les Acadiens sont maintenant "disposés à la soumission". Un passage peu clair, mais il semble qu'une partie des familles acadiennes ait été irrésolue sur l'option d'aller ou de ne pas aller en Poitou. Terray a décidé pour eux en fonction de listes que Lemoyne lui a envoyées ? L. devra à l'avenir classer les Acadiens selon trois critères : ceux qui acceptent l'offre de Pérusse ; ceux qui ne peuvent être transportés et qui sont inutiles ; ceux qui "refuseront le genre de secours que l'Etat leur présente pour fournir à leur subsistance à venir". Terray ne veut pas de procédés coercitifs : " A l'égard de ces derniers quelque puisse être le motif de leur résistance, je ne juge point convenable d'user des moyens de rigueur ou d'employer l'autorité pour les contraindre. Il s'agit d'aider à leur établissement en France et nullement de les forcer à accepter celui de M. de Perusse". Les Acadiens pourront continuer à jouir de leur solde "jusqu'au premier janvier prochain [1er janvier 1774], même pendant l'année 1774" [sic ; passage très ambigu, qui semble se contredire ; on ne sait donc pas ce qui est prévu ; cependant, il semble que cela signifie jusqu'au 1er janvier 1775 ; c'est comme cela que ce fut interprété en tout cas visiblement par Lemoyne].
Terray se justifie ensuite en disant que cela reste moins avantageux que le Poitou. Il compte sur Lemoyne pour le leur faire comprendre. Les préventions des Acadiens viennent du mauvais rapport de quelques uns de leur compatriotes en 1772. Mais la nouvelle visite organisée par L. semble les avoir rassurés, d'après ce que Terray a entendu (ou lu) de ce que lui ont dit Sutière et Perusse. Terray a visiblement eu une copie du PV. Il faut adapter le projet en fonction du nombre de volontaires.
Terray va faire passer les fonds nécessaire au transport et à la nourriture aux intendants ; par ailleurs, il a adopté le plan de Lemoyne de faire passer les Acadiens de Saint-Malo par la mer jusqu'à la Rochelle. Il demande à L. de lui envoyer les listes des Acadiens dans les ports.

[la copie dans les annexes contient quelques commentaires de Lemoyne insignifiants]


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Copie de la lettre de M. le Contrôleur général écrite à M. Lemoyne de Compiègne le 16 [erreur pour 15] août 1773 [l'original se trouve dans les pièces annèxes]

Je ne puis qu'applaudir, Monsieur, au zèle et à la prudence de vos opérations. Par le compte que je m'en suis fait rendre, je vois que vous avez trouvé au Havre et à Cherbourg les Acadiens disposés à la soumission et prêts à seconder par leur travail la protection du gouvernement. Le contrôle que vous avez fait des familles résidente dans ces deux villes contient une classe d'individus dont vous avez suspendu la détermination. Mais dans un projet qui exige de la diligence et une grande précision cette incertitude m'a paru devoir être levée. D'après vos notes particulières à chaque famille de cette 3e classe, j'ai fixé leur irrésolution en déterminant celles qui resteront dans leur séjour, et celles qui feront partie de l'établissement en Poitou. Vous avez ci-jointe copie de mes décisions sur lesquelles vous pourrez vous régler afin que vos contrôles dans les autres villes ne renferment que trois colonnes ;
la première sera pour les Acadiens qui accepteront les offres de M. de Pérusse ;
la seconde pour ceux qui ne peuvent être transportés utilement en Poitou, soit par infirmité, soit par leur profession analogue à leur domicile ;
la troisième pour ceux qui refuseront le genre de secours que l'Etat leur présente pour fournir à leur subsistance à venir.

