Document : 1768-07-15

Références / localisation du document

ADIV 7 B 25 - 1768

Date(s)

1768-07-15

Auteur ou organisme producteur

Employés de la ferme de Saint-Malo

Destinataire

Honoré Caret et Pierre Landry, acadiens

Résumé et contenu

PV de l'arrestation de Caret et Landry, de leur interrogatoire, de l'inventaire du contenu de leur bateau, et de leur incarcération. Ils étaient cinq dans un bateau, trois se sont enfuis, dont un "Le Gros", acadien [peut-être Etienne Terrio, dit Le Gros]. Détails biographiques sur Caret et Landry (transcription de leur interrogatoire).

15 juillet 1768. PV de l'arrestation de Caret et de Pierre Landry ; ils sont pris en chasse par un bateau des gardes cotes alors qu'ils essayent probablement d'entrer dans la rivière de la Rance vers deux heures du matin; les maltôtiers sont en embuscade et les surprennent. Ils prennent la fuite mais les maltôtiers les poursuivent et le navire avec les faux-tabatiers s'enlise sur un banc de sable ; les maltôtiers sautent à l'eau pour les arrêter ; sur les cinq qui sont à bord, seulement deux sont arrêtés (Caret et Landry) ; le troisième est, selon Caret un nommé Le Gros, acadien ; les deux autres changent souvent de nom ; la marchandise saisie est du tabac.
Interrogés une première fois sur les lieux, les deux Acadiens déclarent que leur cargaison est du tabac qu'ils apportaient de Jersey. 40 ballots sur le bateau et onze autre dans l'eau ou sur le banc de sable aux environs du bateau. Vont ensuite à l'entrepôt pour peser le tabac (1637 livres), faire l'inventaire des saisies (ils commencent par décrire le bateau saisi - avec beaucoup de détails de marine : largeur de la voile, forme du gouvernail, de la proue, etc...) et procéder à l'interrogatoire des deux prisonniers.

Interrogatoire d'Honoré Caret et de Pierre Landry
(résumé ) : dénonce le Gros, "cadien" ; ont loué le bateau à un certain Monsieur de Guebriand ; la cargaison appartient aux deux qui se sont sauvés se font appeler Gascon et Pierre mais qui changent souvent de nom et qui viennent des environs de Nantes ; Caret dit qu'il n'était payé que 30 livres en argent pour son voyage et conduire le dit bateau, qu'il ignorait le prix du tabac et sa destination mais seulement qu'ils devaient le débarquer au port Saint-Jean ;
transcription de l'interrogatoire de Caret et Landry : "nous avons sommé lesdits deux particuliers [Caret et Landry] à nous inconnus arrêtés avec ledit faux tabac, de nous dire et déclarer leur noms, surnoms, âges, qualités et demeures, si ledit bateau leur appartenait, d'où ils avaient apporté lesdits tabacs, ce qu'il leur coûtait la livre, de qui ils l'avaient acheté, et sa destination. Combien ils étaient d'hommes dans le bateau, les noms et la demeure de ceux qui se sont sauvés, et lequel d'eux était le maître dudit bateau.

L'un nous a déclaré se nommer Honoré Caret natif de Louisbourg domicilié de Saint-Servan, âgé de 36 ans, marié, navigant de profession, que le bateau appartient à Monsieur de Guébriand demeurant au pont de Sieux (?) en Pludihen (sic), que lesdits particuliers au nombre de trois qui se sont sauvés, il ne connaissait que le nommé Legros, cadien demeurant à Saint-Servan, que les deux autres changeaient souvent de nom qu'il ne savait pas leur véritable mais que dans le voyage qu'ils venaient de faire ils se faisaient appeler l'un gascon et l'autre pierre, tous deux fraudeurs venant des environs de Nantes que Monsieur Guébriand leur avait loué son bateau pour aller aux îles anglaises que la cargaison appartenait en propre auxdits gascon et pierre qu'il n'était payé que 30 livres en argent pour son voyage et conduire ledit bateau qu'il ignorait le prix [ou le poids, mais plutôt le prix, vérifié] du tabac et sa destination, mais seulement qu'ils devaient le débarquer au port Saint-Jean.

L'autre nous a déclaré se nommer Pierre Landry cadien d'origine, demeurant à Saint-Servan, garçon, âgé de 28 ans, charpentier de profession, qu'il avait été engagé par lesdits Gascon et Pierre à faire le voyage de Jersey, qu'il n'avait aucun salaire mais seulement part d'un demi cent de tabac dans le bateau, qu'il en ignorait le prix parce que lesdits Gascon et Pierre en avaient fait l'emplette, qu'ils devaient lui vendre et lui en tenir compte, que le reste de ses déclarations étaient conformes à celles dudit Caret, qu'il n'a rien à y ajouter ni diminuer.

Procèdent ensuite à l'inventaire du tabac saisi
En tout 1637 livres de tabac saisis (tant en poudre qu'en carotte) ; Caret et Landry refusent d'apposer leur sceau [ils n'en ont évidemment pas] ; le bateau est saisi. Les employés de la ferme leur ordonnent ensuite de comparaître avec leurs complices au jour donné, pour y être condamné à l'amende de 1000 livres.
Caret dit ne pas savoir signer et Landry a promis de signer le PV ;
signature de Pierre Landry ;

emprisonnement de Pierre Landry et Caret "aux prisons seigneuriales" ; écroués le 15 juillet vers 5 heures du soir.
fin du PV (enregistrement, déclaration que c'est vrai, etc.)

Notes

DSCN5071.JPG 15 juillet 1768 --> DSCN5084.JPG fin du PV
à noter que les employés de la ferme touchent une prime supérieure si les personnes arrêtées faisaient partie d'un groupe de cinq personnes ou plus.

Mots-clés

// fraude de tabac
// procès
// désignation : cadien (désignation populaire)

Numéro de document

002113