Document : 1767-03-08b
Références / localisation du document
ADIV 7 B 44
Date(s)
1767-03-08b
Auteur ou organisme producteur
Employés de la ferme de Saint-Malo
Destinataire
Jean Thibaudeau (acadien), Françoise Huere, sa femme, François Guillou (possiblement acadien) ; d'autres Acadiens
Résumé et contenu
Procès-verbal de rébellion et de saisie de 398 livres huit onces de faux-tabac chez Jean Thibaudeau et d'arrestation de François Guillou. C'est ce document qui a servi de base pour la plainte criminelle du 1767-03-30. S'y reporter en priorité. A noter que l'écriture est souvent difficile à lire, et que le PV comporte de nombreuses fautes d'orthographe. Pour le résumé des évenements, cf. le document du 1767-03-30.
8 Mars 1767. PV des événements
L'an 1767, le 8e jour du mois de mars environ les 5 heures et demi du main, à la requête de Maître Jean Jacques Provot, adjudicataire général (etc...), Sieur Charles Auguste Troublet de la Flourie son entreposeur de tabac à Saint-Malo ; (...) Claude François Louvel, son procureur, nous soussignés, François Vannier (?), René Le Moye, Michel Geoffroy, Claude Chapuy, Yves Loucle, et Pierre Juctuel (?) capitaine général capitaine de brigade sous brigadier et employés proposés pour la conservation des droits du Roi [un mot ill.] et brigades de Dinard, Saint-Malo et Saint-Servan, demeurant (ill.) séparément savoir Vannier à Dinard paroisse Saint-Enogat, Le Moye, Geoffrey, Chapuy et Jahel au dit Saint-Malo et Loucle à Saint-Servan ayant tous serment en justice savoir Vannier par devant messieurs les juges des traites de Quimper, le Moye par devant ceux de Nantes, Geoffrey et Loucle par devant ceux de Saint-Malo, Chapuy par devant ceux de Vannes et Juhel par devant ceux de Rennes, certifions qu'ayant été informé que presque tous les Acadiens habitants de la paroisse de Pleudihen faisaient journellement et à main armées des versements et transports de faux tabac et autres marchandises prohibées nous nous y sommes transportés et embusqués environ 50 pas de la maison du nommé Jean Thibaudeau l'un d'eux cabaretier demeurant au dit bourg de Pleudihen.
[Le PV devient ensuite différent du premier document]
Nous avons aperçu plusieurs mouvements faits par plusieurs particuliers à nous inconnus et entendu un grand bruit qui nous a engagé à lever notre embuscade et à nous approcher d'eux en leur déclarant nos susdites qualités lesquels à notre aspect se sont mis en devoir, tous armés de bâtons, et quelqu'un d'eux sans per (?) (ill.) de pistolets, de nous faire résistance et par l'un desquels il a été tiré un coup de pistolet sur moi le Moye qui lui ai sur le champ répliqué et voyant que nous repoussions (?) la force par la force lesdits aux (?) particuliers à la porte et avec ledit Jean Thibaudeau le seul que nous ayons reconnu nominativement (?) ont pris la fuite malgré nos poursuites à l'exception d'un homme à nous inconnu qui y a resté à la porte dudit Thibaudeau à laquelle nous avons trouvé quatre ballots desquels ouverture faite nous les avons reconnu être des tabacs manufacture de Jersey sans plombs ni marques de la ferme pourquoi nous nous en sommes saisies ainsi que de la personne de l'inconnu resté à la dite porte tant pour la complicité de la fraude que de la rébellion que nous avons trouvé armé d'un bâton ayant une massue à une des extrémités lui déclarant la saisie desdits quatre ballots trouvé à la porte comme dit est (sic) de son bâton que nous déposerions au greffe et le sommant de nous dénommer ceux de ses associés qui avaient fait feu sur nous pour se favoriser l'enlèvement des dits tabacs, s'ils appartenaient tous à un seul ou à plusieurs, à quoi on les destinait, d'où il était, son nom, son âge, et sa demeure actuelle et