A l'égard de ces derniers quelque puisse être le motif de leur résistance, je ne juge point convenable d'user des moyens de rigueur ou d'employer l'autorité pour les contraindre. Il s'agit d'aider à leur établissement en France et nullement de les forcer à accepter celui de M. de Perusse. Ainsi ceux qui refuseront ou qui préfèreront leur séjour actuel, continueront de jouir de leur solde jusqu'au 1er janvier prochain, comme le Roi l'avait précédemment décidé, même pendant l'année 1774. C'est un surcroît de grâce que j'ai obtenu de sa majesté, mais aussi à compter de cette dernière époque ils ne doivent plus compter sur aucun genre de secours de la part du gouvernement.
Cependant, comme ce traitement est à beaucoup près moins avantageux que celui accordé aux Acadiens qui passeront en Poitou, l'attachement que je vous connais pour ce peuple vous portera sans doute à l'éclairer sur ses vrais intérêts ; ainsi j'approuverai tous les moyens que votre prudence et vos lumières vous porteront à employer pour faire connaître à chacun en particulier le prix des avantages que leur présente à tous la bonté du Roi.
Leur prévention [Disposition d'esprit hostile] est sans doute l'effet des rapports de quelques uns compatriotes qui ont été l'année dernière visiter les terres de M. de Pérusse : mais à en juger par celui de M. de Sutières et par celui de M. de Pérusse lui même, les Acadiens que vous avez envoyé faire une nouvelle visite du terrain destiné à leur établissement se sont à la vue des récoltes de quelques portions nouvellement défrichées entièrement rassurés sur la qualité du sol et sur sa fertilité. Le procès verbal de leur visite qu'ils ont signé me fait présumer qu'il ne leur reste aucune inquiétude à cet égard. Leur témoignage ne manquera pas de décider les autres si malgré vos soins et contre mon attente, l'esprit de mutinerie et de cabale prévaut parmi les Acadiens. Il faut s'en tenir à ceux qui accepteront et restreindre l'exécution du projet en proportion du nombre de ceux qui seront enregistrés pour l'établissement.
J'ai déterminé la manière dont les fonds seraient fournis à Mrs les intendants. Ils ne tarderont pas à recevoir les sommes nécessaires tant pour la subsistance que pour les frais de transports des individus qui se trouvent dans leur généralité. J'ai adopté votre projet pour faire passer par mer à la Rochelle ceux qui doivent être transportés en Poitou. Je vous prie de m'adresser un extrait du contrôle que vous ferez des familles acadiennes à Saint-Malo et dans les autres villes où il y en a d'établies.
Je suis, Monsieur, votre très humble et affectionné serviteur,
Terray.

Notes

Ancienne fiche @ 263, supprimée (doublon).

note : selon Martin p. 179 : Terray ordonne à Lemoyne d'envoyer les Acadiens dans le Poitou où ils devront être rendus le 1er octobre au plus tard. Il s'appuie sur une lettre de Terray du 15 août (mais celle ci-ne contient pas ces informations).

Le texte est parfois peu clair et difficile à comprendre, les phrases ne veulent rien dire.
Des extraits de cette lettre sont reproduits dans Rouet. J'ai noté 6 août au lieu du 15 août [noté par Rouet]. Rouet indique que la pièce est également citée par Martin, mais avec une cote différente de celle qu'il donne lui même ; Rouet n'indique pas les passages soulignés ni les indications en marge ; il coupe certains passages intéressants
En bas, un passage à propos des références de Martin (il indique que les références données par Martin ne coïncident pas avec les références qu'il a lui même trouvées sur le microfilm de Lemoyne concervé au CEA]. Il note en note : C.E.A. Moncton, F. 1062 - B.M. Bx MS 1480, n° 175, f°434 (16/08/1773). E. Martin, f° 364-365.
"Rappelons que les références d'E. Martin ne coïncident pas avec celles retrouvées par nos soins à partir du microfilm déposé au C.E.A. de Moncton. Nous avons donc choisi lorsque cela était possible de donner les deux références".

Mots-clés

// secours continués aux Acadiens même ceux qui veulent rester dans les ports
// continuation des secours
// listes d'Acadiens dans les ports
// inspection des Acadiens sur les terres de Pérusse
// Compiègne : probablement siège du gouvern

Numéro de document

000017