Document : 1758-10-26b

Références / localisation du document

SHM Rochefort, 1 E 414, n° 562

Date(s)

1758-10-26b

Auteur ou organisme producteur

de Ruis, intendant de marine à Rochefort

Destinataire

SEM Massiac

Résumé et contenu

Mortalité en mer. Préparatifs d'hôpitaux à la Rochelle ou île d'Aix (arrivée prochaine de paquebots l'île Saint-Jean). Donne ensuite de nombreux détails intéressants sur les secours : ceux qui travaillent doivent nourrir femmes et 2 enfants ; au delà, ration ; proposition de transformer la ration en solde de 6 /7 s par jour.

Arrivée à la Rochelle d'un 10e paquebot chargé à l'île Royale de 400 habitants + 40 matelots. Dans la traversée, mort de 91 personnes (soit environ 20 %) [80 selon le maréchal de Senecterre lettre du 1758-10-24] et 60 sont malades (environ 13 %) qui lui ont été envoyés, alors que déjà trop de malades à Rochefort. Il a demandé à d'Abbadie de voir si on ne pourrait pas louer un magasin pour y faire un établissement comme il a fait aux fonderies (pour les vaisseaux qu'on annonce de l'île Saint-Jean). Il fournirait les chirurgiens et les remèdes. Il est n'est pas souhaitable de convertir Rochefort en " hôpital général ". Senecterre propose d'établir un hôpital à l'île d'Aix ; il y avait déjà pensé, mais difficile pour plusieurs raisons. Fait quand même réaliser quelques expertises.
Il continue à " faire l'examen " de la situation des habitants de l'île Royale, mais en attendant leur fait fournir la même subsistance que ce qu'ils touchaient pendant leur séjour après le premier siège de Louisbourg. Il a autorisé tous ceux qui voulaient se retirer dans les provinces à le faire et leur a donné des conduites (coûte moins cher que de les entretenir ici). Il a fait travailler " au travail de l'Arsenal " tous ceux qui le pouvaient ; les chefs de famille qui travaillent doivent nourrir leur famille (eux, leur femme, deux enfants). Au-delà de deux enfants, il fait distribuer la ration aux enfants au delà de deux. S'il avait de l'argent comptant, il ferait distribuer 6 ou 7s par tête plutôt que de distribuer la ration qui coûte 10 s ; il prétend que " tout le monde serait content " et qu'on ferait une assez grosse économie.

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l'informe qu'il est arrivé à la Rochelle "un dixième paquebot qui a été chargé à l'île Royale de 400 habitants et de 40 matelots ces derniers à titre d'échange pour un pareil nombre d'Anglais que je fais venir d'Angoulême". De ces 440 personnes il en est mort 91 dans la traversée et l'on débarque 60 malades que tout de suite on m'envoya à Rochefort où nous en sommes comblés. Je fais préparer ce qui est nécessaire pour les recevoir, mais j'écris à M. le Maréchal [de Senecterre] que désormais je désirerais d'être consulté avant d'être accablé par les partis que l'on pourra prendre à la Rochelle et je marque à M. d'Abbadie d'agir sur cela avec toute sorte de réserve.
On ne manquerait pas de m'envoyer la peste et je ne pourrais m'empêcher de la faire retourner sur ses pas ; d'ailleurs mes soins à soulager toutes les parties du service doivent obtenir ces considérations ; j'ai marqué à M. d'Abbadie de voir à la Rochelle s'il n'y avait pas moyen de louer quelque magasin, pour y faire un établissement provisionnel pareil à celui que j'ai fait dans les fonderies de ce port que je fournirais les chirurgiens et les remèdes et que la ville de la Rochelle nous aidant de quelques autres secours sauf à les payer dans la suite, on soulagerait le port de Rochefort des malades qui surviendraient par d'autres parlementaires qui nous sont annoncés [de l'île SJ]. En effet, convertir en hôpital général un arsenal de marine qui doit toujours avoir une certaine activité de travail et qui pourrait être occupé d'un moment à l'autre au-delà de ses forces actuelles, est un excès auquel je ne dois pas me prêter.
M. le Maréchal de Senecterre prévenu de ce sentiment me propose d'établir un hôpital à l'île d'Aix ; j'avais eu la même idée dès le retour de la frégate l'Aréthuse ; mais en considérant que les maisons avaient été dégradées et les puits comblés je trouvai l'exécution d'un tel établissement trop difficile dans un temps où les Anglais pouvaient venir se placer dans l'île et s'emparer du fruit de mes arrangements.
[envoie cependant un écrivain, un ingénieur etc... à l'île d'Aix car on craint à La Rochelle l'arrivée d'un paquebot avec des maladies contagieuses] ;
[...]
Je travaille à l'examen de la situation des habitants de l'île Royale et cependant je leur fais fournir la subsistance à raison de ce qui a été pratiqué pendant leur séjour ici, ensuite du premier siège de cette île. J'ai observé en faisant ces premières dispositions de faire donner à tous ceux qui ont voulu passer dans les diverses provinces des congés et la conduite. Cette dépense étant moins forte que celle de leur entretien en ce port. Et quant à ceux de ces habitants qui m'ont paru propres au travail de l'Arsenal j'en ai fait prendre la liste et je les ai distribués dans les divers ateliers. J'ai réglé par rapport à ceux-ci que les chefs de familles qui auront du travail dans l'Arsenal seront tenus de se nourrir, eux, leurs femmes et 2 enfants à leurs frais, et que s'ils ont plus de 2 enfants, l'excédent aura la ration. Si j'avais de l'argent comptant au lieu de payer la ration du munitionnaire à 10 s. je donnerais 6 s. à 7 s. par tête, tout le monde serait content et je ne laisserais pas de faire une assez grosse économie. Nous nous ruinons de toutes les manières, sans qu'il soit possible de s'en empêcher.

Notes

voir aussi au sujet de la proposition de ne payer que 6 sous par jour au lieu de la ration la lettre du 1758-11-21a

Mots-clés

// mortalité
// Rochefort
// secours
// travail

Numéro de document

002082