sa profession. Nous a répondu se nommer François Guillou âgé de 20 ans de la paroisse de Plegat conclanté (?) près Morlaix qu'autant qu'il le pouvait croire les tabacs appartenaient audit Thibaudeau pour la majeure partie et à d'autres acadiens qui ainsi que lui comme nous l'avions vu avaient fait violence et pris la fuite qu'il ne se trouvait là qu'accidentellement qu'il n'avait aucune part dans ces tabacs et qu'environ deux heures avant que nous l'eussions arrêté il avait été conduit par ledit Thibaudeau et sa femme dans une rabine près la maison du Monsieur Guay Brillant où il avait resté pendant qu'ils furent chercher avec d'autres acadiens les quatre ballots de tabacs saisis et trouvé comme dit est, et quatre autres qui étaient encore dans l'allée dudit Thibaudeau que ces tabacs y avaient été conduits par les dits Thibaudeau et femme deux autres acadiens et quatre autres qui survinrent à l'arrivée à la maison dudit Thibaudeau qu'il n'a vu les dits tous particuliers par lui désignés armés que de marottes, qu'il a bien eu connaissance d'un coup de pistolet qui nous a été tiré sans pouvoir dire par qui et que le dit Thibaudeau avait en sa possession un pistolet qu'il pensait (?) qu'il l'avait laissé sur sa cheminée [un ajout ill.] et nous étant assuré de la personne dudit Guillou nous avons entrés dans la maison du dit (ill.) au déclarant à sa femme nos susdites qualités le dit Thibaudeau ayant pris la fuite après avoir fait comme ses associés la violence que dit est et sommé de reconnaître quatre ballots que nous trouvions dans son allées et d'être présente à l'ouverture que nous en ferions ne nous a répondu qu'en nous injuriant avec atrocité et en nous frappant de ses poings et nous menaçant de nous faire assaillir par une bande d'Acadiens et le peuple qui allait se rendre à la première messe et malgré ses efforts ouverture faite desdits quatre ballots trouvés dans son allée nous avons reconnus que c'était des tabacs de manufacture de Jersey, sans plomb ni marques du fermier lui en déclarant la saisie ainsi que des quatre ballots trouvés à sa porte gardés par son mari et ses associés ainsi que procès verbal tant de la dite fraude que de la rébellion coup de feu que nous avions essuyé de la part de ses mari et associés que de la sienne et de ses menaces que pour sûreté de nos personnes et du corps de délit (?) la sommions à haute et intelligible voix de se transporter avec nous au bureau de l'entrepôt de tabac à Saint-Malo pour être présente tant à la pesée des tabacs saisis dans son allée et ceux saisis à sa porte et en recevoir copie. Ne nous a répondu qu'en nous injuriant. A l'instant nous avons chargés sur deux de nos chevaux les dits huit ballots de tabac et déclaré audit Guillou que nous allions nous retirer et le conduire audit bureau de l'entrepôt de Saint-Malo pour être présent au dépôt et à la pesée d'iceux, et y recevoir copie du procès verbal que nous dresserions du tout et environ les six heures et demie du matin nous avons tous ensemble conduisant avec nous les tabacs que dit est partis dudit Pleudihen et de compagnie avec ledit Guillou pris la route dudit bureau de l'entrepôt à Saint-Malo nos sommes arrivés environ midi et où nous avons trouvé Monsieur coste commis juré d'icelui [etc.].
Pesée : 398 livres huit onces.
Il y a une lettre "T" sur les paquets : "ce qui désigne la première lettre du nom dudit Thibaudeau à la porte et dans l'allée duquel ils avaient été saisis". Guillou refuse de signer. On lui signifie son incarcération. Les feuillets suivants ne sont que le récit de l'incarcération et le contrôle du PV par différentes personnes [procédure habituelle]
Notes
DSCN5159.JPG
Mots-clés
// fraude de tabac
// procès
Numéro de document
002119