Document : 1767-11-02a

Références / localisation du document

ADIV 7 B 44

Date(s)

1767-11-02a

Auteur ou organisme producteur

Jean Thibaudeau, acadien // tribunal des traites de Saint-Malo

Résumé et contenu

Interrogatoire de Jean Thibaudeau. Affirme avec passé la nuit chez un certain Tauzé, chirurgien à Pleudihen, dont il est l'ami. Affirme que les employés des fermes ont apporté les ballots de tabac sur leurs chevaux pour les déposer dans son allée. A deux reprises, l'interrogatoire pose des questions sur l'attroupement des Acadiens. Thibaudeau ne dit pas grand chose. Plusieurs détails biographiques intéressants.

2 Novembre 1767
(...)
"Nous sommes transportés avec notre adjoint dans la chambre du conseil dudit siège royal des traites où nous avons fait amener devant nous par le concierge des geôles et prisons de cette ville ledit Jean Thibaudeau y détenu, aux interrogatoires duquel avons procédé après avoir de lui pris et reçu le serment de dire vérité ce qu'il a promis faire la main levée comme suit.
- Interrogé de son nom, surnom, âge, qualité et demeure.
- Répond s'appeler Jean Thibaudeau âgé de 25 ans cabaretier au bourg de Pleudihen évêché de Dol.
- Interrogé pourquoi il comparait devant nous.
- Répond qu'il l'ignore.
- Interrogé s'il sait les motifs de sa détention aux prisons de cette ville.
- Répond qu'il n'en sait rien et que les employés qui l'y conduirent ne le lui dirent point.
- Interrogé s'il a connaissance qu'il fut pris le 8 mars dernier environ les cinq heures et demie du main quatre ballots de tabacs à la porte de sa maison et quatre autres dans l'allée ou vestibule de sa dite maison, dont les employés se saisirent.
- Répond qu'il n'en a d'autre connaissance sinon que plusieurs de ses voisins lui ont déclaré avoir vu les employés apporter des ballots sur les chevaux qu'ils déchargèrent partie dans son allée et partie vis à vis sa porte, et qu'il est prêt de prouver les faits qu'il avance.
- Interrogé si la nuit du sept au huit mars dernier il était chez lui.
- Répond qu'il passa cette nuit là chez le sieur Tausé [il pourrait éventuellement s'agir de la famille de Marie Touzé [=SIR], de Louisbourg], chirurgien au bourg de Pleudihen.
- Interrogé s'il a connaissance que plusieurs particuliers passèrent la nuit chez lui à y boire et manger.
- Répond qu'il a appris par sa femme que plusieurs particuliers à elle inconnus avaient descendu chez lui la même nuit et qu'ils y burent et mangèrent.
- Interrogé s'il n'a pas connaissance de plusieurs coups de fusils ou pistolets qui furent tirés le même jour sur les cinq heures et demie du matin.
- Répond qu'il entendit plusieurs coups de fusil ou de pistolet sans savoir d'où ils partaient, étant chez ledit Tausé qui demeure dans une maison un peu écartée de la sienne.
- Interrogé pourquoi il fut absent de chez lui la nuit et ce qu'il fit chez le dit Tausé.
- Répond qu'il était à le voir étant lié d'amitié avec lui et qu'il s'y rafraîchit.
- Interrogé pourquoi il y passa toute la nuit.
- Répond qu'ils étaient à boire et à deviser ensemble.
- Interrogé s'il se trouva seul chez le dit Tausé à passer la nuit.
- Répond qu'il n'y avait que lui interrogé, ledit Tausé, et sa femme.
- Interrogé s'ils restèrent levés toute la nuit.
- Répond qu'il alla se coucher sur du foin dans le grenier dudit Tausé.
- Interrogé pourquoi il s'absenta de chez lui toute la nuit et à quelle heure il rentra chez lui.
- Répond qu'en revenant de voir sa belle mère qui avait une jambe cassée, et s'en retournant chez lui, il entra chez ledit Tausé où il se rafraîchit et se trouvant un peu épris de boisson il y coucha, et ne rentra chez lui que sur les six heures et demi à sept heures.
- Interrogé s'il n'est pas vrai qu'environ les trois heures et demi du matin il n'alla pas avec sa femme et un nommé François Guillou dans une rabine [Rabine : dans la nouvelle coutume de Bretagne, est une espèce de bois qu'on n'a point coutume d'émonder (Trévoux)] près la maison du sieur Guebriand.
- Répond qu'il n'y fut point, étant chez Tausé.
- Interrogé si lui et plusieurs autres Acadiens n'apportèrent pas les tabacs dont est cas chez lui environ les trois heures et demi du matin, et s'il y était intéressé pour la totalité ou pour partie
- Répond n'avoir point aidé au transport des tabacs, qu'il n'y était intéressé en aucune façon, et qu'il ignore à qui ils appartenaient.
- Interrogé si la nuit qu'il s'absenta de chez lui il ne s'était point armé d'un pistolet.
- Répond qu'il n'avait point de pistolet chez lui, qu'à la vérité il en a un vieux chez lui appartenant à Jacques Dufour [PIR] son beau-frère qui a toujours été sur le manteau de la cheminée de son appartement depuis environ huit mois que son beau-frère l'y laissa, et dont il ne s'est point servi, étant incapable de tirer.
- Interrogé pourquoi lorsque les employés s'approchèrent de sa maison pour se saisir des dits tabacs il y avait lors chez lui et à sa porte nombre de particuliers et entre autres beaucoup d'Acadiens.
- Répond qu'il n'a aucune connaissance des dits faits étant lors absent, comme il l'a dit ci dessus.

Telles sont ses interrogations, confessions, et dénégations dont lecture lui faite a dit que ses réponses sont véritables ni vouloir augmenter ni diminuer et y persister, et a déclaré ne savoir écrire ni signer de ce interpellé. [il est ensuite laissé au garde de la prison]

Notes

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Mots-clés

// fraude de tabac
// procès

Numéro de document

002124